Joumblatt : Le Liban de Michel Chiha, de Georges Naccache et de Charles Helou, c’est du passé

Le leader du PSP, Walid Jomblatt, a rendu visite hier au secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, avec qui il a effectué un tour d’horizon des derniers développements de la situation sur le double plan local et régional. À l’issue de l’entretien, qui a duré une heure trente, M. Joumblatt a déclaré : « Nous avons passé en revue plusieurs questions, mais je voudrais évoquer certaines d’entre elles. Le Sommet francophone a constitué un événement très important, mais le plus important a été la présence de sayyed Nasrallah (à la cérémonie d’ouverture). En définitive, le Liban du passé, le Liban de Michel Chiha, de Charles Helou et de Georges Naccache, c’était très beau, mais il s’agissait là du Liban orientaliste. Aujourd’hui, il y a le nouveau Liban, le Liban patriotique, islamique et résistant. Ce Liban est celui de sayyed Nasrallah dont la présence (à l’ouverture du Sommet francophone) était très importante, que (le Premier ministre canadien) Jean Chrétien soit mécontent ou non. Cela (la présence de sayyed Nasrallah) a donné le ton du Liban de demain, à savoir le Liban combatif. » M. Joumblatt a, d’autre part, souligné qu’il était encore trop tôt pour évoquer le problème de la loi électorale. « Lorsque le moment sera venu, la fraction nationale s’entendra sur la loi qui lui convient, a déclaré le leader du PSP. Mais nous ne permettrons pas que les adversaires du courant patriotique et islamique enregistre une victoire et se rabatte sur nous. » Le leader du PSP a, par ailleurs, condamné l’appel à la manifestation lancé par le Rassemblement de Kornet Chehwane. « Nous aussi nous pouvons descendre dans la rue, a-t-il déclaré. Pourquoi vouloir donner dans les écoles des leçons sur l’indépendance et la souveraineté ? Nous aussi nous pouvons en faire de même. Cela conduirait à la partition. Est-ce que certaines fractions de Kornet Chehwane désirent la partition ? » Et M. Joumblatt de conclure : « Dans le contexte présent, nous serons confrontés, à n’importe quel moment, à une attaque américaine. Il existe donc maintenant des priorités qui sont l’unité des rangs nationaux, la défense de la résistance et les relations privilégiées avec la Syrie. En définitive, advienne que pourra. Les Marines étaient là, sur le littoral, à Ouzaï, et ils sont ensuite partis. »