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Actualités - CHRONOLOGIE

RELIGION - En marge de la présence au Liban des reliques de Thérèse de Lisieux L´importance et la richesse de la religiosité populaire(photo)

Présenté le 10 avril dernier au Vatican par le cardinal Jorge Arturo Medina Estévez, préfet de la congrégation romaine pour le Culte divin, le « Directoire sur les dévotions populaires et la liturgie » souligne l’importance et la richesse de la religiosité populaire. « La foi est appauvrie là où est abandonnée ou minimisée la dévotion populaire », souligne-t-il en particulier, comme pour répondre aux objections de certains théologiens qui souhaitent « débarrasser » la pratique religieuse de ce qu’ils considèrent comme des habitudes proches de la superstition. À l’heure où les reliques de sainte Thérèse de Lisieux sont présentées à la dévotion populaire, il n’est pas inutile de mettre ces choses au point. «Ce document ne constitue pas un exorcisme contre les puristes qui voudraient effacer la religiosité populaire, mais c’est un document positif qui démontre le caractère précieux, la valeur, l’utilité comme voie de salut de cette forme de religiosité », a déclaré le cardinal Medina Estévez, en présentant le document. « La religiosité populaire, explique-t-il, est un fait qui accompagne la vie de l’Église et l’a accompagnée au cours des siècles. Sainte Thérèse de Jésus portait toujours sur elle un flacon d’eau bénite, saint François d’Assise a institué le Tiers ordre et lui a donné la corde comme symbole de l’appartenance à la famille franciscaine, les frères carmes portaient le scapulaire de la Vierge du Carmel. Il s’agit de pratiques de religiosité populaire : expressions, gestes, attitudes qui expriment une relation personnelle avec Dieu : on embrasse la croix du Seigneur, on fait le Chemin de Croix, on fait un pèlerinage, on s’agenouille devant la tombe d’un martyr, d’un saint, on prend des reliques des saints ». Le préfet de la congrégation pour le Culte divin voit dans la « piété populaire » une véritable « expression de la foi ». « On sait, précise-t-il, que la foi ne se mesure pas tant à la connaissance intellectuelle que l’on en a, mais à sa pratique dans les circonstances concrètes de la vie. Dans cette optique, les multiples formes de piété populaire authentiques sont avant tout le témoignage de la foi des simples de cœur, exprimée de façon immédiate. Les éléments “ sensibles ”, “ corporels ”, “ visibles ” qui caractérisent la piété populaire sont le signe du désir intérieur des fidèles de dire leur adhésion au Christ, à l’amour de la Vierge Marie, l’invocation des saints : toucher une image du Crucifié ou de la Vierge des Douleurs signifie vouloir en quelque façon être concerné par cette douleur ; faire un pèlerinage à pied, en affrontant fatigue et dépenses est un signe manifestant le désir intérieur de s’approcher du mystère rendu visible par le sanctuaire ». Répondant aux objections, le cardinal précise l’importance vitale des dévotions populaires pour la foi : « Lorsqu’une attitude de purisme liturgique tend à effacer les expressions de la religiosité populaire, cela implique un appauvrissement mortel pour la vie chrétienne. L’expérience a montré que la foi est appauvrie là où a été abandonnée ou minimisée la religiosité populaire. Au contraire, certains évêques de pays où la persécution a été le quotidien pendant des décennies ont raconté que c’est la religiosité populaire qui a sauvé la foi dans ces régions ». Pourtant, il s’agit, continue le cardinal Medina Estévez, de distinguer entre religiosité populaire et superstition. « Le danger de la superstition, dit-il, se manifeste un peu partout dans le phénomène religieux. Il se peut que telle ou telle expression ne soit pas tout à fait juste, mais la solution n’est pas de tout rejeter, mais bien de purifier ce qui n’est pas cohérent avec la foi et avec la révélation. Nous ne devons pas considérer comme de la superstition toute expression gestuelle de religiosité, parce que nous sommes des hommes et pas des anges. Les anges n’ont pas besoin d’embrasser quoi que ce soit ni de regarder des images. Nous sommes des hommes et il existe une partie corporelle de notre expression religieuse ». À propos de cette distinction entre foi et superstition, Mgr Francesco Pio Tamburrino, O.S.B., secrétaire de la même congrégation, précise que « la superstition s’arrête à l’objet et pense que l’objet matériel, par exemple une patte de lapin, a un pouvoir intrinsèque capable d’écraser les forces contraires, alors que les objets de la dévotion populaire font référence au mystère, c’est-à-dire renvoient à la rencontre avec le Christ. Sainte Thérèse portait de l’eau bénite parce qu’elle rappelait ainsi le baptême ; son appartenance au Christ et son refus du démon. L’eau bénite, en tant que rite de purification pour chasser le démon, est un signe légitime de religiosité populaire ». F.N.
Présenté le 10 avril dernier au Vatican par le cardinal Jorge Arturo Medina Estévez, préfet de la congrégation romaine pour le Culte divin, le « Directoire sur les dévotions populaires et la liturgie » souligne l’importance et la richesse de la religiosité populaire. « La foi est appauvrie là où est abandonnée ou minimisée la dévotion populaire », souligne-t-il en...