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Actualités - OPINION

Argumentaire loyaliste serré en faveur d’une trêve politique

On ne peut pas être juge et partie. Mais on peut être protagoniste et tendre la main. Sinon pour un accord, du moins pour une trêve. C’est ce que des piliers du Rassemblement parlementaire de concertation semblent avoir l’intention de faire, malgré, ou à cause même, des remous provoqués par l’affaire de la MTV. Ces députés développent, en substance, les arguments suivants : La pause observée à l’occasion du Sommet de la francophonie doit être prolongée, parce que des échéances importantes attendent le pays. D’abord le budget 2003, entrée en matière obligée pour Paris II. Il n’est pas admissible que pour des motivations politiciennes on tente de modifier en profondeur ce projet de loi de finances. Il y a ensuite la perspective d’une guerre américaine contre l’Irak, avec ses lourdes retombées, au Liban comme ailleurs dans la région. Parallèlement, on ne peut pas négliger les menaces adressées à la Syrie comme au Liban par l’État hébreu. Qui pourrait vouloir profiter de la frappe US pour perpétrer une nouvelle agression d’envergure. Sous n’importe quel prétexte, le Wazzani ou des provocations en direction de la résistance à la frontière. Les autorités locales, mais aussi l’opposition, doivent placer au-dessus de tout l’intérêt national bien compris. Qui commande qu’on mette pour le moment sur l’étagère les sujets qui fâchent, afin de ressouder l’unité des rangs intérieurs, pour parer à toute éventualité. L’effort ne serait pas trop grand, du moment qu’il n’y a qu’à prolonger la trêve tacite conclue à l’occasion du Sommet de la francophonie. À ce propos, les uns avaient retiré du commerce le produit Liban circonscription unique, qui avait fait tant de bruit ; et les autres avaient mis une sourdine à l’exigence d’un retrait syrien, tout en se démarquant nettement du Syria Accountability Act. Et tout en s’abstenant de faire bouger la rue ou d’impliquer le Sommet dans des problèmes internes à travers une avalanche de mémorandums plaintifs ou revendicatifs. On peut donc continuer sur la même lancée, au moins jusqu’à la fin de l’année, pour assurer le succès de Paris II ainsi que du plan de privatisations. On arriverait de la sorte sans peine aux fêtes de fin d’année, à moins bien évidemment qu’une frappe US contre l’Irak ne suscite des troubles dans la région. Auquel cas, du reste, il faudrait que le Liban se montre plus uni que jamais, en évitant des tensions intérieures, et surtout une agitation de rue, qui seraient néfastes. Voilà. Mais comment désamorcer le détonateur que le camp loyaliste lui-même a enclenché, avec l’affaire de la MTV ? Il convient, répondent ces sources, de traiter ce dossier calmement, sans en faire un défi menant à un nouveau bras de fer entre Kornet Chehwane et le pouvoir. Le dégagement est possible, à leur avis, par les voies judiciaires. Là, ajoutent-ils, il s’offre une alternative dont les deux volets peuvent d’ailleurs êtres combinés : soit un verdict définitif accéléré, auquel tout le monde devrait se soumettre ; soit une révision, encore plus accélérée, de l’article 68 du code électoral, au besoin avec effet rétroactif. On éviterait de la sorte les manifestations et les contre-manifestations. En tout cas, selon ces parlementaires qui ont l’art de relativiser en oubliant que la balle est dans le camp loyaliste, il n’est pas admissible que pour un litige comme celui de la MTV on ferme la porte au dialogue. Ni que l’on plonge le pays dans de dangereuses divisions internes. L’heure, ajoutent-ils, n’est pas aux règlements de comptes ni aux tensions. Les rancunes sont si fortes qu’il faudrait sans doute recourir à des apaisements en provenance de la Syrie, soucieuse de la stabilité politique et de la cohésion de ce pays. Et de conclure que les Syriens ne cessent de conseiller à tous, au pouvoir comme aux opposants, de mettre leurs querelles de côté et de s’unir. Émile KHOURY
On ne peut pas être juge et partie. Mais on peut être protagoniste et tendre la main. Sinon pour un accord, du moins pour une trêve. C’est ce que des piliers du Rassemblement parlementaire de concertation semblent avoir l’intention de faire, malgré, ou à cause même, des remous provoqués par l’affaire de la MTV. Ces députés développent, en substance, les arguments...