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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique - Rouchaid el-Khazen aux prises avec Mansour el-Bone et le président de la municipalité de Jounieh Imbroglio judiciaire et politique au Kesrouan

La polémique qui oppose depuis samedi le député du Kesrouan, Mansour el-Bone, à l’ancien député de la même région, Rouchaid el-Khazen, a continué hier à susciter des remous dans les milieux politiques, sécuritaires et judiciaires. M. Khazen a accusé les services de sécurité d’être à l’origine de la campagne dont il fait l’objet actuellement et qui vise, a-t-il affirmé, à nuire à sa réputation, en raison d’une enquête qu’il aurait demandée au procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, de mener sur une affaire de détournement de fonds au conseil de la municipalité de Jounieh. De son côté, M. Bone a indiqué samedi dans une conférence de presse avoir appris il y a quelques mois, grâce à un certain Malek Keyrouz, que M. Khazen projetait de le faire assassiner. Tout a commencé samedi matin, lorsque des unités des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont encerclé le domicile de M. Rouchaid el-Khazen à Kaslik, où il devait tenir une conférence de presse sur l’affaire du détournement de fonds à la municipalité de Jounieh et sur les informations selon lesquelles il aurait payé 10 000 dollars à une personne pour agresser le président de la municipalité de Jounieh, Adel Bou Karam. Les unités des FSI étaient venues notifier M. Khazen de la nécessité de témoigner le jour même devant le procureur général près la cour d’appel du Mont-Liban, Fady Souan, dans l’affaire de la tentative d’agression contre le président de la municipalité de Jounieh, Adel Bou Karam. L’ex-député du Kesrouan ne s’était pas présenté devant le juge Souan en raison d’ennuis de santé. Dans un communiqué publié samedi après-midi, l’ancien député du Kesrouan a affirmé qu’un officier de la Sûreté générale l’avait convoqué par téléphone, il y a une dizaine de jours, avec son garde du corps, Joseph Akiki, pour les besoins de l’enquête. « J’ai accepté, même si la convocation ne s’était pas faite selon la procédure légale, l’officier en question outrepassant de surcroît les prérogatives des services de sécurité. « Puis, première surprise, mon garde du corps a été retenu dix jours pour les besoins de l’enquête. Mes multiples interventions pour le libérer n’ont servi à rien. Ensuite, et c’est la deuxième surprise, j’ai appris que le but de l’enquête était de le forcer par tous les moyens, même les plus brutaux, à faire de faux aveux. Tantôt il s’agissait de trafic de drogue, tantôt de tentative d’assassinat de Mansour el-Bone. Ce sont deux actes que mon garde du corps ne pourrait planifier, en raison de ses qualités morales. Il a finalement été relaxé après plusieurs jours de sévices physiques », a ajouté M. Khazen. « Les services de sécurité ont ensuite justifié ces actes par le fait que les informations sur lesquelles cette enquête était basée s’étaient révélées fausses. Mais certains de ces services veulent à tout prix me porter atteinte. Ils sont donc revenus à la charge avec un autre jeune homme à qui ils ont fait dire sous le coup de la terreur et de la pression physique et psychologique que je l’avais chargé d’agresser M. Adel Bou Karam », a-t-il indiqué. Mettant en garde contre « l’installation d’un régime militaire et policier au Liban », il a estimé qu’il fallait rechercher les raisons de cette campagne contre lui dans ses accusations de détournement de fonds publics au sein de la municipalité de Jounieh et que « les résultats de l’enquête menée par un juge sur cette affaire ont été escamotés ». « J’ai aussitôt demandé au parquet de me donner une copie de l’enquête et cela m’a été refusé. Le dossier a disparu, et mes interventions auprès du président de la République, du ministre de la Justice, du ministre de l’Intérieur, du directeur général de la Sûreté générale et des présidents du Conseil supérieur de la magistrature et de l’Inspection judiciaire, n’ont servi à rien », a-t-il conclu. Il y a une semaine, M. Khazen avait demandé au juge Addoum d’enquêter sur l’un des membres de la municipalité de Jounieh, Joseph Chahine, et sur une employée au sein de la municipalité, Dalal Hage, pour une affaire de détournement de 200 000 dollars. Le procureur Addoum a nié samedi qu’un rapport ait été escamoté du parquet financier, M. Addoum a ajouté que la personne que M. Khazen avait engagée pour agresser M. Bou Karam avait avoué « devant les FSI avoir touché 10 000 dollars pour briser la main et le pied du président de la municipalité de Jounieh ». Le communiqué de Bone Le député Mansour el-Bone a pour sa part affirmé qu’il y a un mois, un homme nommé Malek Keyrouz lui avait demandé de quitter le pays pour échapper à une tentative d’attentat le visant. « Je lui ai demandé de me fournir des preuves authentifiant ses propos, et il m’a remis un enregistrement sonore et des preuves écrites prouvant qu’un attentat allait se produire sous sa conduite et celle de M. Joseph Akiki », le garde du corps de M. Khazen. « Le 2 septembre, J’ai mis ces informations en possession du patriarche maronite, qui m’a demandé de notifier les autorités concernées. C’est ce que j’ai fait, le 13 septembre, preuves à l’appui, mais sans porter plainte. J’ai appris que le dossier avait été transmis au procureur général près la Cour de cassation », a-t-il conclu. Pour sa part, le président de la municipalité de Jounieh, Adel Bou Karam, interrogé samedi par le juge Souan durant deux heures et demie, a porté plainte contre l’ancien député du Kesrouan. Devant les caméras de la LBCI, M. Bou Karam a nié hier la version des faits donnée par Rouchaid el-Khazen. Estimant qu’il « avait appris vendredi dans les journaux qu’il aurait dû faire l’objet d’une agression », M. Bou Karam a rejeté les accusations de détournement de fonds lancées par l’ancien député. Il a fait état d’une longue suite de querelles entre M. Khazen et la municipalité, qui remontent aux dernières municipales. « Nous étions sur la liste qu’il combattait », a confié M. Bou Karam, en affirmant qu’il était intervenu à plusieurs reprises « pour empêcher l’ex-député d’ouvrir des restaurants sans licence dans la région et pour l’inciter à payer les impôts sur ses biens, ce qui l’énerve toujours ». Le juge Souan devrait en principe entendre M. Khazen demain.
La polémique qui oppose depuis samedi le député du Kesrouan, Mansour el-Bone, à l’ancien député de la même région, Rouchaid el-Khazen, a continué hier à susciter des remous dans les milieux politiques, sécuritaires et judiciaires. M. Khazen a accusé les services de sécurité d’être à l’origine de la campagne dont il fait l’objet actuellement et qui vise, a-t-il...