Les ONG basées au Liban se mobilisent en prévision d’une guerre

Des organisations non gouvernementales internationales et régionales établies au Liban envisagent d’élaborer un plan d’intervention d’urgence en prévision d’une éventuelle opération militaire contre l’Irak, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. Des contacts sont en cours entre les responsables des bureaux régionaux des ONG spécialisées dans l’assistance humanitaire et les droits de l’homme. Ils doivent tenir une réunion la semaine prochaine afin de déterminer les moyens de venir en aide à la population civile irakienne, en cas d’attaque anglo-américaine. La date précise de la réunion sera fixée dimanche, à l’occasion d’un dîner donné par un responsable d’une ONG humanitaire. De source bien informée, on indique que l’établissement d’un plan d’intervention d’urgence ne veut pas nécessairement dire qu’une opération militaire contre Bagdad est imminente. Il s’agit simplement d’une mesure préventive, souligne-t-on de même source, en précisant quand même que la convocation de cette réunion prouve que les ONG s’attendent à une attaque surprise. De même source, on explique que ces organisations humanitaires se mobilisent en établissant des postes en Irak ou dans les pays voisins, dont la mission sera d’approvisionner la population civile en produits alimentaires et médicaux et d’assurer les premiers soins. Selon les informations parvenues aux dirigeants libanais, Washington n’aurait pas jusqu’à présent un plan militaire prêt pour attaquer l’Irak et le retour des inspecteurs de l’Onu à Bagdad pourrait contribuer à apaiser la tension dans la région. Selon ces sources, le président américain, George Bush, donnerait à l’Irak un délai de trois mois pour tester sa volonté, d’autant qu’il préfère lancer son attaque après les fêtes de fin d’année, afin de permettre à ses soldats de passer Noël et le Nouvel An en famille. Il existe cependant une autre raison qui pousse le président américain à patienter, selon les mêmes sources : il s’agit des critiques publiques adressées par son homologue français, Jacques Chirac, qui accuse Washington de monopoliser les décisions concernant la guerre ou la paix dans le monde, et qui incitent l’Administration américaine à intensifier ses contacts et à avancer toutes sortes de prétextes pour justifier ses prises de position.