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Actualités - OPINION

Première visite du chef du PSP au général Sleimane Joumblatt évoque une prorogation du mandat de Lahoud et salue le rôle de l’armée

Oui à une éventuelle prorogation du mandat du président Émile Lahoud; oui au maintien du service militaire obligatoire ; oui au rôle de « l’institution-mère » qu’est l’armée; oui au « lien organique » entre le Liban et la Syrie... L’auteur de ces propos aurait-il pu les tenir voici seulement quelques semaines ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que Walid Joumblatt a fait un bon bout de chemin – à reculons ? – depuis ce jour du printemps dernier où il a reçu à Moukhtara le vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam. Aujourd’hui, le chef du PSP estime normal de « tenter de modifier quelque peu la ligne politique » adoptée jusqu’ici et parle de la nécessité « d’élargir les horizons ». Hier, cet « élargissement des horizons » s’est traduit par une visite – la première – de M. Joumblatt au commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, au ministère de la Défense, à Yarzé. L’entretien, nous dit-on de source officielle, a porté sur « la situation dans le pays et sur les développements régionaux à la lumière des menaces répétées d’Israël contre le Liban »... On ne sait pas si l’horizon s’est élargi, mais ce qu’on sait, c’est que la langue de bois s’est davantage rétrécie. Le leader druze devait par la suite se rendre chez le député de Zahlé, Élie Skaff, puis chez l’uléma chiite Mohammed Hussein Fadlallah, avant de déjeuner en compagnie du ministre de la Santé, Sleimane Frangié, chez le ministre d’État en charge de la Réforme administrative, Fouad es-Saad. Répondant aux questions des journalistes à l’issue de sa visite chez M. Skaff, M. Joumblatt a ainsi résumé le contenu de son entretien avec le général Sleimane : « Nous avons discuté des affaires de la patrie et nous avons souligné le soutien national à l’armée. Nous avons aussi mis l’accent sur l’importance du service militaire obligatoire, en dépit des critiques faites à ce sujet dans certains milieux de la jeunesse et au sein de l’opposition ». Il a toutefois estimé que la conscription « contribue à l’intégration ». Évoquant une nouvelle fois « le soutien à l’armée et à ses réalisations, qu’elles soient visibles ou non », le chef du PSP a souligné que l’institution militaire était « tous les jours la cible d’agressions », relevant que la dernière en date de ces attaques était le triple meurtre de Saïda, en juillet, dans lequel trois membres des SR de l’armée avaient trouvé la mort. « En fin de compte, a-t-il poursuivi, il faudra bien que l’institution-mère prenne en charge la patrie face à Israël, dans le cadre de l’alliance nationale et stratégique avec la Syrie. Il va sans dire aussi qu’au cas où, à l’intérieur, certains tenteraient de provoquer des divisions, l’armée serait, bien entendu, présente », a-t-il ajouté. Que semblent lointains les appels de Walid Joumblatt à « lancer des pierres contre les voitures à vitres teintées » ! Il a enfin relevé que « la politique qui avait été adoptée par le président Lahoud (à la tête de l’armée) a été poursuivie et améliorée sous le général Sleimane ». Interrogé sur les poursuites contre la LBCI et la MTV, M. Joumblatt, naguère grand pourfendeur des censeurs, a répondu : « Je ne pense pas que quiconque veuille fermer des chaînes, mais dans le même temps, il devrait y avoir dans les médias un seuil minimal de discipline morale et politique. Ce n’est pas en se laissant aller à des excès qu’on règlera les problèmes. Et la MTV ne s’en est pas privée. » Par la suite, interrogé chez l’uléma Fadlallah sur les propos tenus récemment par Sleimane Frangié, qui s’est dit prêt à soutenir une prorogation du mandat du président Lahoud si le candidat concurrent n’était pas du « courant national », M. Joumblatt a déclaré : « M. Frangié a raison. La question n’est pas d’ordre personnel. Il s’agit de préserver une ligne politique nationale fondée sur la participation, sur la consécration de Taëf et sur le lien organique objectif entre le Liban et la Syrie. » Il a toutefois souligné que l’élection présidentielle était encore éloignée et qu’il fallait se consacrer à des échéances « plus urgentes », comme la relance économique. E.F.
Oui à une éventuelle prorogation du mandat du président Émile Lahoud; oui au maintien du service militaire obligatoire ; oui au rôle de « l’institution-mère » qu’est l’armée; oui au « lien organique » entre le Liban et la Syrie... L’auteur de ces propos aurait-il pu les tenir voici seulement quelques semaines ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que Walid Joumblatt a fait...