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Actualités - CHRONOLOGIE

Boutros Boutros-Ghali : La promotion de l’État de droit

L’intervention du secrétaire général de la Francophonie, Boutros-Boutros Ghali, a été axée principalement sur les efforts de l’organisation pour se doter de mécanismes susceptibles de renforcer son rôle en matière de promotion de l’État de droit et de la culture démocratique chez les États membres. En voici de larges extraits : « Les sommets représentent toujours des moments forts de la vie de notre organisation. Mais ce Sommet de Beyrouth revêt une importance toute particulière. Il est, tout d’abord, le premier Sommet francophone tenu en terre arabe, qui plus est dans un contexte international fragilisé. « Par ailleurs, cinq ans après le Sommet de Hanoi, cette conférence de Beyrouth marque la fin du mandat confié au premier secrétaire général de la Francophonie. « C’est pleinement conscient de ces enjeux que le Conseil permanent s’est consacré à la préparation du Sommet. Une préparation qu’il avait entreprise, voilà un an, mais qui a été gelée jusqu’en septembre dernier, du fait du report du Sommet. « Pour l’instant, je voudrais m’arrêter sur une question essentielle que le CPF a eu à examiner. Je veux dire le suivi du Symposium de Bamako, et des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone. « En décidant de la tenue de ce symposium, les chefs d’État et de gouvernement avaient souhaité voir notre organisation franchir une étape importante sur la voie de l’approfondissement de la concertation et de la coopération sur l’État de droit et la culture démocratique. « À la suite du rapport que j’ai présenté, lors du CPF de septembre dernier, sur l’avancement des actions conduites pour la mise en œuvre de la déclaration de Bamako, le Conseil permanent a confirmé sa volonté de développer ce dialogue. Il a souhaité que l’on dégage, au plus tôt, tous les moyens qui permettront à la délégation aux droits de l’homme et à la démocratie de remplir l’ensemble des missions qui découlent du dispositif de Bamako. À cet égard, il a recommandé qu’une grande place soit donnée à la prévention des conflits, par souci de solidarité accrue. « Nous avons saisi l’occasion de la tenue de nos instances pour consolider le dispositif de consultation et de concertation en réunissant, pour la première fois, ici même, il y a deux jours, une assemblée internationale des instituts et des réseaux francophones de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, en collaboration étroite avec le barreau de Beyrouth. « La réflexion du CPF sur l’action à conduire par notre organisation pour aider ses membres affectés par des crises a été prolongée, hier au sujet de la situation en Côte d’Ivoire. « Le CPF a, ainsi, décidé de proposer, dans le projet de déclaration de Beyrouth, un passage spécifique relatif à la situation dans cet État membre de notre organisation. « Je voudrais en venir, maintenant, à un autre point important examiné par le CPF, en septembre dernier. Je veux parler de l’évaluation de l’action de coopération multilatérale francophone. « Comme vous le savez, dans le plan d’action de Moncton, les chefs d’État et de gouvernement avaient émis le souhait d’étendre le processus d’évaluation à l’ensemble des opérateurs et des programmes. « Selon leur vœu, et conformément aux dispositions de la Charte qui prévoient que le secrétaire général évalue l’action intergouvernementale, à la suite de l’Agence universitaire, l’Université Senghor et l’Agence intergouvernementale ont fait successivement l’objet d’une évaluation. « Ces évaluations nous ont fourni un ensemble très précieux d’observations. « Je pense, notamment, aux contraintes qui pèsent sur notre opérateur principal, et qui sont de nature à freiner la réalisation des objectifs assignés par les chefs d’État et de gouvernement à la coopération multilatérale francophone. « Les observations formulées par les évaluateurs ont, par ailleurs, fait ressortir des constats que nous avions été nous-mêmes appelés à poser dans la pratique de nos instances. Et je ne peux m’empêcher de penser, en cet instant, quelques jours après sa disparition, aux remarques pertinentes que le président Ronald Duhamel avait émises, lors de la session de N’Djamena, sur la complexité de notre fonctionnement. « C’est pourquoi, suite à l’évaluation de l’Agence, et conformément à votre décision, nous avons mis en place un comité ad hoc de suivi, composé de représentants personnels, et réuni sous ma présidence. L’administrateur général y assumait la fonction de rapporteur général. Ce comité s’est réuni à trois reprises : le 27 mars, le 16 mai et le 11 juillet 2002. « Durant ses travaux, il s’est efforcé d’identifier les moyens pour simplifier le fonctionnement des structures de l’organisation, sans remettre en cause les dispositions de la Charte de la francophonie. « Au terme de ce processus, le comité a formulé cinq recommandations, dont je tiens à souligner qu’elles concernent l’ensemble des opérateurs de la francophonie. Elles ont pour principal objectif de : 1 - doter la francophonie, à l’instar des autres organisations internationales, d’un cadre stratégique à long terme, faisant mieux ressortir les grandes priorités de notre organisation au vu des principaux enjeux internationaux et de ses missions fondamentales ; 2 - sortir du cadre trop contraignant du cycle biennal actuel, en adoptant désormais des cycles de programmation de quatre ans, tant pour l’Agence que pour les autres opérateurs ; 3 - assurer un véritable développement de la coopération multilatérale francophone par une augmentation des ressources financières et par une adaptation indispensable dans l’annonce et l’affectation des contributions ; 4 - simplifier l’organisation des instances, en adoptant le principe de subsidiarité et en répartissant mieux les rôles et les tâches de chacune ; 5 - adopter un calendrier approprié pour lancer, dès la fin du Sommet de Beyrouth, les travaux qui permettront d’adopter le premier cadre d’action stratégique lors du 10e Sommet. « C’est sur l’ensemble de ces recommandations que le CPF s’est prononcé et il vous propose, aujourd’hui, de les approuver. Pour ma part, je veux ici redire toute l’importance d’une telle démarche. Car, dans la vie d’une organisation internationale, l’effort d’adaptation doit être permanent afin de toujours mieux faire face aux défis et aux besoins nouveaux auxquels sont confrontés les États et gouvernements membres et les populations dont ils ont la charge. « C’est dire qu’une organisation internationale n’a d’autre choix que de se réformer sans cesse, sous peine de voir son fonctionnement institutionnel et son action au service de ses membres se scléroser. D’où l’importance d’une évaluation régulière de son fonctionnement interne et des méthodes de travail de ses différents acteurs. « C’est dire que ces recommandations ne constituent ni un aboutissement ni une fin en soi. Elles sont une étape et un moyen pour atteindre plus d’efficacité ».
L’intervention du secrétaire général de la Francophonie, Boutros-Boutros Ghali, a été axée principalement sur les efforts de l’organisation pour se doter de mécanismes susceptibles de renforcer son rôle en matière de promotion de l’État de droit et de la culture démocratique chez les États membres. En voici de larges extraits : « Les sommets représentent toujours...