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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri n’exclut pas que le projet de contre-manifestation ait été commandité par une fraction du pouvoir

Le Premier ministre, Rafic Hariri, a souligné hier qu’il était « possible » qu’une fraction « au sein du pouvoir ou du gouvernement » ait commandité la demande de contre-manifestation présentée par le groupe de cheikh Taha Saboungi afin de saboter la manifestation de Kornet Chehwane. Évoquant la conjoncture générale dans le pays au cours d’un déjeuner offert en son honneur par l’association des anciens de l’International College (IC), M. Hariri a répondu aux questions des personnes présentes concernant, notamment, la crise économique et la tension politique sur la scène locale. Interrogé sur les raisons de la fermeture de la MTV et de l’interdiction de la manifestation projetée par le Rassemblement de Kornet Chehwane, M. Hariri a déclaré : « Nous ne pouvons pas occulter la justice, car le problème est d’ordre juridique. Je ne conseille pas au pouvoir exécutif de s’immiscer dans les affaires de la magistrature, même si cela pourrait présenter des aspects positifs dans certaines circonstances. Mais si le pouvoir exécutif s’habitue à de telles pratiques (les ingérences dans les affaires de la magistrature) cela pourrait avoir de graves répercussions sur la stabilité sociale dans le pays ». Évoquant l’interdiction de la manifestation de Kornet Chehwane, le Premier ministre a déclaré : « Nul n’ignore la situation actuelle sur le double plan local et régional. Comme vous le savez, une fraction a présenté une demande d’autorisation pour manifester et une autre fraction a présenté à son tour une autre demande de manifestation, ce qui a incité le ministère de l’Intérieur à rejeter les deux requêtes. D’aucuns affirment qu’une fraction au sein du pouvoir ou du gouvernement a demandé à la seconde partie de présenter une demande de manifestation afin que le ministère de l’Intérieur prenne pour prétexte cette requête pour interdire les deux manifestations. Cela est possible, mais il s’agit là d’un aspect de la vie politique dans le pays. J’estime que si le gouvernement veut être conséquent avec lui-même, il devrait s’abstenir à brève échéance d’accorder une autorisation de manifester à des personnes proches du pouvoir. En tout état de cause, il existe de nombreux moyens permettant d’exprimer son point de vue. Je ne pense pas que l’opinion de ceux qui voulaient manifester n’est pas connue ou que leur voix n’est pas entendue ». Et d’ajouter : « L’opposition est très nécessaire et les moyens d’expression sont garantis par la constitution et les lois. Je souhaite que l’on accorde au pays l’opportunité de respirer afin qu’il puisse dépasser l’étape difficile qu’il traverse ». À la question d’un membre de l’assistance qui critiquait, sans le nommer, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, pour ses propos virulents à l’égard des pôles de l’opposition, M. Hariri a paru prendre ses distances à l’égard du comportement de M. Murr, déclarant à ce propos : « Tel est le climat qui prévaut dans le pays, tant en ce qui concerne les loyalistes que l’opposition. Je souhaite que l’on mette fin à cette polémique et à ces tiraillements. Il faut donner au pays la possibilité de respirer ». Après avoir souligné que de nombreux pays étrangers ont exprimé leur confiance envers le Liban, M. Hariri a, une nouvelle fois, invité les Libanais à croire en leur pays et à lui donner une chance pour qu’il puisse surmonter la crise dans laquelle il se débat. Interrogé sur les perspectives de la conférence de Paris II, M. Hariri a réaffirmé que le Liban espère que cette rencontre permettra au gouvernement d’obtenir des crédits à long terme et à des taux d’intérêt faibles pour remplacer les créances à court terme et à des taux élevés. « Cela permettra de réduire la dette publique, et donc le service de la dette, ce qui aura un impact positif non seulement sur le Trésor, mais également sur le secteur privé », a déclaré M. Hariri qui a toutefois refusé d’avancer des chiffres concernant le volume des garanties de crédits que le Liban pourrait obtenir à la faveur de Paris II. Le chef du gouvernement a, enfin, souligné une fois de plus que les taux d’intérêt pourraient commencer à enregistrer un mouvement de baisse au début de l’année prochaine. « Une coopération du secteur privé, et plus particulièrement des banques, avec le gouvernement est nécessaire afin d’œuvrer à une baisse des taux d’intérêt, non seulement dans le secteur public, mais également au niveau du secteur privé afin de relancer l’activité économique, a déclaré M. Hariri. Cela devrait se faire d’un commun accord entre le ministère des Finances, la Banque centrale et l’Association des banques, dans l’intérêt du Trésor et des banques elles-mêmes ».
Le Premier ministre, Rafic Hariri, a souligné hier qu’il était « possible » qu’une fraction « au sein du pouvoir ou du gouvernement » ait commandité la demande de contre-manifestation présentée par le groupe de cheikh Taha Saboungi afin de saboter la manifestation de Kornet Chehwane. Évoquant la conjoncture générale dans le pays au cours d’un déjeuner offert en son honneur par...