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Actualités - CHRONOLOGIE

Le courant aouniste défend le Syria Accountability Act

L’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a démenti hier les informations parues lundi dans l’agence d’information al-Markaziya, selon lesquelles « il s’apprête à retourner prochainement au Liban » après « les bouleversements qui engloberont le Liban et la Syrie, après l’Irak ». « Le général Aoun a nié avoir déclaré quoi que ce soit à l’agence concernée ou à toute autre agence au sujet d’un prochain voyage aux États-Unis et des activités qu’il y entreprendra », a indiqué le Courant patriotique libre (CPL) dans un communiqué distribué hier à la presse. « Il n’a par ailleurs jamais fait le lien entre son retour au Liban et les développements qui pourraient se produire en Irak », a ajouté le CPL. Par ailleurs, deux cadres du courant aouniste, Simon Abi Ramia, président du Rassemblement pour le Liban (RPL-basé à Paris), et Alain Aoun, ancien secrétaire général du CPL, ont répondu à l’article de M. Samir Frangié paru dans notre d’hier, mardi 3 septembre, sous le titre : « Syria Accountability Act : facteur de force ou de faiblesse pour le Liban ? » M. Frangié soutenait dans son analyse le point de vue selon lequel « le refus du Syria Accountability Act n’affaiblit pas l’opposition, mais (...) la place en position de force par rapport aux Syriens ». Dans un articlé intitulé « La couleur grise qui mène à la métastase », M. Abi Ramia a reproché à M. Frangié d’être « l’exemple patent des quelques hommes politiques libanais dont le gris reste la couleur de référence ». Voici de larges extraits de son texte : « Cela fait 26 ans que l’armée syrienne occupe le Liban ; depuis le 1er juin 1976, le pouvoir syrien n’a pas lésiné sur les moyens pour étendre sa mainmise sur tout le pays et dans tous les domaines. Inutile de détailler le processus de “syrianisation forcée” du pays ou d’expliquer le mécanisme mis en place par la Syrie pour jouer son rôle favori de pompier pyromane. Toutefois, une constante est à souligner. Elle a permis à la Syrie de perpétuer son emprise sur le Liban. Il s’agit d’un accord tacite, maintes fois démontré, entre la Syrie et Israël, avec la bénédiction bienveillante et active des États-Unis. « En 26 ans d’occupation, deux anciens président de la République (Élias Sarkis et Amine Gemayel), un ancien Premier ministre (le général Michel Aoun), ont demandé officiellement le retrait de l’armée syrienne du Liban. Une résolution du Conseil de sécurité (la 520) stipulait “le retrait de toutes les forces étrangères du Liban”. Jamais la Syrie n’a eu un geste qualifiable de positif en réponse à ces demandes. Le cynisme a atteint son paroxysme quand feu le président Hafez el-Assad a rayé de sa propre main l’expression “retrait de l’armée syrienne” qui figurait dans les fameux accords de Taëf, que M. Frangié connaît bien, pour la remplacer par “redéploiement...” « Quant à la situation politique interne, les Libanais, et notamment M. Samir Frangié, sont appelés à cesser de faire le jeu syrien en parlant à chaque occasion de problèmes interlibanais et en évoquant des divergences entre les communautés musulmanes et chrétiennes. Que M. Frangié fasse le tour du Liban ; qu’il aille à la rencontre du peuple pour réaliser que le Liban libre, indépendant, souverain, libéré de la tutelle syrienne est une volonté commune à la majorité des Libanais. Certes, des problèmes existent mais ne peuvent être résolus qu’entre hommes libres. « C’est justement à l’homme libre qu’est Samir Frangié que je m’adresse, ainsi qu’à tous ses collègues, pour les inviter à œuvrer avec nous, concrètement, pour stopper le cancer qui ronge l’entité libanaise. Aujourd’hui. Car demain, ce sera la métastase. Après, ce sera trop tard. » La question des minorités De son côté, Alain Aoun a essentiellement critiqué les propos de M. Frangié touchant à « l’existence et à l’avenir des minorités ». « À l’heure où la Turquie se voit imposer la liberté culturelle, d’expression et d’éducation aux Kurdes en leur langue propre, comme condition essentielle et irrévocable pour son adhésion à l’Union européenne, M. Frangié prêche la logique de “justification de leur raison d’être” aux chrétiens libanais... Les minorités non chrétiennes en Occident comme en France et aux États-Unis sont-elles appelées à justifier leur raison d’être dans des sociétés où elles vivent ? Sont-elles uniquement tolérées ou jouissent-elles des mêmes droits, acquis et égalités de chances que leurs compatriotes indigènes européens ou américains ? Ce que M. Frangié n’a visiblement pas compris, c’est que le droit à la différence n’est point un principe qu’une minorité doit mendier auprès de la majorité, mais bien un droit inaliénable et sacré comme c’est le cas dans les sociétés occidentales et civilisées. » Et de reprocher à M. Frangié ses interprétations « subjectives et erronées des intentions de l’opposition dite “aouniste” ». « Si l’auteur et ses collègues du groupe de Kornet Chehwane approuvent la poursuite de ces actions par la Syrie, leur refus du Syria Accountability Act est tout à fait justifié. Sinon, leur position n’en serait que contradictoire, d’autant plus que si la Syrie s’innocente de toutes les accusations mentionnées (dans l’Act), elle se verra exemptée de toute sanction et récompensée par des aides financières toutes à son intérêt. (...) L’opposition “aouniste” œuvre depuis sa création pour la libération du Liban et soutient cette résolution du Congrès américain pour cet objectif clair, sain et légitime. Y voir autre chose relève de la mauvaise foi, qui aurait été plus compréhensible venant de la Syrie et ses acolytes libanais, plutôt que d’une prétendue opposition. » M. Aoun a estimé que la souveraineté n’est « ni une revendication sectaire, ni sujette à dialogue ou concertation ». « L’aliéner à une adhésion communautaire ou à un conflit régional est un péché monumental, pire : mortel, et c’est exactement le jeu de ses pourfendeurs. Ces pourfendeurs mêmes que l’auteur et ses semblables à Kornet Chehwane ont l’illusion, voire le délire, d’avoir mis en position de faiblesse... », a-t-il ajouté, affirmant qu’« il ne s’agit de soutenir l’Act ni pour des considérations américaines, ni pour des calculs ou paris régionaux mais pour le seul intérêt et droit de l’ensemble du peuple libanais qui aspire à sa liberté et sa souveraineté ».
L’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a démenti hier les informations parues lundi dans l’agence d’information al-Markaziya, selon lesquelles « il s’apprête à retourner prochainement au Liban » après « les bouleversements qui engloberont le Liban et la Syrie, après l’Irak ». « Le général Aoun a nié avoir déclaré quoi que ce soit à...