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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDUCATION - Sfeir à l’ouverture du colloque, à Raouda Une gageure pour l’école catholique : améliorer la qualité et réduire le coût de l’instruction(photos)

Le cardinal Nasrallah Sfeir a inauguré, hier, le dixième colloque annuel des écoles catholiques, qui se tiendra jusqu’au jeudi 5 septembre à l’école des sœurs de Notre-Dame des Apôtres de Raouda. La cérémonie a été marquée par son allocution, vivement applaudie de la part d’une assistance principalement constituée de sommités du monde religieux et éducatif. Allocution au terme de laquelle il a conféré à Mgr Camille Zeidan le titre de chorévêque. Par ailleurs, Mgr Zeidan, secrétaire général des écoles catholiques, et Mgr Youssef Béchara, président de la commission épiscopale pour l’éducation et la culture, ont abordé les problèmes et les enjeux de l’école catholique. « Votre présence parmi nous aujourd’hui, avec tout le symbolisme spirituel, national, éducatif et social qu’elle comporte, fait de cet événement une étape importante dans l’histoire de l’école catholique au Liban. » C’est en ces termes que Mgr Camille Zeidan a souhaité la bienvenue au cardinal Sfeir. Saluant le mérite des éducateurs, « qui assument la charge de l’éducation, au moment où la société passe par une étape très difficile », il remarque que ces problèmes mettent les institutions éducatives face à un important défi structurel et existentiel. Présentant le thème du colloque, « L’école catholique au service d’un monde nouveau : enrichie par son histoire, elle construit un avenir », il précise que ce thème entend définir le rôle de l’école catholique et plus précisément au Liban, au XXIe siècle, à la lumière de l’Exhortation apostolique. Un rôle qui consisterait en la fidélité de l’école catholique à la mission d’éducation que lui a attribuée l’Église, dans sa contribution à l’ancrage de la culture libanaise et dans le renforcement des liens entre les générations, à l’éducation des jeunes à partir de bases culturelles, spirituelles et morales chrétiennes, qui font d’eux des citoyens responsables. De plus, ajoute Mgr Zeidan, « l’école catholique devrait placer toutes ses ressources au service de la société chrétienne, mais aussi au service de la nation. Elle devrait, en outre, mettre en valeur sa finalité religieuse, en encourageant l’ensemble des directeurs d’établissement et les enseignants à adopter un style de vie proche des principes de l’Église ». Par ailleurs, observe le chorévêque, « nous attendons de l’école qu’elle contribue à bâtir une société selon les principes qu’elle défend et à aider les jeunes à envisager leur avenir avec optimisme ». Et d’ajouter que l’école catholique doit demeurer la garante de l’Église dans l’éducation, tout en restant au service de tous, et plus particulièrement des pauvres. Car, insiste-t-il, « aucun jeune ne doit être privé de l’éducation catholique sous prétexte qu’il est pauvre ». C’est la raison pour laquelle, améliorer la qualité tout en réduisant les coûts constitue aujourd’hui un défi de taille. Préférer le dialogue aux conflits Quant aux stratégies à adopter pour relever ces défis, elles consistent dans « le développement et le renforcement de structures d’aides au sein de chaque congrégation, la mise en place et l’organisation de familles éducatives, l’édification et la formation des corps enseignants et de direction, le développement de l’enseignement technique, la recherche de nouvelles méthodes d’enseignement destinées aux élèves ayant des besoins spécifiques, ainsi que dans un encouragement aux fonds de retraite ». Non seulement les responsables doivent être conscients du rôle de l’école catholique dans la transmission du message de l’Église, mais celle-ci se doit de guider les élèves vers un engagement national et politique, raisonnable et libre. Mgr Zeidan a conclu en relevant l’importance de la collaboration entre les différentes institutions éducatives privées, de même qu’entre les deux institutions privée et publique. Car, a-t-il précisé, « il faut préférer le dialogue et s’éloigner de tout ce qui peut engendrer des conflits fondamentaux ». Prenant la parole à son tour, Mgr Youssef Béchara, président de la commission épiscopale pour l’éducation et la culture, a appelé le cardinal Sfeir à éclairer l’école catholique de ses conseils, face aux défis auxquels elle doit faire face. Et de constater que certains problèmes, qu’ils soient d’ordre interne ou externe, entravent la bonne transmission du message de l’Église, mais aussi de la mission éducative catholique. « Il arrive, a-t-il observé, que des critiques et des accusations soient lancées à l’encontre des établissements scolaires, de l’intérieur même de l’établissement, par des personnes qui estiment qu’elles ont été injustement traitées ». « Il arrive aussi, a-t-il pousuivi, que des critiques malveillantes soient formulées dans le seul but de porter atteinte à la réputation de l’école. En cette période de crise économique, les critiques les plus fréquentes portent sur le problème des factures scolaires impayées. » Et d’énumérer à ce propos les aides, bourses scolaires et réductions accordées par les directions des écoles aux élèves dont les parents sont dans l’incapacité de payer les scolarités, alors que les établissements scolaires croulent sous les factures impayées. L’école catholique injustement accusée de confessionnalisme Quant aux critiques qui viennent de l’extérieur, « elles ont pour seul but d’asséner un coup à l’école catholique, qu’elles qualifient de confessionnelle », a regretté Mgr Béchara. Pour lui, « il est important de faire la distinction entre notre appartenance à une communauté religieuse, autrement dit à l’église, ce qui est notre droit le plus fondamental, et le confessionnalisme ». Et de rappeler que des générations de musulmans ont été élèves des écoles catholiques, où ils ont appris la culture, l’ouverture et l’esprit de dialogue. Estimant que les critiques émanent de ceux qui veulent tuer la spécificité culturelle du Liban, il déplore que ceux-ci envisagent de limiter l’éducation au seul secteur public. Et de s’interroger sur l’avenir d’un enseignement public où l’improvisation et le clientélisme font bon ménage, alors que le gaspillage est roi, que les enseignants sont en surnombre et que les contractuels manquent de qualification. « Si nous abordons ces problèmes, a-t-il noté, c’est parce que les répercussions au niveau de l’éducation et de l’avenir du pays risquent d’être graves, d’autant plus que les dépenses dans l’enseignement public pourraient couvrir une partie importante des scolarités des écoles privées. » Définissant le but du colloque des écoles catholiques, Mgr Youssef Béchara a appelé à consolider les fondements de l’éducation catholique, à renouveler les principes de l’enseignement, à la lumière de l’Exhortation apostolique, comme étant une mission au service de l’Église. « Finalement, ajoute-t-il, l’éducation des jeunes doit ëtre tournée vers l’avenir, en dépit de toutes les difficultés que rencontre la jeunesse libanaise. » Et de conclure en saluant l’initiative du cardinal Sfeir, « dont la voix s’élève pour l’indépendance et la souveraineté du Liban ». Anne-Marie EL-HAGE
Le cardinal Nasrallah Sfeir a inauguré, hier, le dixième colloque annuel des écoles catholiques, qui se tiendra jusqu’au jeudi 5 septembre à l’école des sœurs de Notre-Dame des Apôtres de Raouda. La cérémonie a été marquée par son allocution, vivement applaudie de la part d’une assistance principalement constituée de sommités du monde religieux et éducatif. Allocution au...