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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA - Mêmes conditions, mais délais plus longs pour l’octroi de visas Battle : Les étudiants arabes sont les bienvenus aux États-Unis (photo)

Le message est clair : « Les portes des universités américaines sont ouvertes aux étudiants libanais. » Telles ont été les premières paroles de l’ambassadeur américain, Vincent Battle, lors d’une conférence de presse qui a réuni hier, à l’hôtel Riviera, les responsables de l’ambassade et trois représentants d’universités américaines. Alors que les institutions académiques américaines sont de plus en plus boudées par les étudiants arabes, notamment depuis les attentats du 11 septembre, la diplomatie US a tenu à affirmer que les étudiants d’origine arabe, et plus particulièrement les étudiants libanais, sont toujours les « bienvenus » aux États-Unis. Selon M. Battle, le retard mis à l’octroi des visas d’étudiants est dû au nouveau système sécuritaire mis en place. Les délais doivent être pris en compte par les étudiants désireux de se rendre aux États-Unis. « Nous regrettons les problèmes rencontrés par les étudiants libanais au cours de l’année dernière », a affirmé M. Battle avant de rappeler que les conditions d’octroi de visas d’étudiants n’ont pas changé, mais que les délais sont devenus plus longs. « Les retards ont eu lieu principalement entre le 20 juillet et le 14 septembre (dernier), période durant laquelle le nouveau système a été mis en place », a-t-il précisé. En effet, ce mécanisme mis en place, qui s’appuie sur des moyens technologiques sophistiqués, prévoit notamment l’envoi des demandes de visas à Washington, où elles sont rigoureusement examinées, avant d’être renvoyées aux consulats concernés, ce qui explique la lenteur de la procédure suivie. « Malheureusement, ajoute le diplomate, l’adoption de ce nouveau mécanisme a coïncidé avec la rentrée universitaire, d’où notre incapacité à répondre à toutes les demandes », a-t-il dit. Il a toutefois précisé que les universités ont été entre-temps contactées afin de s’assurer que les étudiants pouvaient rattraper leur retard à partir du second semestre. « Le nouveau système est maintenant mis en place, a souligné M. Battle. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il n’y aura plus de difficultés, mais nous savons au moins que les délais sont désormais prévisibles. » Comprendre le passé, améliorer le futur Autre message sur lequel a insisté l’ambassadeur : « L’importance de la présence des étudiants arabes et musulmans dans les campus universitaires américains. » « Le but de l’éducation est de permettre justement cette ouverture d’horizon afin de mieux comprendre le passé et d’œuvrer à améliorer le futur », a-t-il relevé, en précisant que les contacts entre les étudiants des deux bords sont indispensables dans la mesure où ils permettent aux Américains « de se familiariser avec la culture du monde arabo-musulman et aux étudiants arabes de mieux connaître l’histoire et la culture américaines ». Un point sur lequel insisteront tour à tour Howard Dooley, directeur exécutif des affaires internationales à la Western Michigan University, Patrick Plunkett, directeur exécutif du département des initiatives internationales à la Northeastern University, et Donna Scarboro, vice-président adjoint pour les programmes académiques spéciaux à la George Washington University. « Nous accueillons 30 000 étudiants chaque année, dont 2 000 étudiants étrangers en provenance de 102 pays, comprenant 18 pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord », a souligné M. Dooley. « Les portes sont ouvertes devant tous les étrangers, qui peuvent compter sur une attention particulière de notre part afin qu’ils se sentent chez eux », a-t-il dit, en rappelant le poids de la communauté arabe, surtout libanaise, dans l’État du Michigan. Évoquant la « période transitoire » par laquelle passent les étudiants étrangers, notamment pour ce qui est des difficultés administratives, Donna Scarboro a affirmé que rien n’a été épargné pour assurer le respect des nouvelles réglementations. « Nous essayons de faire parvenir aux étudiants tous les renseignements nécessaires pour qu’ils puissent prévoir les nouveaux délais. » À la question de savoir si les universités encouragent l’interaction entre étudiants américains et arabes, les représentants des universités américaines ont répondu par l’affirmative, précisant que plusieurs séminaires et débats ont été organisés depuis le 11 septembre, pour permettre aux étudiants de mieux comprendre ce qui s’est passé. Mme Scarboro explique que l’intérêt pour le monde arabe est devenu tel, que l’université a dû rejeter cette année plusieurs demandes d’inscription au cours de langue arabe. Interrogé sur les démarches des autorités américaines auprès des universités pour les porter à remettre aux services de sécurité américains les dossiers des étudiants étrangers, M. Dooley a affirmé que toute institution est tenue de communiquer aux autorités « des informations de base ». Il confirme toutefois que des étudiants ont été interrogés, « avec courtoisie », par le FBI. « Cela a duré deux heures et tout est rentré ensuite dans l’ordre. » M. Plunkett a affirmé, pour sa part, qu’après le 11 septembre, l’administration de son université a été sollicitée par le FBI pour lui fournir des informations générales, telles que le nom et le lieu de résidence des étudiants. « Mais à part cette requête, aucune investigation n’a eu lieu », a-t-il ajouté, précisant que l’université a pris soin auparavant de consulter des experts juridiques afin de s’assurer que cette procédure était en conformité avec la loi. M. Battle a alors rappelé que les étudiants étrangers sont tenus de se conformer aux conditions prévues dans l’octroi de leur visa, c’est-à-dire qu’ils doivent assurer une présence à temps plein. « Ces contrôles (effectués par les autorités américaines) visent souvent à vérifier si les étudiants remplissent leurs obligations en tant qu’universitaires, notamment pour ce qui est de leur assiduité aux cours. » Un choix personnel À la question de savoir si le FBI a demandé aux étudiants arabes de fournir des informations sur leurs camarades, notamment à l’Université de Los Angeles, M. Battle a répondu qu’il faut éviter de donner trop d’importance aux choses, afin de ne pas défigurer la réalité. « Si un incident fâcheux a pu avoir lieu à un moment donné, ce n’est pas une raison pour donner foi aux rumeurs », a-t-il dit. « Ce que nous essayons de faire, c’est de vous communiquer une vision globale de la situation et non pas une image anecdotique. » S’abstenant d’avancer des chiffres sur une éventuelle baisse du nombre des étudiants arabes aux États-Unis, M. Battle s’est contenté de dire que cette question relève beaucoup plus d’un choix personnel fait par les intéressés. « Dire que les étudiants arabes de l’AUB ou de la LAU craignent désormais de se rendre aux États-Unis est quelque peu exagéré. Plusieurs d’entre eux ont décidé de rester ici (au Liban) par choix », a affirmé le diplomate. Parallèlement à la conférence de presse, une rencontre de deux jours a été prévue par l’ambassade américaine en collaboration avec Amideast, une ONG qui œuvre pour la coopération entre le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et les États-Unis au plan pédagogique et culturel. Cette rencontre, qui se déroule simultanément dans plusieurs autres pays arabes, devra permettre aux étudiants libanais et arabes de passer en revue toutes les questions relatives à l’enseignement aux États-Unis ainsi qu’aux nouvelles procédures mises en place. Jeanine JALKH
Le message est clair : « Les portes des universités américaines sont ouvertes aux étudiants libanais. » Telles ont été les premières paroles de l’ambassadeur américain, Vincent Battle, lors d’une conférence de presse qui a réuni hier, à l’hôtel Riviera, les responsables de l’ambassade et trois représentants d’universités américaines. Alors que les institutions...