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Actualités - CHRONOLOGIE

Opposition - Dénonciation de la campagne menée contre le groupe Les Assises de Kornet Chehwane veulent poursuivre le dialogue avec Lahoud(photo)

Les Assises de Kornet Chehwane ont réfuté hier toutes les accusations dont elles sont la cible depuis quelque temps, surtout depuis le congrès maronite de Los Angeles. Elles ont décidé d’autre part de demander rendez-vous au président de la République, le général Émile Lahoud, afin de « poursuivre l’examen des points contenus dans le mémorandum qui lui a été soumis le 30 août 2001 ». Une source proche des Assises a précisé que ces entretiens porteront entre autres sur la loi électorale et la nécessité de l’amender en vue d’assurer une représentation plus fidèle au Parlement. Samir Abdel Malak a donné lecture du communiqué publié à l’issue d’un séminaire-marathon qui s’est déroulé de 9h à 18h à l’archevêché maronite d’Antélias. D’emblée, le communiqué constate que les Assises sont « victimes d’une campagne visant à dénaturer leurs prises de position nationales, le but étant de les isoler pour entraver définitivement toute perspective de dialogue entre les Libanais ». Le texte relève que « parallèlement à cette campagne, qui a commencé juste après la partielle du Metn et la victoire de l’opposition, nombreuses étaient les tentatives de mettre en doute la légitimité des Assises de Kornet Chehwane ». Le communiqué réfute point par point toutes les accusations dont le groupe a été la cible ces derniers temps. Il met en garde contre « deux mentalités dangereuses » : celle qui consiste à se prévaloir d’un appui extérieur pour rétablir la souveraineté nationale et celle qui « brandit la menace d’une guerre interne pour justifier la nécessité de la présence militaire syrienne au Liban ». Pour les Assises, il n’est évidemment pas question de « recouvrer la souveraineté au moyen d’un soulèvement soutenu par l’étranger ». Selon elles, la seule façon de s’y prendre est d’appliquer l’accord de Taëf, surtout la partie qui a trait au redéploiement des forces syriennes en prévision de leur retrait définitif du Liban. Et le communiqué de rappeler la position des Assises prise en novembre dernier, et qui soulignait la nécessité de « corriger les relations entre le Liban et la Syrie ». « Les Assises réfutent les allégations selon lesquelles l’opposition chercherait à remplacer la tutelle syrienne par une autre tutelle qui pourrait être américaine », poursuit le communiqué avant de préciser : « On a même prétendu que les Assises tentaient d’échanger la tutelle syrienne contre la tutelle américaine par le biais de la Syria Accountability Act, et que, dans ces conditions, mieux valait recourir à une tutelle arabe plutôt qu’à une tutelle étrangère. Une telle façon de penser va à l’encontre de tous les principes de souveraineté et de dignité nationales. » Affirmant que dans leurs prises de position, elles n’ont jamais tenu compte que du seul intérêt du Liban, les Assises rappellent qu’elles avaient déjà condamné en novembre dernier l’injustice qui caractérisait la politique américaine dans le monde arabe, notamment en ce qui concerne l’Irak et l’intifada palestinienne. Le refus des tensions confessionnelles Sur un autre plan, le communiqué a dénoncé « l’incitation au confessionnalisme » auquel ont recours « tous ceux qui prétendent défendre la Syrie et justifier le maintien de sa présence au Liban ». « D’aucuns ont affirmé que les chrétiens doivent se montrer les plus reconnaissants envers la Syrie qui les a sauvés. Nous rejetons totalement de tels propos qui laissent entendre que le danger menaçant les chrétiens venait des musulmans », ajoute le communiqué avant de poursuivre : « De tels propos sont une insulte à la communauté musulmane et une claire incitation aux tensions confessionnelles. » Les Assises ont critiqué en outre tous ceux qui mettent en doute « l’entité libanaise souveraine » et qui contredisent ainsi les principes de la Constitution et du Pacte national. Il est évident par ailleurs, selon le communiqué, que toutes les attaques qui ont pris pour cible les Assises de Kornet Chehwane « visent uniquement à détourner l’attention de l’échec flagrant du pouvoir aux niveaux politique, sécuritaire et socio-économique ». L’opposition réunie à l’archevêché maronite d’Antélias souligne la nécessité de relancer le dialogue en vue de « consolider le front interne, étant donné les répercussions négatives que pourraient avoir d’éventuels changements dans la région ». D’où l’entretien qu’elle compte avoir avec le chef de l’État en vue d’aborder notamment « les points contenus dans le mémorandum remis au président Lahoud le 30 août 2001 ». La répression des libertés Les Assises ont dénoncé par ailleurs les agressions dont ont été victimes certains de ses membres, en particulier le président Amine Gemayel et le député Antoine Ghanem. Elles ont demandé au pouvoir de mettre un terme à « ses ingérences dans les affaires des partis et des organisations civiles de la société ». Le communiqué a stigmatisé « les tentatives visant à réprimer la liberté d’information en engageant des poursuites judiciaires contre la LBC et la MTV ». Se déclarant solidaires de tous ceux qui prônent la défense des libertés dans le pays, les participants au séminaire ont proclamé leur appui à l’appel que Habib Sadek a lancé au nom du Forum démocratique pour la formation d’un comité chargé de la défense des libertés d’information. Sur un autre plan, les Assises ont mis en garde contre « l’anarchie sécuritaire » qui prévaut dans les camps palestiniens, dans le camp de Aïn el-Héloué en particulier. Elles ont imputé la responsabilité de ce « chaos » à l’État qui, depuis 1991, n’a toujours pas rétabli son autorité sur l’ensemble du territoire. « Ce qui a abouti à l’expansion des mouvements fondamentalistes libanais et non libanais », ajoute le communiqué avant de conclure : « Les Assises souhaitent enfin que toutes les forces politiques respectent les règles morales de l’action politique et qu’elles cessent d’accuser les autres parties de trahison, en évoquant les souvenirs de guerre et en attisant la discorde entre les Libanais. » À sa sortie de la réunion, en réponse à une question, le député Antoine Ghanem a déclaré qu’il n’avait aucun problème à concilier son appartenance à Kornet Chehwane et son adhésion au groupe de députés maronites qui tentent de former actuellement un bloc de députés dits « modérés ». « Kornet Chehwane et le Forum démocratique se rejoignent dans leur hostilité à Israël, dans la nécessité de faire face à l’avenir qui s’annonce différent après le 11 septembre, et de rectifier les relations libano-syriennes », a-t-il ajouté.
Les Assises de Kornet Chehwane ont réfuté hier toutes les accusations dont elles sont la cible depuis quelque temps, surtout depuis le congrès maronite de Los Angeles. Elles ont décidé d’autre part de demander rendez-vous au président de la République, le général Émile Lahoud, afin de « poursuivre l’examen des points contenus dans le mémorandum qui lui a été soumis le...