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Actualités - REPORTAGE

HUMANITAIRE - Youssou N’Dour visite le centre pour délinquants de Baassir L’UPEL rend espoir à l’adolescence meurtrie (photos)

Ils ont beau avoir volé, semé le désordre ou la terreur, ce sont des enfants qui gardent intacts leur émerveillement et leur exubérance et ils veulent entendre chanter Youssou N’Dour, la superstar de la World Music. Avec 25 autres enfants de l’association Oum el-Nour, ils ont tous été invités au concert que l’interprète de «Chimes of Freedom» a donné à Beiteddine, après son passage à Baassir, où se trouve le centre de rééducation de l’Union pour la protection de l’enfance (UPEL). Accompagné de M. Ekrem Birerdinc, représentant, de l’Unicef à Beyrouth, l’artiste, dont l’engagement humanitaire a été salué par un Dannykaye International Child Award, a été accueilli par le président, Georges Khadige, et le vice-président, Issam Daouk, ainsi que par les membres de l’UPEL, parmi lesquels Mmes Hayat Kabalan et Renée Melki. L’attendaient aussi 48 adolescents délinquants que la misère, les conditions sociales, la promiscuité, l’incompréhension et l’indifférence ont poussé à commettre des délits mineurs ou majeurs. Après la promiscuité du pénitentier de Roumieh, Baassir, lieu bucolique surplombant Jieh et, à perte de vue, la mer, est comme une gourmandise: l’établissement n’évoque en rien l’aspect sinistre d’une prison. Les adolescents condamnés n’y sont pas parqués derrière des barreaux, ni enfermés à clé. Ils ont leurs éducateurs, leurs psys, leurs ordinateurs, leurs ateliers de menuiserie, de mécanique et d’artisanat, leurs télés, leur terrain de basket . Youssou N’Dour, impressionné par ce centre d’observation et de réeducation, a déclaré, en dissimulant à peine son émotion, que «l’UPEL, en coopération avec l’Unicef, symbolise le combat d’une mobilisation exceptionnelle pour une meilleure prise en charge des enfants et des adolescents souffrant de l’injustice sociale» . Et il a encouragé les gosses qui l’entouraient, en ajoutant: «Ici, vous apprenez un métier qui vous permettra de gagner votre vie avec respect. C’est une chance de vous en sortir que vous devez saisir. Beaucoup d’enfants dans votre situation vous envieraient», a dit Youssou N’Dour avant de leur faire promettre, qu’à sa prochaine visite au Liban, il aimerait apprendre qu’ils ont tous réintégré leur foyer, leur école ou leur lieu de travail. Redressant leurs frêles épaules, chacun a prononcé un «oui» tonitruant accompagné d’une poignée de main chaleureuse, pleine d’engagement. Remplis d’espoir face à ces adultes qui ne les jugent pas. Mais qui les aident à se réhabiliter. Mobilisation des fonds Tel est le slogan de l’UPEL, qui œuvre également à Fanar et à Aïn el-Remmaneh (l’Oasis) et qui, malgré les difficultés et le peu de moyens financiers dont elle dispose, se démène pour créer une maison de rééducation pour les filles de 12 à 18 ans. Pour l’instant, les subventions accordées par l’État aux trois centres s’élèvent à 150 millions de LL par an. L’Unicef, qui espère mobiliser des fonds supplémentaires, a déjà injecté 100000 dollars pour monter les ateliers. Les donateurs ne sont pas en reste: M. Khadige cite à titre d’exemple Henri Chalhoub, UFA (25000 dollars), et Bernard Fattal (10000 dollars). «Mais ce n’est pas assez pour continuer à faire fonctionner nos trois centres», ajoute-t-il. En effet, la colonne des salaires est longue: il y a le personnel professionnel (assistantes sociales, éducateurs, infirmières, psychologues, médecins, chefs d’atelier); le personnel administratif (secrétaires, comptable, cuisiniers, lingères, etc. ) mais aussi le loyer des locaux et la nourriture des enfants. Selon des statistiques avancées par Mme Souha Boustany, de l’Unicef, 96,6% des enfants délinquants (vols, atteintes à l’ordre public) sont des garçons; 3,1% sont des filles; 61% travaillaient; 17% allaient à l’école; 10% n’avaient aucune activité; 1,8% appartenaient à des gangs et 26% ont commis des crimes. Ces enfants oubliés sont marginalisés dans l’inconscient collectif. Ce ne sont pourtant que des gosses blessés. La mission d’une institution comme l’UPEL est de les aider à se réadapter, à se réinsérer dans la société et à devenir des citoyens responsables au sein même de la collectivité qui, par son insouciance ou son indifférence, les a rejetés. May MAKAREM
Ils ont beau avoir volé, semé le désordre ou la terreur, ce sont des enfants qui gardent intacts leur émerveillement et leur exubérance et ils veulent entendre chanter Youssou N’Dour, la superstar de la World Music. Avec 25 autres enfants de l’association Oum el-Nour, ils ont tous été invités au concert que l’interprète de «Chimes of Freedom» a donné à Beiteddine,...