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Actualités - OPINION

Vie politique - Les FL à leur tour militent pour l’ouverture Sur la scène locale, une volonté diffuse de dialogue, qui peine à se concrétiser

Le mot du représentant FL, Jean Aziz, lors de la commémoration du 7 août, a particulièrement retenu l’attention des cercles politiques locaux. L’orateur a tenu à rassurer les Syriens non sans leur rappeler les conditions d’une saine fraternité. Puis il a posé aux musulmans libanais cinq questions qui sacralisent implicitement la coexistence. Après le round de concertations d’ouverture lancé dernièrement à Damas par le président Assad, le courant du dialogue se renforce donc d’une nouvelle initiative. Pour beaucoup, en effet, c’est la seule voie possible, si l’on veut éviter l’autodestruction du pays. Et prévenir un remake de la guerre. Mais le tableau présent accuse un net déficit en termes de visibilité et de transparence. Un vieux loup de mer de la politique observe ainsi qu’après Taëf, les axes ont proliféré en même temps que les déséquilibres. Cela à l’ombre d’un manque complet de dialogue. Au point que des parties déterminées n’hésitent pas à en accuser d’autres d’en appeler à des soutiens du dehors, alors qu’elles-mêmes dominent grâce à l’appui de l’étranger. C’est là du reste, reconnaît ce vétéran, un pli traditionnel dans ce pays. Dont le parcours a toujours été émaillé d’interventions, d’immixtions, régionales ou internationales. Ce qui fait que jamais une partie locale, aussi puissante fut-elle, n’a pu initier un quelconque changement par ses forces propres, sans recourir à l’aide extérieure. Ainsi, dès l’origine, le Liban n’aurait pas pu larguer le mandat français sans le concours soutenu des Britanniques. Spears avait même menacé De Gaulle d’une action militaire pour libérer les dirigeants libanais indépendantistes détenus à Rachaya. De même, plus tard, le Front progressiste groupant sept députés n’aurait pas pu renverser Béchara el-Khoury sans l’appui de Londres. Ultérieurement, c’est l’assistance en armes et en hommes de la Syrie, alors dirigée par Abdel Nasser, qui avait permis la révolution de 1958 contre Chamoun. Une crise finalement résolue par l’intervention d’une autre puissance étrangère, les États-Unis d’Amérique, qui avaient envoyé leurs VIe Flotte à Beyrouth. Ensuite, c’est également Washington qui a fait capoter le projet de reconduction du mandat de Chehab, qui avait pourtant à ses côtés une forte majorité parlementaire. En 1976, c’est l’aval de la Syrie qui a porté Sarkis au pouvoir. Et c’est l’invasion israélienne qui a assuré le quorum nécessaire en 82 pour l’élection de Béchir Gemayel. De même, sans un consensus régionalo-international, notamment entre Washington, Damas et Ryad, Taëf n’aurait jamais pu avoir lieu. L’avènement de Hraoui, la prolongation de son bail pour trois ans ont été pour ainsi dire des cadeaux syriens. Et en 1992, la quasi-totalité du peuple libanais, dressée contre les élections, avec un boycottage frisant les 90 %, n’a pu empêcher leur tenue, ordonnée de l’extérieur. Enfin, nul n’ignore que c’est Damas, principal électeur, si l’on peut dire, du présent régime, qui tient les clés de la prochaine présidentielle. Tout ce rappel, enchaîne la personnalité citée, pour souligner qu’aucune des composantes de ce pays ne peut se targuer de n’avoir jamais puisé des forces à l’étranger. Le résultat visible est que les Libanais sont toujours divisés, ce qui leur nuit à tous. Aussi, relève le sage, il est temps pour eux de comprendre que le vrai salut dépend d’un dialogue vraiment national, et rien que national. Qu’ils doivent se parler, sans regarder ailleurs. Pour que les puissances étrangères cessent de se servir des parties libanaises, moyennant l’aide prétendument apportée. Il faut donc que les Libanais se mettent d’accord autour de principes simples et forts, comme les équilibres, l’égalité devant la loi, l’édification d’un État de droit fort et équitable. Pour dissiper le climat de discrimination et même de peur dans lequel vivent encore de larges pans de la population. Émile KHOURY
Le mot du représentant FL, Jean Aziz, lors de la commémoration du 7 août, a particulièrement retenu l’attention des cercles politiques locaux. L’orateur a tenu à rassurer les Syriens non sans leur rappeler les conditions d’une saine fraternité. Puis il a posé aux musulmans libanais cinq questions qui sacralisent implicitement la coexistence. Après le round de...