La DEA met en cause le Hezbollah dans le trafic de drogue

De l’argent provenant du trafic de drogue aux États-Unis a peut-être été utilisé pour financer les activités de groupes terroristes au Proche-Orient, parmi lesquels le Hezbollah, a estimé Asa Hutchinson, responsable de l’Agence antidrogue américaine (DEA). « Le produit de ventes illégales de drogues aux États-Unis a été utilisé en partie pour soutenir des organisations terroristes au Moyen-Orient, selon des informations de plus en plus nombreuses recueillies par les services de renseignements », a déclaré M. Hutchinson à la chaîne de télévision américaine CNN. Il a en outre précisé que les autorités fédérales ont découvert un lien entre le trafic de drogue et le Proche-Orient au cours de l’opération Mountain Express, une enquête portant sur la production de méthamphétamine aux États-Unis. « C’est réellement la première fois que nous constatons ce lien direct entre le commerce de la drogue dans les rues des villes américaines et des organisations terroristes à l’étranger », a-t-il ajouté, avant de poursuivre : « Nous savons depuis des décennies qu’il existe un lien entre trafic de drogue et activités terroristes. C’est vrai en Colombie et en Afghanistan. Mais nous n’avions jamais constaté que les ventes de drogue aux États-Unis alimentaient des activités terroristes ». Les enquêteurs chargés de l’opération Mountain Express auraient ainsi découvert que la recette de la vente de pseudoéphédrine était dirigée vers le Proche-Orient et « qu’une partie va alimenter des organisations terroristes, dont le Hezbollah », a ajouté Hutchinson. De son côté, le Hezbollah a refusé de commenter cette information. Interrogée par L’Orient-Le Jour, une source officieuse a préféré accueillir la nouvelle avec une sorte d’indifférence blasée. « Ce n’est pas la première fois que les Américains font campagne contre le parti. Cela les prend par vagues, pour des considérations internes. Peut-être cette fois-ci est-ce lié à la tournée de Satterfield. En tout cas, nous ne prenons même plus la peine de commenter. Nous rappelons seulement que l’État libanais mène campagne contre la culture et le trafic de drogue et qu’il a obtenu des félicitations des Américains pour ses succès dans ce domaine », a souligné cette source.