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Actualités - CHRONOLOGIE

Sabra-Chatila - Commémoration des massacres de 1982 La diplomatie populaire pour faire entendre « une voix européenne différente »(photo)

Les Palestiniens des camps ont poursuivi, hier, la commémoration des massacres perpétrés le 16 septembre 1982, et durant trois jours, par l’armée israélienne et des milices libanaises alliées, dans les camps de Sabra et Chatila. Un sit-in a été organisé au camp de Chatila par le mouvement islamiste Hamas. Sur un large panneau dressé sur les lieux, des photos prises au lendemain des massacres ont été affichées, tandis que des femmes portaient des placards affirmant : « De Sabra et Chatila, à Jénine, un même assassin », en référence au Premier ministre Ariel Sharon, qui était ministre de la Défense au moment des faits et avait été vu à Beyrouth. Par ailleurs, une conférence de presse a été organisée à l’Ordre de la presse, pour l’occasion, à laquelle assistait une grande partie de la délégation internationale de solidarité venue à Beyrouth pour assister aux cérémonies commémoratives. Composée de Français, d’Italiens, de Belges, de Norvégiens, de Turcs et de Japonais, la délégation, accompagnée de M. Talal Salmane, rédacteur en chef du quotidien as-Safir, a pu écouter un long exposé de l’ancien ministre Michel Eddé, sans doute le plus grand spécialiste du sionisme dans le monde arabe, sur les massacres de 1982 ainsi que sur diverses questions d’actualité, comme l’implantation et le statut social et politique des Palestiniens. On apprend que la délégation a l’intention de signer, aujourd’hui, un protocole de jumelage entre les camps de Sabra et Chatila et la ville française de Bagnolet. On rappelle que les massacres de Sabra et Chatila ont fait entre 800 et 2 000 morts civils, selon les estimations. Le terrorisme comme politique Enfin, des membres italiens de la délégation internationale ont été longuement reçus hier par le chargé des affaires internationales du Hezbollah, Nawaf Moussaoui. Ce dernier a exposé à ses hôtes le point de vue du parti islamiste sur l’État d’Israël, rangeant le sionisme parmi les mouvements nazis et fascistes qui ont vu le jour, en Europe, durant la première moitié du XXe siècle. M. Moussaoui a également fait le rapprochement entre les massacres de Sabra et Chatila, celui de Cana (1996) au Liban et celui de Jénine (2002), en Palestine, affirmant que l’histoire de l’État d’Israël est bâtie sur une longue succession de massacres et d’actes de terrorisme érigés en politique. M. Moussaoui a dénoncé le silence, l’hypocrisie ou l’apathie des gouvernements occidentaux face à ce phénomène, et défendu le droit du Palestinien, acculé à choisir entre la capitulation et la mort, à défendre sa dignité, y compris avec la seule arme qui lui reste, celle de son propre corps. Au passage, M. Moussaoui a tourné en ridicule la politique américaine qui a fait d’Ariel Sharon, « un homme de paix », et des combattants de la liberté, des « terroristes » dont les têtes sont mises à prix. Il a enfin appelé de ses vœux à une lutte planétaire contre la globalisation et l’impérialisme américains. Pour sa part, un parlementaire italien a souligné l’importance de la « diplomatie populaire » dans les rapports internationaux, face à l’impuissance de la diplomatie officielle à produire un quelconque changement en faveur des peuples opprimés. Seule une telle initiative peut faire entendre, au peuple palestinien, « une voix européenne différente, et seule elle peut transmettre à l’Occident la voix des peuples de cette région du monde », a déclaré le parlementaire.
Les Palestiniens des camps ont poursuivi, hier, la commémoration des massacres perpétrés le 16 septembre 1982, et durant trois jours, par l’armée israélienne et des milices libanaises alliées, dans les camps de Sabra et Chatila. Un sit-in a été organisé au camp de Chatila par le mouvement islamiste Hamas. Sur un large panneau dressé sur les lieux, des photos prises au lendemain des...