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PORTRAIT Chucrallah Fattouh, ou l’exact opposé de l’artiste torturé(photos)

Le soleil imprègne ses couleurs de chaleur, d’optimisme et de luminosité, et la mer lui inspire des tonalités de bleu, traitées en camaïeu, aux nuances toujours renouvelées. « Le bleu est ma couleur favorite parce qu’elle donne une ouverture à la composition, une sérénité inégalables», explique Chucrallah Fattouh. Ce peintre originaire de Mounsef, un village côtier du Nord, a actuellement deux sujets de prédilection : la femme, qui représente pour lui «l’essence même du mystère de la vie», et les paysages habités, «car sans personnages, le plus beau des sites ne dégage aucune émotion», dit-il. À Mounsef, les petits chalets privés s’alignent le long d’un rivage de galets. Dans l’un deux, une ancienne écurie en voûte de pierres anciennes, le peintre a installé son atelier. C’est dans ce cadre agréable et serein qu’il puise son inspiration. Laquelle est loin de se limiter à des vues marines mais aborde, dans des toiles de grand format, des horizons intérieurs, peuplés de créatures hybrides, entre humains et humanoïdes. Ces personnages et objets aux formes généreuses, rondes et demi-concentriques, sont les derniers-nés d’une production riche en œuvres et au style toujours renouvelé. Une évolution progressive Au départ, il y a eu les marines. Normal. Chucrallah Fattouh est né et a grandi au bord de la grande bleue. C’est aussi grâce a elle que son don artistique a pu s’épanouir . « Enfant, raconte-t-il, je ramassais tous ce que les vagues ramenaient vers le rivage, bouts de bois, boîtes vides, coquillages, galets, etc., et je les assemblais pour en faire des objets décoratifs. Puis, vers l’âge de huit ans, j’ai commencé à dessiner. Je m’installais sur la plage et je peignais le paysage. Ma mère, qui croyait déceler quelque talent dans mes croquis, m’emmena chez le peintre Olga Lemanski qui était notre voisine. Et qui m’a, elle, initié à l’art. » Comme tout jeune peintre, son diplôme des beaux-arts de l’UL en poche, Chucrallah Fattouh commence par le figuratif, avant d’épurer progressivement son style des motifs et des tracés au profit de la seule expression de la couleur. Quelques années d’abstraction totale vont le conduire ensuite vers des compositions où la couleur, tout en restant primordiale, habille un graphisme néocubique d’où émergent des figures étranges nées des rêveries du peintre. « Dans mes tableaux, je mets en scène une histoire qui naît au fur et à mesure que j’étale ma peinture. J’improvise à partir d’une image de magazine, d’une situation donnée. Mes œuvres expriment ainsi mon monde intérieur, ma perception des choses, que j’essaye de rendre de la manière la plus spontanée possible. Je suis pour l’expérimentation de nouvelles techniques, pour la liberté du langage pictural, mais j’aime aussi que ma toile soit un espace de rencontre entre moi et la personne qui la contemple», affirme cet homme qui est, on l’aura deviné, l’exact opposé de l’artiste torturé. C’est sans doute ce qui plaît tant dans ses toiles, que l’on retrouve dans de nombreuses collections privées (dont celles de nombre d’établissements bancaires), au Liban et à l’étranger. Chucrallah Fattouh : un peintre qui se place résolument du côté lumineux et poétique de la vie. Pour l’immortaliser. Z.Z.
Le soleil imprègne ses couleurs de chaleur, d’optimisme et de luminosité, et la mer lui inspire des tonalités de bleu, traitées en camaïeu, aux nuances toujours renouvelées. « Le bleu est ma couleur favorite parce qu’elle donne une ouverture à la composition, une sérénité inégalables», explique Chucrallah Fattouh. Ce peintre originaire de Mounsef, un village côtier du...