INTERVIEW - Sommet de la francophonie : 51 pays sur 55 ont répondu présent «1910 délégués sont attendus», déclare Salamé

Starco. Ministère de la Culture. Le Comité organisateur (CO) du IXe Sommet de la francophonie s’affaire à peaufiner les derniers détails. Sous la vigilante supervision de Ghassan Salamé, assisté de Leila Rizk, secrétaire générale, 42 experts épaulés par 250 bénévoles mettent tout au point, de A à Z. Hébergement, restauration, transport, accréditations, protocole : la machine de la logistique est lancée. Une brigade d’agents de site, d’accueil ou de liaison fonctionne en binôme avec les services de sécurité chargés de la protection rapprochée des chefs de délégation. Ces volontaires ont eu une répétition générale jeudi. Pour sa part, M. Salamé égrène des chiffres : – 8 500 hommes appartenant aux institutions militaires et policières seront mobilisés pour assurer la protection des chefs de délégation. – À ce jour, 51 pays sur 55 ont répondu présent. La venue de 40 chefs d’État ou de gouvernement est déjà confirmée. « Ce sera le plus grand événement diplomatique dans l’histoire du Liban, estime Salamé. Les difficultés étaient, au départ, considérables. En effet, il y a à peine 11 pays participants qui ont une ambassade à Beyrouth et 16 où le Liban en a une». À l’en croire, le CO tente vainement depuis trois mois d’établir la liaison avec la Guinée équatoriale, le Vanuatu ou Sao Tomé et Principe, petits pays insulaires des Antilles ou du Pacifique. On ne leur a trouvé aucun site Web, aucun fax, aucun contact, aucun Libanais expatrié . « On a fait travailler notre bureau à New York, dit le ministre. Rien. On ne sait même pas si les invitations leur sont parvenues. » – On attend 1 910 délégués, alors que « les autres sommets francophones n’ont jamais dépassé les 1 300 », souligne encore Salamé . – 1842 chambres ont été réservées pour les délégations, dans 30 hôtels. Le Phoenicia, le Palm Beach et le Vendôme servent de « casemates » protégées pour les chefs de délégation. – Plus de 1 500 journalistes sont attendus. – Quelque 20 000 demandes d’accréditation (sauf-conduits) ont été enregistrées. On compte 54 sortes de badges, répartis selon le droit d’accès : délégués, journalistes, agents de sécurité, agents de liaison, employés des établissements hôteliers, fournisseurs, chauffeurs, etc. – 2 000 agents de sécurité faisant partie de la garde rapprochée seront habillés en civil. Dès lors, 2 000 costumes, à 66 dollars l’un, ont été taillés sur mesure. Soit 132 000 dollars au frais du CO. Sans compter les cravates et les chaussures. Le tout, made in Lebanon. Une bonne majorité de ces agents a suivi des cours de langue française, en coopération avec le Centre culturel français. – Côté automobile, on croit comprendre que toutes les voitures de location disponibles en ville ont été réservées pour les besoins de la conférence. – Le coût de cette vaste opération s’élève à 12 millions de dollars, dont 3,5 millions assumés par l’État libanais. « Le revenu devant faire 30 fois ce chiffre », espère Salamé. Les pays francophones se sont totalement fiés aux Libanais pour organiser le IXe Sommet. « Seuls, nous l’avons préparé. La logistique, la machinerie ont été menées jusqu’au bout par nous. Mais aussi grâce à une bonne contribution financière du Canada, et une plus petite de la France », a indiqué le ministre, ajoutant que « la même équipe qui a servi pour le Sommet arabe travaille pour la Conférence francophone. » De même, l’équipement canadien a été testé en mars. « À titre d’exemple, une ambulance médicalisée a joué un rôle capital, salvateur, pour le transport à l’Hôpital américain du prince Nawaf, frappé d’une crise. Les 36 portails de sécurité ramenés du Canada ont été également utilisés durant le Sommet arabe », raconte M. Salamé. Protocole Signalons que presque tout l’appareil de l’État a été mobilisé pour assurer le succès de la réunion. Une cellule de base présidée par le ministre Salamé se réunit tous les mercredis, depuis trois mois, pour planifier le travail. Elle regroupe 18 représentants ou directeurs généraux de différentes administrations, parmi lesquelles citons: la présidence de la République (le colonel Hamdane, chef de la garde républicaine; Maroun Haïmari; Rafic Chlala et Élie Assaf); la présidence du Conseil, l’Information, Ogero, les routes, le CDR, la municipalité, le mohafazat de Beyrouth, le ministère des Télécommunications, où une centaine d’ingénieurs et de techniciens assurent l’entretien des téléphones. Chapitre protocole. C’est le Conseil des ministres qui nommera les personnes chargées d’accueillir les chefs de délégation à l’AIB. M. Chirac, en visite bilatérale, sera reçu dès sa descente d’avion par Lahoud. Côté Biel, où aura lieu la séance inaugurale, le protocole d’arrivée est prévu par ordre alphabétique: Canada, Canada-Nouveau Brunswick, Canada-Québec, etc. À la tribune, également par ordre alphabétique. Pour la photo : à la première rangée seront placés les chefs d’État qui ont déjà accueilli le Sommet de la francophonie. À la deuxième rangée, les autres chefs d’État, par ordre d’ancienneté au pouvoir. Suivront les chefs de gouvernement par ordre d’ancienneté au gouvernement. Ensuite les chefs de délégation, qui sont ministres. Aux tables d’honneur, le même ordre que sur la photo. May MAKAREM