Électricité - La perception à outrance indigne les milieux parlementaires et l’opinion Ferzli demande la prescription pour d’anciennes factures douteuses

Le vice-président de la Chambre Élie Ferzli a pris fait et cause hier pour le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed A.H. Beydoun, et a demandé le vote d’une loi appliquant la prescription aux factures impayées remontant au début des années 90. « Nous hésitions jusqu’à tout récemment, a dit M. Ferzli. Aux abonnés, nous demandions, en notre qualité de député, de se mettre en règle et de payer les millions de livres qu’ils devaient à l’EDL tout en ayant conscience que le montant de la facture était disproportionné par rapport à la consommation possible du courant. Je pense que les doutes de la population au sujet du montant des factures sont justifiés, et il est désormais inadmissible (...) que la perception à outrance se transforme en politique, sous prétexte de l’urgence financière. La perception des factures est en passe de se transformer en véritable jeu de massacre, en dépit des efforts méritoires de Kamal Hayeck, le nouveau directeur de l’EDL, encore qu’il n’assume aucune responsabilité dans une situation antérieure à la prise en charge de ses responsabilités. Il faut arrêter le massacre, la population s’essouffle. Il faut appliquer la prescription sur ces factures très douteuses qui ne peuvent plus servir de base à un règlement par les abonnés de leurs arriérés. » Pour sa part, le nouveau député de Saïda, Oussama Saad, a appelé les habitants de sa circoncription électorale du Liban-Sud à s’abstenir de régler les factures d’électricité, en attendant que le parquet tire cette affaire au clair. On rappele que le ministre de l’Énergie et de l’Eau a demandé au parquet de la Cour de cassation de tirer au clair une affaire de deux millions de factures d’électricité impayées remontant au début des années 90, et dont il estime qu’elles pourraient être soit falsifiées, soit établies avec peu de crédibilité selon la méthode de l’estimation. Mais aucune décision n’a encore été prise à ce sujet par les autorités judiciaires. Mise au point de Kamal Hayeck Sur un autre plan, le président- directeur général de l’EDL, Kamal Hayeck, a publié une mise au point hier au sujet des travaux d’entretien sur le réseau de distribution, après la panne générale de la nuit de mardi à mercredi derniers (24/25 septembre). Le PDG de l’EDL a mis en évidence les point suivants : – Les travaux d’entretien sur le réseau de distribution, et notamment le nettoyage des isolants, a lieu deux fois par an, au début de l’été et au début de l’automne. – Ces travaux ont été effectués suivant le calendrier prévu. – En outre, des équipes techniques inspectent régulièrement le réseau, de jour et de nuit, pour des interventions d’urgence. – Les isolants du réseau de 220 kV Deir Ammar-Deir Nbouh ont été nettoyés un mois avant la panne. Pourtant ils ont provoqué la disjonction qui s’est étendue ensuite, par une réaction en chaîne, sur l’ensemble du réseau, provoquant la panne générale sur tout le Liban. – Le réseau actuel est vulnérable à ce type de disjonction, en cas d’élévation anormale du taux d’humidité. Ce phénomène survient dans les mois chauds. Il s’est produit dans la nuit du 17 au 18 août 2000, ainsi que dans la nuit du 17 au 18 juin 2001 et dans la nuit du 19 au 20 juillet 2001. – L’EDL teste en ce moment des isolants en matière composite qui pourraient s’avérer moins sensibles à la pollution et à l’humidité que les isolants actuels. Enfin, M. Hayeck a indiqué que « la solution radicale » pour éviter de tels incidents consiste dans l’achèvement du réseau de transport de 200 kV, de nature à assurer la « stabilité électrique » nécessaire. Mais l’installation de ce réseau se heurte à des difficultés indépendantes de la volonté de l’EDL. Sur un autre plan, M. Hayeck s’est félicité d’avoir pu assurer l’électricité 24h/24 aux centres de villégiature, indiquant que l’EDL a ainsi contribué à sa façon au succès de la saison touristique. Il a conclu en demandant aux médias de puiser leurs informations auprès de sources crédibles et officielles, et surtout de ne pas transformer l’EDL en sujet de surenchère politique.