Syria Accountability Act Dialogue de sourds entre les prosyriens et Aoun sur al-Jazira

À l’heure où les séances d’écoute du Syria Accountability Act sont sur le point de commencer dans les deux Chambres américaines, un débat sur cette proposition de loi a opposé hier l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, et le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, sur la chaîne de télévision qatarie al-Jazira. Un débat qui a rapidement viré au dialogue de sourds, et qui s’est transformé en procès du général Aoun. L’ancien commandant en chef de l’armée a été accusé par M. Ferzli de « collaboration avec le lobby sioniste » contre le Liban et la Syrie. Le général Aoun a rétorqué qu’il cherche à « sortir le Liban de l’étau syro-israélien » dont le Liban est la victime, selon lui, depuis des années et dont « l’un des résultats fut l’entrée à Baabda, en octobre 1990, des forces syriennes sous couvert israélo-américain ». Il a précisé, dans ce cadre, qu’il « n’œuvre pas avec Israël contre la Syrie » et qu’il désire que « le Liban entretienne les meilleures relations avec la Syrie sur base de la souveraineté des deux pays ». « Que fait la Syrie au Liban ? » s’est demandé le général. M. Ferzli, relayé ensuite au téléphone par le député Nasser Kandil, s’est lancé dans un véritable procès des actes du général Aoun et de tous les opposants à la présence syrienne au Liban, et le débat a dégénéré hors de son contexte, malgré les multiples tentatives de Michel Aoun de recentrer le sujet. Suite à l’appel d’un autre prosyrien qui l’a accusé de « traître à la solde d’Israël », il a quitté le plateau, excédé, avant la fin de l’émission, sur ces mots à l’adresse du présentateur : « Je ne vous félicite pas pour votre émission, monsieur. Il est impossible de discuter avec des voyous. »