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Actualités - OPINION

Tout baigne dans l’huile au niveau des présidents Sauf imprévu (régional), les Trente peuvent dormir sur leurs soixante oreilles

Deux semaines ! Un exploit digne du livre Guiness des records. Même une trêve des confiseurs ne dure pas aussi longtemps. Mais les loyalistes, toutes tendances confondues, affirment que l’harmonie interprésidentielle retrouvée le 7 atteindra les 77 (jours) au moins, sans faire tintin. Et ils se jurent réciproquement de veiller jalousement à préserver de tout nuage ce ciel d’été. Par ailleurs lourdement plombé, sur le plan régional. Ce qui est d’ailleurs l’explication de texte fournie obligeamment par les uns et par les autres : dans la périlleuse conjoncture actuelle, marquée par les menaces US contre l’Irak et par la guerre dans les Territoires, aucun être sensé n’est censé ignorer la loi. C’est-à-dire que nul ne peut faire la sourde oreille aux admonestations d’entente lancées par Assad au titre du danger extérieur, direct ou indirect, israélien ou américain. Bref, c’est la lune de miel. Et ses effets sont un bienfait, ou un moindre mal, sur le plan économique. Le fisc engrange, dit-on, des rentrées à bras raccourcis, à toute vitesse. Et la livre, un peu pâlichonne au printemps, reprend des couleurs. Le dollar s’offre ces derniers jours à la vente plutôt qu’à l’achat. Et la Banque centrale en profite pour reconstituer son stock de devises fortes. Mais, bien entendu, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ou, plutôt, vice versa. On entend en effet d’étranges grincements de dents, plus ou moins étouffés, du côté de cette engeance grouillante que sont les ministrables. Qui se partagent entre extraparlementaires et députés, mais qui sont tous dépités. Le cabinet est en effet assuré de la sécurité de l’emploi jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire jusqu’à Pâques ou à la Trinité, comme dans la chanson. Sauf si Marlborough, maintenant américanisé, s’en va-t-en guerre contre Saddam dans les prochains mois. À ce moment, on aviserait. Et il est d’ailleurs probable qu’on garderait les mêmes. Ou qu’on les reprendrait, après remaniement, pour recommencer. En effet, la protection des relations interprésidentielles, si difficilement rétablies et si fragiles, suppose qu’on évite toute dispute de partage. Surtout en termes de portefeuilles. Le plus facile, c’est donc de garder les Trente. D’autant que la combinaison, multilatérale, implique des dosages politiques, partisans ou communautaires tous plus délicats les uns que les autres. À la rigueur, et s’il y a un vent de fronde accentué, on changerait quelques têtes par d’autres. Qui y ressembleraient à s’y méprendre. Ce serait donc un remaniement de pure forme, opéré surtout au niveau des formations, partis ou blocs, représentés au sein du gouvernement. Qui modifieraient à leur gré leurs petits carreaux de mosaïque, avec la même coloration, sans que le tableau de fond en souffre. Pour l’heure cependant, les ministres en place profitent, comme Hariri en Sardaigne, des vacances sans trop se faire des soucis. L’un d’eux se félicite de la sorte des bonnes retombées de la réconciliation entre les grands. En affirmant que l’accord s’est fait pour que désormais s’il se présente des litiges, on les règle sans arrière-pensée d’en découdre, à l’amiable, par le dialogue positif. Et toujours, ajoute cet optimiste, peut-être un peu candide, entre les quatre murs discrets du Conseil des ministres. Selon cette source, plusieurs projets qui avaient été gelés à cause des disputes vont être ranimés. On sait à ce propos que, le 29, le gouvernement doit promulguer un train de nominations et de permutations élargi dans la magistrature et dans le corps diplomatique. Ce ministre promet que tout se passera bien. Tout en avouant que, peut-être, on ne pourra pas procéder en un seul coup, et qu’il faudra tartiner plusieurs tranches, pour régler les cas qui donnent lieu à des contestations ou à des vetos. Ensuite, le front uni devrait être mis en lumière à l’occasion du sommet de la francophonie. Puis il faudra faire passer le budget et se rendre éventuellement à Paris II, d’un même pas. Pour tout dire, malgré les critiques comme celles déployées naguère par Joumblatt, le gouvernement actuel semble avoir des chances de survie relativement éternelle. C’est-à-dire jusqu’à la prochaine présidentielle, en 2004. Et à ce moment, il y a fort à parier que l’on aura de nouveau tiré les couteaux de la gaine où on vient de les ranger. Sauf, bien entendu, si le décideur répète à tous qu’il ne faut pas faire de lames. Pardon, de vagues. Philippe ABI-AKL
Deux semaines ! Un exploit digne du livre Guiness des records. Même une trêve des confiseurs ne dure pas aussi longtemps. Mais les loyalistes, toutes tendances confondues, affirment que l’harmonie interprésidentielle retrouvée le 7 atteindra les 77 (jours) au moins, sans faire tintin. Et ils se jurent réciproquement de veiller jalousement à préserver de tout nuage ce ciel...