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Actualités - REPORTAGE

Le pillage massif des sites archéologiques sous-marins(PHOTO)

Au Liban, le pillage des objets archéologiques se fait dans la mer comme sur la terre. Les pilleurs plongent, fouillent les épaves, les ports et les cités engloutis, puis emportent les objets pour les vendre à des collectionneurs privés. La bande côtière de Tyr est sujette à ce pillage massif depuis des années. Un incident ayant eu lieu avec l’équipe d’archéologues plongeurs, travaillant sur le site sous-marin de la ville au cours du mois de juillet, résume cette situation dramatique. «Lors d’une plongée de prospection ordinaire, nous avons repéré l’emplacement d’une magnifique amphore datant de l’âge du bronze. Notre mission se limitant à la prospection, nous avons photographié l’amphore, située sur la carte, puis, par précaution et dans le but de la protéger, nous l’avons recouverte de sable», raconte M. Mourad el-Amouri, archéologue-plongeur travaillant à Tyr. Malheureusement, toutes ces précautions se sont révélées insuffisantes. L’amphore a disparu dans la nuit et, aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une photo! Les membres de l’équipe de prospection sous-marine racontent aussi que dans un autre lieu, ils ont découvert, sur le môle romain, un chantier de fouille clandestine. Sur plus de deux mètres de long, le môle était brisé et la terre retournée! Si ces deux exemples ne sont pas suffisamment alarmants, voici un troisième révélant la situation désastreuse de notre patrimoine. À Tyr, se poursuit depuis l’année passée un pillage massif de quatre épaves datant des époques perse et phénicienne. Les pilleurs plongent sur les épaves, situées à quarante mètres de profondeur, emportent les objets archéologiques, les dissimulent quelque part sur la côte, puis reviennent les chercher ultérieurement pour les vendre. Les forces de l’ordre tentent de contrecarrer cette opération de pillage mais, en «bons professionnels», les voleurs ne se laissent pas prendre la main dans le sac. Il est par conséquent impératif de renforcer le contrôle sur le littoral de Tyr afin d’arrêter cette «hémorragie» d’objets antiques. Dans ce but, M. Ali Badawi, archéologue responsable du bureau de la DGA à Tyr, affirme qu’il est fort possible de «classer la bande côtière adjacente au site archéologique en réserve naturelle et y interdire par conséquent la plongée». On peut se demander si ce classement sera efficace, car il est possible d’arriver sur les lieux en nageant sans être repéré. Ne serait-il pas temps de lancer des campagnes de sensibilisation à la protection du patrimoine de Tyr auprès des habitants au lieu de se contenter de campagnes internationales visant un public averti? N’est-il pas temps de mener un travail pour leur faire connaître la valeur scientifique et historique de ces objets qui, souvent, dépasse leur valeur marchande? j.f.
Au Liban, le pillage des objets archéologiques se fait dans la mer comme sur la terre. Les pilleurs plongent, fouillent les épaves, les ports et les cités engloutis, puis emportent les objets pour les vendre à des collectionneurs privés. La bande côtière de Tyr est sujette à ce pillage massif depuis des années. Un incident ayant eu lieu avec l’équipe d’archéologues...