Wazzani - Un Américain, un Russe et un Européen inspectent le site avec l’Onu Les travaux d’adduction achevés dans les prochaines heures(photo)

Conformément au vœu des autorités, l’Onu s’est saisie du contentieux libano-israélien sur le partage des eaux de la rivière Wazzani et a invité les États-Unis, la Russie et l’Union européenne à y collaborer, laissant entrevoir un apaisement de la tension entre les deux pays. Ce développement survient alors que le Liban annonce pour les prochaines heures l’achèvement des travaux techniques de pose des canalisations et des pompes, ainsi que des châteaux d’eau devant recevoir l’eau. L’organisation internationale a organisé samedi la visite d’experts américain et européen en hydrologie et d’un diplomate russe pour inspecter le système de captage installé par le Liban sur la rivière Wazzani et contesté par Israël. Jusqu’à présent, Washington faisait cavalier seul dans cette affaire avec l’envoi de M. Lawson à deux reprises en moins d’un mois au Liban et en Israël. L’Onu, par le biais du bureau du représentant personnel du secrétaire général pour le Liban-sud (Staffan de Mistura), a facilité une visite des deux experts, celui de l’Union européenne, M. Walter Mazzitti, et celui des États-Unis, M. Charles Lawson. Les deux hydrologues, accompagnés de deux fonctionnaires de l’Onu et d’un diplomate russe, Andreï Panov, ont visité ensemble le site de pompage et une partie du réseau d’adduction d’eau. Ils ont également visité, escortés par des commandos de l’armée libanaise, les décombres d’un barrage, bombardé en 1965 par Israël, qui s’opposait alors à un projet de détournement du Hasbani financé par la Ligue arabe. En soirée, l’expert de l’Union européenne, Walter Mazzitti, accompagné du représentant de la Commission européenne, Patrick Renauld, a été reçu par le Premier ministre Rafic Hariri. Le Wazzani est le principal affluent du Hasbani, rivière qui coule au Liban puis en Israël, où elle rejoint le Jourdain. Les visites de samedi sont les premières depuis que le secrétaire général de l’Onu a été saisi vendredi par le Liban, qui lui a transmis son rapport technique et juridique sur la question des eaux du Wazzani en même temps qu’aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité et qu’à l’UE .Ayant vu dans le projet de captage des eaux du Wazzani un casus belli, Israël avait demandé en septembre aux États-Unis d’intervenir, mais le Liban avait insisté sur le fait qu’il n’a de comptes à rendre qu’à l’Onu. Chantier presque prêt Sur le plan technique, un responsable de la société chargée du chantier d’adduction d’eau a indiqué hier que les travaux de pompage et de distribution de l’eau du Wazzani seraient achevés dans les prochaines 24 heures. Les travaux « seront achevés dans les stations de pompage et le système d’adduction d’eau dans les 24 heures », a indiqué Chérif Wehbé, entrepreneur responsable du chantier du Wazzani. Les responsables ont prévu d’inaugurer le 16 octobre de nouvelles pompes sur le Wazzani pour alimenter une vingtaine de villages. Au lieu des quelque 6 à 7,5 millions de mètres cubes actuellement utilisés chaque année, le prélèvement total passerait à un peu plus de 10 millions de mètres cubes, selon le dossier technique remis par le Liban à l’ Onu. On sait qu’à la suite de « remarques américaines », le Liban a décidé de se contenter d’augmenter sa part d’eau potable provenant du Wazzani, mais de reporter sine die des projets d’irrigation à partir de cette source. Exposition de peinture Une exposition de peinture a d’autre part été organisée près du chantier à l’occasion du IXe Sommet de la francophonie prévu à Beyrouth du 18 au 20 octobre. « Les enfants libanais ont préparé ces dessins », a indiqué l’organisateur de l’exposition. « Les 75 toiles, accrochées sur les arbres près de la rivière Wazzani et sur les murs de la salle du système de pompage, sont un message adressé par les enfants au Sommet de la francophonie lui demandant de garantir les droits en eau du Liban », a-t-il ajouté.