Concertations politiques sur la circonscription unique et la création d’un Sénat

Le déjeuner donné par M. Ghattas Khoury, député de Beyrouth, en sa résidence à Kfarnis dans le Chouf, en l’honneur des membres du Rassemblement parlementaire de concertation (RPC) a surtout permis aux convives de discuter des projets de circonscription unique et de la création d’un Sénat. Il a aussi mis en évidence l’opposition du chef du PSP, Walid Joumblatt, à la circonscription unique. Les chefs du Parlement, Nabih Berry, et du gouvernement, Rafic Hariri, étaient présents au déjeuner, auquel les députés membres des Assises de Kornet Chehwane n’avaient pas été conviés. Le discours prononcé par M. Khoury à cette occasion a d’ailleurs mis en relief le clivage profond entre le RPC et Kornet Chehwane, cette dernière étant critiquée indirectement par le parlementaire pour ses prises de position politiques. M. Khoury, qui laisse entendre que les Assises de KC sont loin d’être représentatives de tous les chrétiens, s’est demandé s’il est « opportun de vouer une hostilité à la Syrie alors que la présence chrétienne en Orient est menacée par les Israéliens » et si quelqu’un, « aussi important soit-il sur le plan politique ou religieux, détient la vérité absolue pour qu’il formule un avis irrévocable ». Mais pour les convives, ce sont surtout les deux projets de circonscription unique et de Sénat qui intéressaient. M. Walid Joumblatt devait arriver en retard au déjeuner. L’absence des ministres et des députés qui lui sont proches n’est pas passée inaperçue et elle a été interprétée par les observateurs comme un manque d’intérêt dans ce meeting. Encouragé par M. Berry, le chef du gouvernement a hélé le chef du PSP dès son entrée dans le salon des Khoury: « Nous vous attendions pour connaître votre réponse » concernant la circonscription unique. Et M. Joumblatt de répondre : « Nous avons envoyé un bref message à ce sujet », en allusion sans doute à l’opposition exprimée par le ministre Fouad es-Saad à ce projet, à sa sortie de Bkerké. Puis pendant que M. Berry lui parlait du Sénat, M. Joumblatt a observé : « C’est tant mieux. Il semble que le pays est tranquille plus qu’il ne le faut. Autant que le Parlement d’ailleurs », ce qui a fait rire tout le monde.