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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’église Saint-Joseph – USJ L’Orchestre symphonique national : du soleil à la brume(photo)

Rendez-vous habituel le vendredi soir à l’église Saint-Joseph (USJ), illuminée et pleine à craquer, avec l’Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette de Wojceih Czepiel. Invité de marque et d’honneur, le guitariste Jad Azkoul que notre public a eu l’occasion déjà plusieurs fois d’applaudir et d’apprécier son immense talent. Au menu, original et inédit en quelque sorte, des pages signées Jamal Aboul-Hosn, Joaquim Rodrigo et César Franck. Cocktail explosif, ensoleillé et majestueux. Ouverture « folklorique » et débordante de couleurs avec la Danse Suite pour orchestre symphonique de Jamal Aboul-Hosn. Ce musicien diplômé du Conservatoire du Caire et rodé à la musique dans les instituts de Vienne et de Californie est déjà familier aux mélomanes libanais qui l’ont écouté dans des performances genre « sons et lumière » avec des compositions de son cru, un peu à la Jean-Michel Jarre. Mais aujourd’hui, tentative nouvelle et heureux coup de baguette avec Czepiel qui dirige en deux mouvements (moderato et allegro con brio) cette partition de Aboul-Hosn où se déploie avec grâce et énergie tout le répertoire folklorique libanais. Plus quelques airs par ce qu’on désigne communément par la « mémoire collective » du Proche-Orient. Le résultat ? Eh bien, magnifique et absolument séduisant ! Agréable surprise Écouter en version orchestrale chatoyante ces ritournelles qu’on ne cesse de fredonner, voilà une agréable surprise. Orchestration dextrement menée où, entre dramatisation, contraste et rythme, notre folklore sort grandi et ennobli. On pense bien entendu brusquement aux Polonaises et aux Rhapsodies hongroises de Chopin et Liszt. Qu’on se le dise, cette admirable partition de Jamal Aboul-Hosn, éclatante de lumière, de rythmes, de vitalité et de vivacité, marquée d’une orientalité éblouissante, fera sans nul doute du chemin. Gorgé de soleil et empreint d’un certain lyrisme, le Concerto d’Aranjuez de Joaquim Rodrigo était dans le prolongement de la vivante et pétillante narration qui précédait. En soliste, à la guitare, Jad Azkoul. Aveugle dès l’âge de trois ans, Rodrigo n’en fut pas moins un enfant d’un génie musical précoce. Écrit à Madrid et présenté en 1940 à Barcelone, le Concerto d’Aranjuez est une éloquente et brillante représentation sonore de l’esprit ibérique. Teintée de mélancolie mais habitée aussi de remarquables flambées et d’imprévisibles rougoiements, cette œuvre dramatique fait couler une mélodie déchirante et douce que le public reconnaît d’emblée surtout dans cet adagio fervent comme une prière et tendre comme des amants que la vie sépare cruellement. Après l’entracte, changement de cap et d’atmosphère. Château hanté Des jardins fleuris de l’Espagne, on remonte aux brumes du Nord, plus précisément à Liège où coule la Meuse et où est né César Franck. De cet organiste célèbre, maître de la chapelle Sainte-Clotilde, on écoute ici la puissante et majestueuse Symphonie en ré mineur. Premières mesures graves et inquiétantes comme jaillies d’un château hanté. La Symphonie en ré mineur de Franck est une œuvre aux proportions grandioses et d’un équilibre parfait. Trois mouvements (lento, allegretto, allegro ma non troppo) de coupe classique forment l’essentiel de cette narration somptueuse aux bouillonnements et aux tensions multiples. Le lento d’introduction expose la cellule cyclique (aussi célèbre dans l’écriture de Franck que la phrase en rosace pour Marcel Proust en littérature) jouée par les basses et qui est reprise dans l’allegro avec deux motifs secondaires. La conclusion offre un bref canon en ré majeur. Le second mouvement, l’allegretto, présente au cor anglais soutenu par la harpe et les pizzicati des cordes une cantilène aux contours délicats, suivie d’un thème entrecoupé à la clarinette. Le dernier mouvement, superbe avec un finale en apothéose où éclatent cymbales, caisse, cuivres et cordes, reprend le motif des mouvements précédents tout en s’ouvrant sur une phrase marquée de deux ruptures pour se terminer dans un éclatant tutti. Chapeau maestro, du folkore de notre terroir aux grises journées de Liège en passant par la rose rouge sang de l’Espagne, le voyage n’a pas eu un seul moment mort. Edgar DAVIDIAN
Rendez-vous habituel le vendredi soir à l’église Saint-Joseph (USJ), illuminée et pleine à craquer, avec l’Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette de Wojceih Czepiel. Invité de marque et d’honneur, le guitariste Jad Azkoul que notre public a eu l’occasion déjà plusieurs fois d’applaudir et d’apprécier son immense talent. Au menu, original et...