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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Le Rassemblement de Kornet Chehwane pourrait présenter prochainement son projet de loi électorale Le tollé contre la circonscription unique dépasse le cadre de l’opposition

Le débat sur le projet de circonscription électorale unique - suggéré par le chef du Législatif, Nabih Berry, et le ministre de l’Intérieur, Elias Murr (et soutenu, selon certaines informations, par le président Émile Lahoud)-a suscité au cours des dernières quarante-huit heures une nouvelle vague de réactions hostiles. Le tollé provoqué par cette proposition a dépassé largement le cadre de l’opposition et du Rassemblement de Kornet Chehwane pour atteindre un large éventail de personnalités plus ou moins proches de Damas ou participant au pouvoir. Ce tollé a pris une telle ampleur que l’idée de circonscription unique paraît s’estomper (du moins dans l’immédiat) et elle est, dans ce cadre, perçue par de nombreux observateurs comme une nouvelle manœuvre d’intimidation à laquelle ont recours certains cercles proches du régime pour tenter de rogner les ailes au Rassemblement de Kornet Chehwane. Cette thèse a été confortée par les informations rapportées par l’agence locale al-Markaziya qui affirme que les dirigeants syriens ont informé des personnalités libanaises qu’ils n’ont nullement l’intention de prendre position d’une quelconque façon sur la loi électorale et qu’en tout état de cause, ils sont favorables à un accord consensuel à propos de tout dossier débattu sur la scène libanaise. Parallèlement aux réactions enregistrées le week-end dernier, les données pourraient se décanter davantage dans les tout prochains jours à la faveur des réunions que tiendront aujourd’hui, lundi, le Rassemblement parlementaire de concertations (qui regroupe les députés loyalistes prosyriens) et jeudi prochain le Rassemblement de Kornet Chehwane. La réunion du RPC sera précédée d’un entretien que le ministre Sleiman Frangié (membre du rassemblement) aura ce matin avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. M. Frangié a d’ores et déjà pris ses distances à l’égard du projet de circonscription unique en soulignant qu’il était opposé à toute proposition susceptible de marginaliser une quelconque communauté ou fraction libanaise, ce qui revient, dans la pratique, à rejeter la circonscription unique. Quant au Rassemblement de Kornet Chehwane (dont les pôles ont rejeté, d’entrée de jeu, le projet), il devrait exposer sa position officielle à l’issue de sa réunion de jeudi prochain. Le député Boutros Harb (membre de Kornet Chehwane) a indiqué à ce propos que le Rassemblement présentera dans un délai d’une semaine au ministre de l’Intérieur son projet de loi électorale. M. Murr, rappelle-t-on, avait demandé récemment aux différentes fractions locales de lui soumettre leurs suggestions au sujet de la nouvelle loi électorale. Il avait reproché à ce propos à Kornet Chehwane de ne lui avoir pas présenté de proposition en vue d’un redécoupage des circonscriptions. Les réactions Pour en revenir aux réactions, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, s’est prononcé ouvertement contre la circonscription unique. Dans une déclaration à La Voix du Liban, il a invité le président Lahoud à intervenir en vue de couper court, sans délai, au projet en question, soulignant que cette proposition est anticonstitutionnelle dans la mesure où l’accord de Taëf prévoit l’organisation des élections législatives sur base des mohafazats comme circonscriptions électorales, après avoir procédé à un redécoupage administratif. M. Ferzli s’est prononcé en outre pour les circonscriptions restreintes, précisant que plus la circonscription est petite, plus la représentation populaire est fidèle à la réalité. Le ministre d’État Michel Pharaon a lui aussi jugé « anticonstitutionnelle » la proposition de circonscription unique, soulignant que le timing et la manière dont ce projet a été avancé « constituent un défi pour certaines parties, sans compter qu’ils ôtent toute crédibilité à la proposition ». M. Pharaon a fait une déclaration en ce sens à l’issue d’une entrevue avec le patriarche melkite, Mgr Grégoire III Lahham. L’évêque grec-catholique de Zahlé et de la Békaa, Mgr André Haddad, a tourné en dérision, pour sa part, l’idée de circonscription unique, affirmant qu’elle aurait un impact négatif sur « toutes les parties ». Le ministre Ghassan Salamé a exprimé, de son côté, de sérieuses réserves au sujet du projet de circonscription unique, soulignant que si l’on adopte le principe du scrutin majoritaire, la circonscription restreinte serait la plus adéquate pour aboutir à une juste représentation des électeurs. Quant au ministre Fouad es-Saad (membre du bloc parlementaire de M. Walid Joumblatt), il a réitéré samedi son opposition à la circonscription unique, précisant qu’un tel système électoral porterait préjudice « non seulement aux chrétiens, mais également à tout Libanais, car le rôle de l’électeur deviendrait purement fictif au niveau de l’opération électorale ». L’ancien Premier ministre Omar Karamé a affirmé que la proposition de circonscription unique n’était pas « sérieuse ». « La structure de la société libanaise est incompatible avec un tel mode de scrutin », a déclaré M. Karamé, qui a souligné que « le pouvoir syrien est soucieux de consolider la stabilité politique et la cohésion interne au Liban ». M. Karamé a souligné la nécessité dans le contexte régional actuel de préserver l’unité des rangs et d’éviter de lancer des débats sur des sujets conflictuels. Le ministre Samir Jisr (proche du chef du gouvernement, Rafic Hariri) a déclaré que la proposition de circonscription unique nécessite « un surcroît d’étude en vue d’aboutir à un consensus à ce propos ». Enfin, le député Mohsen Dalloul s’est déclaré opposé à la circonscription unique, affirmant qu’un tel projet est voué à l’échec, car « il porte atteinte à l’entité libanaise, de même qu’il reflète une velléité d’oppression et constitue une tentative de marginalisation de larges fractions de la population ». M. Dalloul s’est prononcé sur ce plan pour la formation de neuf circonscriptions, chaque mohafazat étant divisé en deux circonscriptions, la capitale restant unie.
Le débat sur le projet de circonscription électorale unique - suggéré par le chef du Législatif, Nabih Berry, et le ministre de l’Intérieur, Elias Murr (et soutenu, selon certaines informations, par le président Émile Lahoud)-a suscité au cours des dernières quarante-huit heures une nouvelle vague de réactions hostiles. Le tollé provoqué par cette proposition a...