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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - « Les Américains reconnaissent que Beyrouth a des droits », souligne Hammoud à son retour, hier soir, de New York Le gouvernement s’apprête à préparer son dossier sur l’exploitation du Wazzani

La tension née des menaces israéliennes proférées à l’encontre du Liban à la suite de l’exploitation des eaux du Wazzani a cédé la place à la diplomatie et à l’examen technique du dossier. Après la visite d’information effectuée la semaine dernière par des experts américains en hydrologie, l’expert de l’Union européenne est attendu dans les tout prochains jours à Beyrouth. Et selon des sources proches de Koraytem, le Premier ministre, Rafic Hariri, aurait demandé à la France de dépêcher des hydrologues français au Liban-Sud afin d’établir un rapport sur cette affaire. L’arrivée de l’expert européen avait été annoncée à la fin de la semaine dernière par le représentant de l’UE au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, qui avait conféré vendredi à ce propos avec le président Émile Lahoud et MM. Nabih Berry et Rafic Hariri. La mission de l’émissaire de l’UE pourrait ainsi coïncider avec celle des hydrologues français. Le quotidien al-Moustaqbal, appartenant à M. Hariri, affirme à ce propos que l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a informé le Premier ministre que son pays est prêt à envoyer rapidement des experts en eau au Liban afin de se pencher sur l’affaire du Wazzani. Dans le même temps, le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, a annoncé hier soir que le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s’était engagé à envoyer des experts onusiens au Liban-Sud afin d’élaborer un rapport sur le Wazzani. M. Hammoud a fait état de l’engagement de M. Annan sur ce plan à son retour hier soir à Beyrouth au terme de la visite qu’il vient d’effectuer à New York où il a présidé la délégation libanaise à l’Assemblée générale de l’Onu. Dans une déclaration faite au salon d’honneur de l’AIB, M. Hammoud a indiqué qu’il avait conféré à trois reprises au sujet de ce dossier avec M. Annan, en sus d’une entrevue informelle avec le président George Bush (à l’occasion d’une rencontre du chef de la Maison-Blanche avec les présidents des délégations étrangères présentes à New York). Interrogé sur la position américaine, le chef de la diplomatie a souligné que les hauts responsables US qu’il a rencontrés à NY lui ont affirmé que « le Liban a des droits (concernant l’exploitation du Wazzani) et il faut se référer à ce sujet aux lois internationales ». Parallèlement à l’action des experts américains, européens et onusiens, le gouvernement libanais se prépare à mettre au point un dossier exhaustif portant sur les droits du Liban au niveau de l’exploitation de l’affluent du Hasbani. Lors de la sa réunion hebdomadaire, jeudi dernier, le Conseil des ministres avait formé, rappelle-t-on, une commission ad hoc chargée d’élaborer, dans un délai d’un mois, un rapport détaillé sur cette affaire, cartes et chiffres à l’appui. Présidée par le Premier ministre, Rafic Hariri, cette commission devrait tenir sa première réunion dans les vingt-quatre heures. La commission comprend MM. Fady Fawaz, conseiller du Premier ministre, Gaby Soufane, directeur des affaires internationales au palais Bustros, Fady Comair, directeur général de l’équipement au ministère de l’Énergie et de l’Eau, Nasser Nasrallah, directeur général de l’Office national du Litani, Ahmed Nazam, président de l’Office des eaux du Liban-Sud, Wafaa Charafeddine, responsable de la planification au Conseil du développement et de la reconstruction, Zouheir Hassan, représentant le CDR, Mouïn Hamzé, secrétaire général du Conseil national de la recherche scientifique, Hachem Haïdar, directeur général du Conseil du Sud, Sélim Catafago, Sélim Maksoud, Bassam Jaber et Mazen Ramadan (experts techniques), Hyam Mallat et Tarek Majzoub (experts juridiques). Le Hezbollah critique la mission US Au plan politique, il convient d’indiquer que le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a critiqué la mission que les experts américains viennent d’effectuer au Liban pour examiner l’affaire du Wazzani. « Le recours à la médiation américaine ou son acceptation est une erreur, a notamment déclaré sayyed Nasrallah. Impliquer les Américains revient à impliquer les Israéliens. Il n’y a rien de plus semblable que des Américains et des Israéliens », a-t-il affirmé lors d’un meeting à Baalbeck. Le vice-secrétaire du Hezbollah, Cheikh Naïm Kassem, a lui aussi critiqué samedi la présence de l’expert en hydrologie américain au Liban, affirmant qu’il « n’y a aucun intérêt à la venue et à la présence de l’expert américain pour traiter ce problème ». Rappelons que l’expert en hydrologie du département d’État, Charles Lawson, était arrivé mercredi dernier à Beyrouth pour renforcer une délégation US qui avait entamé deux jours plus tôt, avec l’accord des gouvernements libanais et israélien, une enquête technique sur le projet d’exploitation des eaux du Wazzani par le Liban. M. Lawson a quitté Beyrouth samedi sans donner de précisions sur sa mission ou sur un éventuel retour au Liban. Certaines sources ont indiqué hier qu’il s’est rendu à Tel-Aviv.
La tension née des menaces israéliennes proférées à l’encontre du Liban à la suite de l’exploitation des eaux du Wazzani a cédé la place à la diplomatie et à l’examen technique du dossier. Après la visite d’information effectuée la semaine dernière par des experts américains en hydrologie, l’expert de l’Union européenne est attendu dans les tout prochains...