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Actualités - OPINION

Opinion L’islamisme et l’islam

À présent que le rideau est tombé sur le dialogue des cultures, il est bon de s’interroger sur les orientations et les limites du droit international et sur la voie à suivre dans le combat contre le fléau du terrorisme. La montée en puissance de l’islamisme qui justifie le recours à la violence au nom d’une justice divine s’opposant à l’injustice des hommes a provoqué sa dérive vers une vengeance aveugle et inacceptable. L’obsession irakienne de George Bush a fait glisser les États-Unis de la logique du droit vers celle de la vengeance. Le refus de l’État d’Israël des décisions de droit international et sa politique systématique de représailles s’inscrivent davantage dans une logique de vengeance que de dissuasion. Nous constatons ainsi que violence et vengeance se partagent la scène mondiale au détriment de la justice et d’une vision globale et sereine de paix. N’oublions pas que dans l’histoire récente, les États-Unis ont imprudemment favorisé la montée des intégrismes et soutenu, partout où leurs intérêts primaient, les régimes les plus rétrogrades. Ainsi en est-il des monarchies de l’or noir dans la péninsule arabique ou des infamantes dictatures du Moyen-Orient et d’Asie. Nous avons vu l’Amérique soutenant Saddam Hussein gazant les populations kurdes ou Suharto commettant en Indonésie des massacres équivalents en horreur à ceux de l’Irakien ou encore les militaires pakistanais pavant la voie au plus outrancier des fanatismes. Et que dire du soutien inconditionnel à Israël violant les résolutions de l’Onu, poursuivant une occupation illégale et procédant à la destruction planifiée d’un État palestinien indispensable à l’équilibre fragile de cet Orient malade. Quelle réponse donc apporter à George Bush s’exclamant : « Je ne peux pas croire qu’on haïsse l’Amérique parce que je sais combien nous sommes bons ? » Devant cette intentionnelle naïveté, nous n’avons pas droit à la capitulation morale. Venir à bout de l’islamisme implique d’éviter de pousser dans ses tentacules les musulmans authentiques et de comprendre un islam en proie au doute et à une crise réformiste. Cessons de nous leurrer : la guerre et la violence avec leur cohorte de haines et de rancunes ne résoudront rien et ne tiendront jamais lieu de politique viable et de diplomatie humaniste dans un univers où la mondialisation rampante tend à abolir inégalités et frontières. L’islamisme peut et doit être vaincu mais il ne peut l’être que par l’islam lui-même. Paul Ph. EDDÉ
À présent que le rideau est tombé sur le dialogue des cultures, il est bon de s’interroger sur les orientations et les limites du droit international et sur la voie à suivre dans le combat contre le fléau du terrorisme. La montée en puissance de l’islamisme qui justifie le recours à la violence au nom d’une justice divine s’opposant à l’injustice des hommes a...