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Actualités - CHRONOLOGIE

Wazzani - Une porte de sortie semble trouvée avec le report du pompage aux fins d’irrigation L’eau potable, seulement, à partir du 16 octobre

Une porte de sortie de la crise du Wazzani semble avoir été trouvée. À en croire des sources diplomatiques citées hier par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, le Liban va, en effet, se contenter, à partir du 16 octobre, date fixée pour le début du pompage de nouvelles quantités d’eau, d’assurer l’alimentation en eau potable d’une vingtaine de villages assoiffés de la région. Les mêmes sources ajoutent que le deuxième volet du projet, relatif au captage d’eau destinée à l’irrigation des surfaces agricoles, sera reporté à une date ultérieure, « en attendant la fin de l’installation du réseau » prévu à cette fin. Certes, on prend soin, toujours de mêmes sources, de souligner qu’il ne s’agit nullement d’un « recul » dans la position du Liban et encore moins d’une « soumission » à l’égard de la demande formulée par les États-Unis de surseoir à la décision d’entamer le pompage à partir du 16 octobre. Selon ces sources, ce sont des considérations purement « techniques » qui ont imposé le report du pompage aux fins d’irrigation. Il se trouve simplement que ces considérations tombent à point dans la mesure où Israël avait officieusement fait savoir il y a quelques jours qu’il ne s’opposerait pas à un captage supplémentaire d’eau du Wazzani par le Liban pour satisfaire des besoins en eau potable. Quoi qu’il en soit, les sources diplomatiques précisent que des directives ont été données afin de stopper l’installation des canalisations destinées à transporter l’eau du Wazzani vers le réservoir à irrigation situé dans la localité de Taybé (caza de Marjeyoun). Selon ces sources, les États-Unis ont en effet attiré l’attention du Liban sur l’existence d’une convention internationale relative aux cours d’eau non navigables, qui prohibe de déverser dans un même réservoir ou bassin des eaux provenant de deux rivières différentes coulant dans un même pays. Or, le réservoir de Taybé est déjà utilisé pour le captage des eaux d’irrigation en provenance du Litani. Volà donc pour les « considérations techniques » invoquées par les sources diplomatiques, qui s’abstiennent toutefois de préciser si les autorités envisagent de construire un nouveau réservoir pour capter les eaux du Wazzani. Ces sources, qui évitent aussi bien de fixer une nouvelle date pour le pompage des eaux destinées à l’irrigation, soulignent néanmoins que le projet n’est nullement abandonné pour autant. Elles indiquent que le Liban compte accroître en tout (eau potable et irrigation) de 4 millions de m3 le volume des eaux captées du Wazzani, ce qui porterait à 11 millions de m3 le volume total du pompage opéré à partir de cette rivière, soit nettement en dessous des 35 millions de m3 concédés au Liban par le plan Johnston dans les années cinquante. Sur le plan de l’action diplomatique, le Liban a remis hier au secrétariat général des Nations unies, aux membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et à l’Union européenne (UE) des copies de son rapport sur l’exploitation des eaux du Wazzani. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Mohammed Issa, a remis le rapport aux représentants des cinq membres du Conseil de sécurité (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Chine), au délégué de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, à l’ambassadeur de Grèce, Georges Gabriélidès, représentant le Danemark, qui assure actuellement la présidence de l’UE mais ne dispose pas d’ambassadeur résident à Beyrouth, et, enfin, au représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura. Ce rapport technique et juridique d’une centaine de pages a été réalisé par une commission d’experts formée par le Conseil des ministres le 19 septembre et présidée par le chef du gouvernement, Rafic Hariri. À l’issue de la rencontre, l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a déclaré aux journalistes que le Liban avait « de bons arguments » dans la crise qui l’oppose à Israël à propos du partage des eaux. Le chargé d’affaires britannique, Adrian Bedford, s’est, pour sa part, contenté d’indiquer qu’il avait reçu une copie du rapport et qu’il fallait « du temps pour le lire avant de pouvoir le commenter ». L’ambassadeur de Russie, Boris Bolotine, a, de son côté, appelé à « une solution politique et diplomatique du problème », soulignant que Moscou déployait actuellement des efforts « pour contribuer à l’élaboration d’une telle solution ». Interrogé sur le point de savoir si la solution envisagée par la Russie devait passer par le report de la date fixée par le Liban pour le début du pompage, mercredi prochain 16 octobre, M. Bolotine s’est contenté de dire que la solution « doit être fondée sur le droit international ». Prié d’évaluer le rapport libanais, le diplomate russe a souligné qu’il fallait « encore l’étudier », mais il a noté que l’envoi de ce document aux Nations unies était « une bonne chose ». « Nous espérons que cette initiative contribuera au règlement du problème », a-t-il dit. M. Bolotine a nié, en outre, l’intention de Moscou de dépêcher des experts « pour le moment » sur le Wazzani, mais n’a pas écarté une telle éventualité dans le futur. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait affirmé en septembre qu’un « détournement » des eaux du Wazzani et du Hasbani par le Liban constituerait un casus belli. Mardi dernier, M. Sharon avait indiqué que son pays « a su et saura défendre ses ressources en eau, qui sont vitales ». Ces propos menaçants ont été quelque peu atténués le lendemain par son ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, qui a déclaré, à Paris, à l’issue d’un entretien avec le président français Jacques Chirac, que l’État hébreu voulait « de l’eau, pas du feu », et qu’il s’en remettrait à une solution du problème en conformité avec le droit international. Le Wazzani est le principal affluent du Hasbani, rivière qui coule au Liban puis en Israël, où elle rejoint le Jourdain, qui alimente le lac de Tibériade, principale réserve d’eau douce de l’État hébreu.
Une porte de sortie de la crise du Wazzani semble avoir été trouvée. À en croire des sources diplomatiques citées hier par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, le Liban va, en effet, se contenter, à partir du 16 octobre, date fixée pour le début du pompage de nouvelles quantités d’eau, d’assurer l’alimentation en eau potable d’une vingtaine de...