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Actualités - OPINION

Baabda prépare soigneusement le rendez-vous new-yorkais avec Bush

Gouverner c’est prévoir, et vaut mieux tôt que tard. Si la loi électorale se trouve, à chaque édition, bâclée à la toute dernière minute, par contre les grands rendez-vous présidentiels diplomatiques sont minutieusement préparés des mois à l’avance. On apprend ainsi que les services de Baabda travaillent d’arrache-pied pour peaufiner le programme de la visite que le chef de l’État doit effectuer en septembre au palais de Verre de New York et aux States. On sait en effet que M. Lahoud doit diriger la délégation libanaise à l’Assemblée générale des Nations unies, pour y prononcer le mot du Liban. Et, à l’occasion, il doit rencontrer nombre de chefs d’État. Tout particulièrement le président George Bush. Pour un entretien sur la situation régionale comme sur le contentieux libano-américain autour du Sud, du Hezbollah et la notion de terrorisme, perçue différemment à Beyrouth. Ce thème, on ne l’ignore pas, est devenu tout à fait central et prmordial depuis les attentats du 11 septembre. Et on rappelle, à ce propos, que cet événement qui a traumatisé la planète, avait entraîné l’année dernière l’annulation du voyage que le président Lahoud comptait faire à New York, toujours à l’occasion des retrouvailles annuelles de l’Onu. Comme il n’était plus question que M. Lahoud pût voir M. Bush, par trop occupé, Baabda avait préféré reporter la démarche d’une année entière. Car entre-temps, le chef de l’État a eu lui-même un calendrier chargé : le sommet arabe, des tournées à l’étranger et la préparation du sommet de la francophonie. Pour le fond cependant, Beyrouth a surtout préféré donner du temps au temps. Pour laisser s’apaiser un peu les tensions qui avaient marqué les premiers mois de l’année en cours au niveau des relations avec Washington. Dont les pressions ont suivi pendant des mois une courbe ascensionnelle, avant de fléchir légèrement au début du présent été. Ce qui a permis de rétablir sinon les ponts du moins une passerelle préparatoire. Avec le concours actif, notamment d’un homme d’entregent, le vice-président du Conseil, M. Issam Farès. Qui a multiplié ces derniers temps les prises de contact avec les cadres de l’Administration Bush. Afin de s’assurer que le chef de la Maison-Blanche aurait un entretien prolongé avec le chef de l’État libanais. Et non pas en coup de vent dans les couloirs de l’hôtel Waldorf Astoria, comme cela est arrivé parfois du temps de Clinton et de Hraoui. Actuellement, les efforts portent sur la possibilité d’une rencontre qui aurait lieu, loin des contraintes du protocole, dans le ranch texan du président US. L’atmosphère y serait sans doute plus détendue. Et il y aurait moyen, peut-être, d’arrondir des angles par trop abrupts jusque-là. En effet les Américains ne cessent de matraquer des exigences inacceptables pour Beyrouth. Comme la neutralisation du Hezbollah et le déploiement de l’armée sur la ligne bleue. En revanche, le Liban continue pour sa part à insister sur un règlement accéléré de la question des réfugiés palestiniens. Alors que pour Washington, ce dossier s’inscrit dans le cadre des négociations multilatérales, c’est-à-dire de la phase finale du processus de paix. Dans X années. Toujours est-il que, selon un diplomate occidental en poste à Beyrouth, les Libanais vont pouvoir bénéficier, lors du rendez-vous de septembre, d’une sorte de temps mort pendant lequel l’Administration Bush ne prendrait pas de positions en flèche, ni dans un sens ni dans l’autre. Car elle serait focalisée sur des élections législatives aux States. Toujours est-il que, dans le prolongement du sommet arabe dont il a été le président, M. Lahoud compte développer auprès de M. Bush le point de vue concernant la guerre en Palestine. Et défendre l’initiative arabe de paix, telle que le Liban l’entend. C’est-à-dire à l’instar de la Syrie. Cela étant, le chef de l’État ne manquera pas non plus d’évoquer les difficultés économiques de ce pays et de sonder les intentions US en matière d’assistance, via Paris II. Philippe ABI-AKL
Gouverner c’est prévoir, et vaut mieux tôt que tard. Si la loi électorale se trouve, à chaque édition, bâclée à la toute dernière minute, par contre les grands rendez-vous présidentiels diplomatiques sont minutieusement préparés des mois à l’avance. On apprend ainsi que les services de Baabda travaillent d’arrache-pied pour peaufiner le programme de la visite que le...