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Actualités - CHRONOLOGIE

Infrastructures - Le Liban est un château d’eau virtuel, affirme un expert de l’Escwa Le déficit en eau pourrait s’élever à un milliard de mètres cubes en 2025(PHOTO)

« Le Liban n’est qu’un château d’eau virtuel qui pourrait connaître un grave déséquilibre de sa balance hydraulique d’ici à 2020 », affirment des experts en affaires hydrauliques, cités par l’AFP. Un responsable au département des ressources naturelles au sein de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO/Escwa), organisme de l’Onu basé à Beyrouth, a notamment déclaré à ce propos à l’AFP que « la production future risque de connaître un déficit, en raison de l’énorme gaspillage d’eau actuel ». Conscient de l’urgence de rationaliser la gestion de l’eau, le gouvernement avait élaboré en 1999 une stratégie décennale sur ce plan. Le directeur général de l’Équipement au ministère de l’Énergie et de l’Eau, Fadi Comair, souligne que cette stratégie « vise à assurer des ressources supplémentaires (par le stockage et la recherche de nappes aquifères) et à exécuter des projets (...) de traitement des eaux usées, d’irrigation, d’alignement, de rectification des cours d’eau et d’équipement électrique ». « Le coût de cette loi-programme votée en 2000 s’élève à deux milliards de dollars », précise-t-il. Le plan élaboré par le gouvernement tend à réduire les déséquilibres de distribution entre les régions et à la réhabilitation de certains réseaux et conduites d’eau, qui datent du mandat français. Les barrages actuels stockent 850 millions de mètres cubes (MMC). Le barrage du Karaoun, qui génère de l’électricité et fournit de l’eau pour l’irrigation, possède la plus grande capacité de stockage (220 MMC). Il régule le flux du Litani, principal cours d’eau du pays, qui prend sa source au Liban, irrigue la Békaa avant de se jeter dans la Méditerranée. Mais cela est insuffisant et le plan décennal prévoit la construction de 30 barrages, dont trois ont déjà été octroyés à des maîtres d’œuvre. Le premier, celui de Chabrouh (d’une capacité de stockage de 11 MMC), au Kesrouan, doit être prochainement construit par un consortium franco-libanais. Il reste que le temps presse. Selon les statistiques de la CESAO, la quantité d’eau utilisable actuellement est d’environ 2 854 MMC (2 250 MMC en surface et 600 MMC souterraine), contre une demande de 1 412 MMC en 2000, (67 % pour l’agriculture, 22 % pour la demande domestique, 11 % pour l’industrie). « Les besoins futurs augmenteront en l’an 2025 jusqu’à environ 4 000 MMC, produisant un déficit d’environ 1 000 MMC, notamment si les terres arables (357 000 hectares) sont exploitées », estime M. Comair. La majeure partie des précipitations reste aujourd’hui inutilisée au Liban pour divers motifs : évaporation, eau souterraine se jetant dans la mer, eau souterraine et de surface allant à la Syrie et à Israël. « Le non-traitement des eaux usées, l’exploitation illégale de l’eau souterraine, la contamination (usage excessif de pesticides et de fertilisants), le recours à des moyens d’irrigation obsolètes et la pollution industrielle sont également causes de pertes », d’après le même responsable de la CESAO. Autre problème : au Liban et dans les pays arabes en général, le prix de l’eau est plus bas que le coût de production, bien qu’ils comptent parmi les plus défavorisés en matière d’eau. La CESAO contribue à un projet de révision de la tarification de l’eau, car « seuls 40 % des Libanais payent l’eau et les montants perçus ne couvrent pas les frais opérationnels et de maintenance », affirme le responsable onusien.
« Le Liban n’est qu’un château d’eau virtuel qui pourrait connaître un grave déséquilibre de sa balance hydraulique d’ici à 2020 », affirment des experts en affaires hydrauliques, cités par l’AFP. Un responsable au département des ressources naturelles au sein de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO/Escwa), organisme de l’Onu basé...