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Actualités - OPINION

Embourbés

Kornet Chehwane. Personne n’a envie de tirer sur l’ambulance. Surtout lorsque c’est la seule ambulance – ou presque – dont les Libanais de l’opposition (et Dieu sait s’ils sont nombreux) disposent. La décision de boycotter le Parlement pendant un mois est une mesure (une première mesure est certes toujours louable) qui fera au moins les joies d’un Exécutif lahoudo-haririen uni et désormais certain – par ce boycottage – de faire passer en commissions un budget 2003 des plus douteux. Les Libanais de l’opposition disent, en riant jaune, « trembler » de « l’impact terrible » de cette mesure. Les loyalistes ricanent : « Que va devenir sans eux le Parlement ? » Ceux-ci persiflent peut-être un peu trop ostentatoirement. Quant à la réaction des premiers, pour légitime qu’elle soit, elle est un peu injuste. Les opposants au régime en place oublient dans quels marécages les stratèges retors du pouvoir ont englué Kornet Chehwane. « C’est la technique du salami de Staline », dira un bon œil. Ils oublient les calculs un peu mesquins mais de bonne guerre (politique) de plusieurs de ses membres. Ils oublient qu’une opposition, surtout lorsqu’elle est aussi monochrome, lorsqu’elle a été aussi clairement rechristianisée, ne souffre ni les excès inconscients et napoléoniens des uns ni le refus fanatique de métissage des autres, encore moins les volontés de rabibochage stériles d’un troisième. Kornet Chehwane et ses membres sont aujourd’hui paralysés, paumés. Peut-être a-t-on trop attendu d’eux. Aujourd’hui, ses membres ne peuvent plus, comme avant, atermoyer, lambiner, additionner, soustraire. Aujourd’hui, on les a dilués. À eux de redevenir, vite, très vite et par des actes forts, ce qu’ils ont jadis été, pendant un court instant : indispensables et vecteurs des rêves d’une rue islamo-chrétienne. Ziyad MAKHOUL
Kornet Chehwane. Personne n’a envie de tirer sur l’ambulance. Surtout lorsque c’est la seule ambulance – ou presque – dont les Libanais de l’opposition (et Dieu sait s’ils sont nombreux) disposent. La décision de boycotter le Parlement pendant un mois est une mesure (une première mesure est certes toujours louable) qui fera au moins les joies d’un Exécutif...