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Actualités - OPINION

Courrier Cellulaire : là aussi on ne s’entend plus !

Dans un État réduit à ne plus pouvoir se payer qu’une chose, leurs têtes, les Libanais s’inquiètent d’autant plus des divergences qui opposent actuellement leurs dirigeants, que celles-ci risquent de troubler le bon fonctionnement de leurs chers cellulaires. Car, il faut l’avouer, cet accessoire familier s’est hissé, au fil des ans et de nos coups de fils, au rang d’indispensable compagnon. Véritable organe se greffant aux nôtres, il s’identifie en quelque sorte à la bouche, à l’oreille, voire à la conscience de toute une nation. C’est pourquoi, rien qu’en songeant que la téléphonie mobile pourrait passer aux mains de l’État, on se sent déjà menacés de l’amputation d’un membre essentiel. C’est un peu comme si, pour vous opérer du cœur, on vous demandait lequel, d’un vétérinaire ou d’un chirurgien cardio-vasculaire, vous inspirerait confiance ! Entre-temps, nous nous interrogeons avec une angoisse bien légitime : quel sera l’avenir de nos petits appareils sophistiqués ? Ceux-ci, bientôt privés des opérateurs dont le savoir-faire n’est plus à démontrer, risquent de devenir aussi inutiles qu’encombrants. Mais surtout, c’est une véritable révolution dans nos mœurs qui se produira. Nous serions peut-être même obligés, à la limite, de suivre l’exemple de nos dirigeants : nous ne nous entendrons plus ! Habitués à vivre catastrophe sur catastrophe, nous nous en accommoderons facilement. Le monde aura ainsi eu son 11 septembre, et nous, notre 31 août ! À moins que cette date, qui viendra enrichir notre histoire, ne devienne négociable, ou privatisable... Lutfallah MANASSEH
Dans un État réduit à ne plus pouvoir se payer qu’une chose, leurs têtes, les Libanais s’inquiètent d’autant plus des divergences qui opposent actuellement leurs dirigeants, que celles-ci risquent de troubler le bon fonctionnement de leurs chers cellulaires. Car, il faut l’avouer, cet accessoire familier s’est hissé, au fil des ans et de nos coups de fils, au rang...