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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Sleiman Frangié accuse le Rassemblement de « rejeter tout autre interlocuteur chrétien » Kornet Chehwane souhaite un dialogue « sur tous les points de divergences » avec Baabda

Un an après leur dernière rencontre, survenue au lendemain des rafles dans les rangs de l’opposition en août dernier, le président de la République, le général Émile Lahoud, s’apprête à accorder audience au groupe de Kornet Chehwane. Une rencontre qui devrait se dérouler dans les jours qui viennent, dès que les Assises auront formellement demandé rendez-vous au chef de l’État, ont affirmé des sources proches du palais présidentiel à L’Orient-Le Jour. Selon ces sources, le président de la République est disposé à écouter « toutes les doléances du groupe, sans exception, en tant que parrain du dialogue national et non en tant que partie ». « Il n’existe aucun tabou et les portes du palais présidentiel sont ouvertes à tous ceux qui désirent exprimer leurs opinions », ont-elles précisé, soulignant que le général Lahoud avait déjà exprimé sa volonté de rencontrer une délégation du groupe lors de ses entretiens respectifs avec les députés et membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, Nassib Lahoud et Boutros Harb, et avec le parrain spirituel de la formation, Mgr Youssef Béchara. De son côté, une source du groupe de Kornet Chehwane a affirmé à L’Orient-Le Jour que la délégation qui sera reçue par le chef de l’État sera probablement formée des députés du groupe. « Le but est d’engager un dialogue national pour faire face aux défis qui menacent le Liban et de poursuivre l’examen des points contenus dans le mémorandum que nous avons soumis au président Lahoud le 30 août 2001, sur base des constantes du manifeste du groupe du 30 avril 2001 », a-t-elle précisé. Pour cette source, qui espère beaucoup de ce dialogue « sans se faire toutefois de grandes illusions sur ses résultats », il « ne faut occulter aucun sujet pour que l’entrevue soit vraiment positive ». « Le président de la République est le garant de la Constitution et doit œuvrer en faveur de la réconciliation nationale », indique-t-elle. D’où la nécessité « d’évoquer la question du rétablissement de la souveraineté et de la protection de la démocratie et des libertés et de l’application de la justice. Et même celle des détenus libanais en Syrie ». Cette source souhaite enfin que le contact entre le groupe et le chef de l’État soit plus fructueux et plus positif que celui de l’année dernière, à l’issue duquel le dialogue entre Baabda et Kornet Chehwane avait été plus ou moins mis en veilleuse. Pour sa part, le député Boutros Harb a affirmé hier à Tannourine que le groupe de Kornet Chehwane « cherche à initier un dialogue national entre les forces politiques sous le parrainage du chef de l’État ». M. Harb a opéré une distinction entre les forces qui refusent le dialogue et celles qui tentent de le promouvoir, estimant que Kornet Chehwane faisait partie du second camp. Et de dénoncer vivement « le complot traître organisé par ceux qui essayent de faire le tri parmi les opposants sur des bases confessionnelles et sectaires », une « machination que le dernier communiqué de Kornet Chehwane a révélé au grand jour ». Adoptant une position plus nuancée, M. Samir Frangié a estimé samedi que la rencontre avec le chef de l’État vise beaucoup plus « à initier un dialogue national qu’un dialogue avec le groupe de Kornet Chehwane ». « Les circonstances actuelles sont difficiles et le dialogue aide à assurer l’immunité dont les Libanais ont besoin dans leurs relations », a indiqué M. Frangié, mettant en évidence le « climat positif » qui règne entre le groupe et Baabda. Estimant que le dialogue portera sur « tous les points de divergences », il a toutefois précisé que « le débat sur certaines questions peut être reporté au vu des circonstances régionales actuelles ». « Nous voulons aboutir à des résultats. En soulevant toutes les questions relatives à la souveraineté, nous évoquons aussi celle de la coordination avec la Syrie. Les deux dossiers sont complémentaires », a-t-il dit. Il a par ailleurs précisé que « les relations n’étaient pas rompues » avec le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, déplorant l’absence de ce dernier à la conférence de presse du Forum démocratique, le 7 août. Commentant enfin les affirmations, vendredi, du ministre de la Santé, Sleiman Frangié, sur le groupe de Kornet Chehwane, il a estimé que ce dernier « souffre d’un complexe au niveau de son discours politique : il ne voit au Liban que deux lignes politiques, l’une syrienne et l’autre israélienne. Pour lui, celui qui est contre la Syrie est de facto pro-israélien. Ce qu’il ignore, c’est qu’il existe une ligne libanaise. C’est ce que nous avons précisé dans notre communiqué : nous ne voulons pas substituer une tutelle américaine à la tutelle syrienne. La ligne libanaise est naturellement hostile à Israël et vise à établir de bonnes relations avec la Syrie ». Frangié et Joumblatt Reprenant ses attaques contre le groupe de Kornet Chehwane, M. Sleiman Frangié s’est étonné hier du fait que « la réunion des Assises, qui a duré 9 heures, n’a trouvé rien de mieux à faire que de répondre, au final, aux propos que j’ai tenus la semaine dernière durant un talk-show télévisé ». Dans le cadre de l’inauguration d’un stade sportif à Mazraat el-Tefeh, dans le caza de Zghorta, M. Frangié a estimé que le dernier communiqué de Kornet Chehwane le visait personnellement et a déformé les propos qu’il avait tenus. Plaidant en faveur d’une société déconfessionnalisée, il a évoqué le passé de « ceux qui ont autrefois misé sur l’accord du 17 mai, puis sur Béchir Gemayel, puis sur le général Michel Aoun et sur les Forces libanaises (...), et qui depuis ont cherché à se repentir ». Reprochant au communiqué du groupe de manquer de clarté en ce qui concerne sa position à l’égard du congrès de Los Angeles et de ses résolutions, il a estimé que Kornet Chehwane « rejette les autres parties sur la scène chrétienne ». Il a conclu en ces termes : « Les chrétiens du Mont-Liban étaient toujours à l’origine d’un projet dont les chrétiens des autres régions étaient les fantassins. Nous avons une position différente (...). Nous sommes des partenaires, et non des soldats. Nous refusons d’être les fantassins de certains chrétiens aliénés du Mont-Liban. Nous voulons sauver les chrétiens du Nord tandis que leurs projets n’aboutissent qu’au chaos, à la destruction, à l’émigration ou à la tombe. » Quant au chef du PSP, Walid Joumblatt, il a critiqué samedi, à Bednayel, le dernier communiqué de Kornet Chehwane, estimant que le groupe était tombé dans « la dialectique entre la souveraineté et la coordination avec la Syrie ». « Ils essayent de concilier Taëf avec le meeting d’Antélias, en passant par Los Angeles », a-t-il ironisé, en présence notamment du chef des SR syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan, des ministres Abdelrahim Mrad et Assaad Diab, de l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini et des députés Assem Kanso, Sami el-Khatib et Nader Succar. Il a indiqué qu’il « répondra au communiqué dans le cadre de la réunion qu’il tiendra bientôt avec les partis amis », refusant « d’entrer dans un dialogue unilatéral (avec Kornet Chehwane) par respect pour ceux qui ont sauvé le Liban des guerres de libération et d’élimination, empêché la partition du pays et libéré le Liban-Sud ».
Un an après leur dernière rencontre, survenue au lendemain des rafles dans les rangs de l’opposition en août dernier, le président de la République, le général Émile Lahoud, s’apprête à accorder audience au groupe de Kornet Chehwane. Une rencontre qui devrait se dérouler dans les jours qui viennent, dès que les Assises auront formellement demandé rendez-vous au chef de...