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Actualités - OPINION

Des ministres déplorent les maladresses des ultras loyalistes

Un mécontentement sourd perce chez quelques ministres prosyriens modérés. Qui trouvent que les ultras de leur camp accumulent les maladresses. Cependant, l’agacement de ces colombes n’affleure pas beaucoup à la surface, car les décideurs leur conseillent de ne pas trop révéler de fissures internes. Ainsi l’un de ces responsables, retour de Damas, déclare en substance, et surtout en privé, que « si l’on avait souscrit dès le départ aux demandes de manifestation présentées par la Rencontre de Kornet Chehwane on lui aurait pratiquement coupé l’herbe sous les pieds. Elle n’aurait pas pu crier ensuite à la persécution ni s’attirer les faveurs d’une rue toujours prête à voler au secours des opprimés, comme on le sait depuis Robin Hood. On aurait en même temps jugulé une escalade qui en définitive met en péril aussi bien le système que l’unité nationale. » Selon un autre politicien modéré, qui a également visité Damas au cours des dernières heures, « les Syriens sont écœurés de voir ce qui se passe ici. Ils se demandent qui en profite au juste. Pour eux, ni l’intérêt public ni celui de l’État n’y trouvent leur compte. » Il n’empêche que, selon les indications de la même source, qui dans le temps faisait partie des médiateurs, « les Syriens pensent que la faute de l’escalade est imputable à celui qui a commencé, c’est-à-dire à l’opposition. Aussi se bouchent-ils désormais les oreilles, quand on leur ressert les arguments en faveur d’un dialogue pour une normalisation relationnelle avec certaines forces politiques chrétiennes. Lors de son avènement, le président avait, dans un discours célèbre, souligné la nécessité d’épurer les rapports bilatéraux. Mais, à la longue, les dirigeants syriens se sont découragés, face à la persistance des turbulences et du négativisme aveugle du côté libanais. Notamment du côté de l’Est ». Cependant, cette personnalité, ainsi que d’autres, indique qu’il n’est pas question de baisser les bras et que les efforts pour un assainissement des relations vont se poursuivre. À son avis, en effet, le conflit devient trop exacerbé, trop confessionnel, et seul Damas peut en définitive arranger les choses. Il faut donc l’inciter à sortir de sa réserve présente, motivée par ce que l’on peut appeler du découragement, sinon du dégoût. Une médiation, ou un arbitrage, comme ce qui avait été fait à l’issue de la (première) partielle du Metn. Et pour les mêmes raisons de fond, à savoir que la situation régionale est si explosive qu’il faut impérativement que les Libanais retrouvent un minimum de cohésion intérieure. Cependant, il est évident que Damas ne peut mettre de l’eau dans son vin que s’il se convainc que tous les torts ne sont pas du côté de l’Est. Or si certains officiels modérés estiment que leurs coéquipiers ultras en font trop, ces derniers, dont l’audience syrienne reste certaine, plaident de leur côté la légitime défense. Et affirment, à l’adresse des Syriens comme de l’opinion locale, que l’opposition ne cherche rien de moins que d’ébranler le système, pour le mettre à bas. Un objectif que ni les décideurs ni le pouvoir ne peuvent lui permettre d’atteindre. Toute la question est donc de savoir maintenant qui saura le mieux se faire écouter par les démiurges, les modérés ou les radicaux. D’un même camp. Philippe ABI-AKL Suite au démenti opposé hier par M. Gabriel Murr quant à l’existence de contacts visant à le réconcilier avec son frère Michel, il nous importe de préciser les points suivants : • L’auteur de ces lignes n’a fait que rendre compte, dans sa rubrique, d’indications fournies par plus d’un député et dûment recoupées. • Ces informations ont été publiées sans aucune visée malveillante et loin de tout esprit de polémique, comme il est d’usage dans cette même rubrique. P. A-A.
Un mécontentement sourd perce chez quelques ministres prosyriens modérés. Qui trouvent que les ultras de leur camp accumulent les maladresses. Cependant, l’agacement de ces colombes n’affleure pas beaucoup à la surface, car les décideurs leur conseillent de ne pas trop révéler de fissures internes. Ainsi l’un de ces responsables, retour de Damas, déclare en substance, et...