Vie politique Chéhab : redéfinir les relations avec Damas en dehors des considérations politiciennes

La Ligue maronite a organisé hier soir au centre BIEL, dans le centre-ville, son dîner annuel auquel étaient conviés de nombreux ministres et députés, en sus d’une foule de personnalités politiques et sociales. Le président de la Ligue maronite, l’émir Harès Chéhab, a prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a notamment prôné une redéfinittion des relations libano-syriennes sur base d’une « vision stratégique du rôle de chacun des deux pays ». Pour M. Chéhab, la redéfinition des rapports avec Damas devrait se faire loin des considérations politiciennes libanaises afin que ces relations ne soient pas exploitées dans le rapport de forces entre les fractions locales. Évoquant le rôle des maronites, et des chrétiens en général, au Liban et dans la région, M. Chéhab a souligné que « les maronites sont imprégnés de la culture du dialogue et de l’acceptation de l’autre ». « Leur destin, a-t-il affirmé, est d’être à l’avant-garde de la modernité dans le monde arabe. Les maronites du Liban, et les chrétiens en général, doivent contribuer à l’élaboration d’une nouvelle conception de l’arabité, axée sur la modernité et le progrès. Ils doivent être la voix de la conscience des Arabes ». Et le président de la Ligue maronite de poursuivre : « Le Liban ne peut être édifié que sur base du consensus et de l’équilibre qui sont les piliers de la démocratie consensuelle. C’est de cette manière que l’on peut préserver le pluralisme de notre société, qui permet d’assurer l’unité politique de l’État et de sauvegarder la coexistence. Cela permet d’éviter qu’une communauté s’emploie à imposer sa loi aux autres communautés. » M. Chéhab a, d’autre part, souligné que la non-application de l’accord de Taëf avait eu pour conséquence d’empêcher la participation des chrétiens à tous les échelons du pouvoir. « Cette situation constitue une violation du pacte de coexistence », a déclaré M. Chéhab qui a mis l’accent sur la nécessité d’une participation équitable du Liban et de la Syrie à l’élaboration d’une « vision stratégique permettant la redéfinition des relations libano-syriennes ». Après avoir réclamé, une nouvelle fois, l’annulation du décret sur les naturalisations, M. Chéhab s’est prononcé pour l’élaboration d’une nouvelle loi électorale « juste et équitable, susceptible de déboucher sur la formation d’une équipe ministérielle équilibrée qui devrait mettre un terme au déséquilibre qui a frappé les maronites et les chrétiens en général ».