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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE Gaby Maamari, observateur libanais à « Documenta 11 » L’art dans le labyrinthe de la société contemporaine(photo)

Gaby Maamari, artiste et enseignant, a donné, à l’institut Goethe, une conférence sur « Documenta 11 », la plus grande manifestation d’art contemporain au monde qui se tient tous les cinq ans à Kassel, en Allemagne. Il a été choisi par le Centre culturel allemand pour visiter et rendre compte de l’activité culturelle de trois villes majeures : Francfort, Berlin et Kassel. Après une description précise, soutenue par des diapositives, du site de Kassel où s’est déroulé l’événement, du 8 juin au 15 septembre derniers. Obscurité et lumière Pour l’observateur libanais, « le spectateur, à “ Documenta 11 ”, est comme un rat de laboratoire. Les différents forums (*) ont été conçus comme un labyrinthe, non seulement dans leur architecture, mais aussi dans la scénographie des œuvres. La plupart du temps, le visiteur est dans le noir, devant des films ou des vidéos, le souffle coupé par des effets sonores et lumineux, ou encore découvrant des centaines de photos horrifiantes, puis de nouveau devant des écrans où des jeux vidéo de guerre et de combat le rendent totalement impuissant (…). Revenir, une fois dehors, sous la lumière du jour, est une bénédiction (…) Les quatre plates-formes préparatoires, qui se sont tenues à Vienne, New Delhi, Berlin et Lagos, ont chacune interrogé les spécificités de l’homme contemporain au sein de sa propre société, une société à laquelle il est obligé de s’adapter, mais aussi une société où il a choisi de vivre. Avec la cinquième qui s’est tenue à Kassel, elles ont formé un ensemble cohérent, qui a présenté, sur une période de 18 mois, la perspective particulière de 18 artistes et journalistes (…). » Gaby Maamary précise que : « Les étudiants et les chercheurs ont été invités à réfléchir sur les thèmes suivants : “ Démocratie non réalisée ” (plate-forme 1) ; “ Expériences avec la vérité : la justice transitoire et le processus de vérité et de réconciliation ” (plate-forme 2) ; “ Créolité et créolisation ” (plate-forme 3) ; “ Quatre villes africaines assiégées : Freetown, Johannesburg, Kinshasa et Lagos (plate-forme 4)». Prise de position face à l’oppression Pour sa part, le conférencier s’est senti « proche des deux premiers thèmes, qui s’intéressaient à la notion de pouvoir dominant. S’il faut admettre le monde comme un village global, le monopole est donc une réalité très proche. Dans cette perspective, la démocratie telle que nous la connaissons sera bientôt obsolète, le nationalisme et les traditions feront partie de la collection des musées, les identités seront perdues et l’héritage culturel sera détruit. Le concept de “ Documenta 11 ” a montré à travers des documentaires les faits socioculturels mondiaux sous un jour choquant, horrifiant, mais évident (…) Dans les plus petites expositions de Kassel, je me suis retrouvé dans des zones de guerre ou de no man’s land : une sorte d’expérience vécue hors de son propre corps (…) ». L’artiste conclut : « “ Documenta 11 ” a montré le travail engagé d’artistes engagés qui prouvent leur existence en s’arrogeant le droit exclusif de prendre position face à l’évolution de leurs sociétés. Ils refusent guerres, oppressions, dominations et monopoles et, surtout, d’être marginalisés. » (*) Voir le site Web de la manifestation : http://www.documenta.de
Gaby Maamari, artiste et enseignant, a donné, à l’institut Goethe, une conférence sur « Documenta 11 », la plus grande manifestation d’art contemporain au monde qui se tient tous les cinq ans à Kassel, en Allemagne. Il a été choisi par le Centre culturel allemand pour visiter et rendre compte de l’activité culturelle de trois villes majeures : Francfort, Berlin et...