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Actualités - OPINION

Tribune Pour un Forum international des civilisations et des religions au Liban

Par Salim F. Dahdah Conseiller en stratégie et relations publiques, administrateur de sociétés Le document qui suit a été préparé le 26 janvier 2002 et remis au ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, à la fin du mois de mai pour être étudié et éventuellement adjoint au projet de la création de la « Cité de l’homme » à Byblos, proposé par le Liban et agréé par l’Unesco, au début de cette année. Au lendemain du premier anniversaire des événements du 11 septembre, il nous paraît opportun de le rendre public, car nous sommes conscients et profondément convaincus que le Liban représente un cadre idéal et significatif pour la création sur son territoire d’un « Forum international des civilisations et des religions. » Ce choix se justifie en tout cas autant, si ce n’est plus, que Palerme (Sicile) où s’est tenue, il y a quelques jours, et pour la deuxième fois, une rencontre internationale des représentants des différentes religions et civilisations qui peuplent le monde. Ils y ont débattu et présenté des rapports et des études relatifs à divers thèmes portant sur des sujets communs à tous les participants. Nous espérons, en tout cas, que cette proposition verra le jour dans les meilleurs délais possibles et que les instances officielles lui donneront toute leur attention et les moyens pour sa réalisation, car son contenu incarne l’une des constantes essentielles de la vocation du Liban et l’un de ses volets stratégiques les plus impératifs ; il apportera, en effet, une preuve supplémentaire et incontournable de son identité pluricommunautaire et pluriculturelle. Il consolidera sa place dans le concert des nations en tant que lieu unique de brassage des civilisations et confortera la reconnaissance internationale de son statut et la nécessité de son existence et de sa pérennité. Le 11 septembre 2001, des événements tragiques ont ébranlé les États-Unis ; l’opinion publique internationale, abasourdie, a assisté, en effet, en direct à l’effondrement, malgré sa suprématie technologique, du mythe de l’inviolabilité du territoire de la plus grande puissance planétaire. Un vent de panique et de terreur s’est abattu sur le monde durant les mois qui ont suivi cet événement, surtout après les menaces proférées par les auteurs présumés de ces actes et leurs slogans hostiles à la paix et à la concorde entre les religions, largement diffusés à travers les médias. Une transformation profonde des relations internationales s’est aussitôt profilée, et un nouvel ordre mondial a commencé à se dessiner dont l’objectif principal est la lutte sans merci contre le terrorisme et le fanatisme religieux. Les pays du globe cherchent naturellement, chacun à son niveau et selon ses propres spécificités, à se positionner et assurer un rôle utile et efficace dans ce nouveau contexte et ce nouveau combat. Le Liban, petit pays de 10 452 km2, démuni de toutes ressources, peut, à la suite de ce tragique événement, se prévaloir d’une grande richesse humaine et institutionnelle, puisque ayant adopté constitutionnellement le statut de la multicommunauté, il a réussi à son niveau et avec ses faibles moyens à gérer avec sagesse et courage les difficultés et les délicatesses de la cohabitation des religions au sein de la nation et au travers de ses pouvoirs publics, avant, pendant et après la longue guerre d’extermination dont il avait été le théâtre pendant dix-sept ans et qui l’avait alors laissé presque exsangue. Historiquement situé en effet au carrefour de plusieurs continents, véritable creuset de civilisations et berceau de religions, il n’a cessé, à travers son histoire, de militer pour la paix entre les peuples, la coexistence entre les religions et la pluralité socioculturelle des hommes, assumant de ce fait le rôle de « messager du monde » et de « laboratoire international des civilisations et des religions. » C’est pourquoi, aujourd’hui, en accord et en coordination avec le nouvel esprit mondial et étant donné les besoins profonds et véritables de quiétude et de sérénité des citoyens du monde et la vocation séculaire du Liban, ce dernier est prêt à offrir un espace sur son territoire pour l’implantation de façon permanente d’un « Forum international des civilisations et des religions ». Ce projet, s’il était agréé, pourrait s’inscrire dans le cadre plus large de celui de « Byblos, cité de l’homme », créé récemment par l’Unesco en coordination avec le ministre de la Culture. Les objectifs de ce forum seront multiples, et devront couvrir les domaines suivants : 1 - Universitaires et culturels. 2 - Religieux et humanitaires. 3 - Recherches et stratégies. 4 - Éditions et communications. L’État libanais, guidé par le président de la République, profitant de cette conjoncture internationale unique, devra essayer de convaincre l’Unesco de parrainer l’implantation, dans la capitale libanaise, du FICR, et de l’inclure dans le cadre du projet susmentionné. L’Unesco participera et coordonnera avec les autorités de ce pays et d’autres organisations locales, régionales et internationales, en vue d’assurer son édification et son bon fonctionnement. Les représentants et occupants de ce Forum permanent y bénéficieront de locaux spécifiques, où ils dispenseront un cursus universitaire d’enseignement théologique, liturgique et général de leurs religions respectives, ainsi que des cours relatifs aux différentes civilisations issues de leurs doctrines et pratiques religieuses à travers les siècles ainsi que l’apport de ces dernières aux autres civilisations. Des locaux seront aussi équipés pour y tenir de façon permanente des conférences thématiques, des tables rondes, des débats, des séminaires et des sessions trimestrielles communes, dont l’objet sera la création de chaînes de réflexion et d’action de solidarité mondiale face aux fléaux qui empoisonnent et anéantissent des vies humaines aux quatre coins du globe (tels les guerres, le terrorisme, les maladies contagieuses et dévastatrices, la faim, la pauvreté, la drogue, etc.). Ils seront par ailleurs appelés à assumer une tâche lourde de conséquences, puisqu’ils devront, en sus de leur rôle d’enseignants, s’atteler à participer activement avec les différentes autorités nationales et internationales à l’instauration dans le monde d’une paix sociale mondialement compatible et basée sur les principes de justice, d’amour, de liberté et de tolérance mutuelle. Des commissions communes seront formées et éditeront des rapports autour des différents sujets traités. Ils organiseront et convoqueront à des réunions avec les institutions internationales concernées par les thèmes y développés, pour débattre des stratégies et des plans à mettre en place vis-à-vis des rapports susmentionnés. Des programmes de communication de ces études seront développés et débattus au travers de chaînes de télévision et diffusés mondialement par satellite.
Par Salim F. Dahdah Conseiller en stratégie et relations publiques, administrateur de sociétés Le document qui suit a été préparé le 26 janvier 2002 et remis au ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, à la fin du mois de mai pour être étudié et éventuellement adjoint au projet de la création de la « Cité de l’homme » à Byblos, proposé par le Liban et agréé par...