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Actualités - CHRONOLOGIE

Téléphonie mobile - Cardahi répond à Pharaon, au ministère de la Justice et à Kassarjian Un week-end de polémiques

À la veille du retour du chef de l’État de Nice, et en attendant qu’il reçoive, aujourd’hui ou demain, le président de la Chambre, Nabih Berry – c’est lui le principal médiateur, dans le brûlant dossier du cellulaire, entre Baabda et Koraytem –, les lieutenants d’Émile Lahoud et de Rafic Hariri continuent, plus que jamais, d’alimenter la polémique. À coups de communiqués. Des attaques et des contre-attaques au centre desquelles il y a, comme depuis trois jours, le cahier des charges préparé et envoyé le 18 juillet au Conseil supérieur pour la privatisation (CSP) par Jean-Louis Cardahi, ainsi que la date butoir (et son éventuelle prorogation) du 31 août prochain. Date à laquelle Cellis et LibanCell ne géreront plus, en principe, les deux réseaux GSM. Le premier communiqué est signé par le comité de législation et de consultations du ministère de la Justice. Qui a estimé que le cahier des charges présenté par le ministre des Télécommunications est « caduc », et qu’on « ne peut pas le prendre en compte, puisqu’il ne remplit pas l’une des conditions essentielles posées par la loi » 393. À savoir que le cahier des charges relatif à l’adjudication du réseau (tout comme celui relatif à la mise aux enchère de ce même réseau) doit être élaboré et mis au point, légalement, par une société internationale. Le comité, présidé par le juge Chukri Sader, soutient également que toute adjudication qui se ferait sur la base de ce cahier des charges (tel que préparé par le ministère des Télécoms) aura tous les risques « d’être caduque », cela sans compter ce qu’elle entraînerait comme « querelles juridiques » ou comme « paiement d’indemnités, ce qui se répercuterait négativement sur la situation financière ou sur la crédibilité de l’État ». Première réponse (ferme) de la part du bureau de presse du principal intéressé – le ministre des Télécoms, Jean-Louis Cardahi. Via un communiqué qui se dit d’emblée « surpris par la consultation qu’a laissé filtrer celui que l’on qualifie de “porte-parole officiel du gouvernement”, M. Hani Hammoud (ndlr : l’attaché de presse du Premier ministre) – une consultation non obligatoire signée par le comité de législation et de consultations du ministère de la Justice à propos du cahier des charges relatif à l’adjudication, et faite sans que le ministre des Télécoms en soit avisé ». Le communiqué du ministère précité tient à rappeler que le cahier des charges a été présenté au président du Conseil et au CSP « le 17 juillet dernier, c’est-à-dire trois jours après la parution du décret 8206, et en un temps record, en coopération bénévole avec des experts internationaux, après que la HSBC se fut abstenue d’élaborer ce cahier des charges, arguant de son refus que soit lancées, en même temps, l’adjudication et les enchères internationales ». Le communiqué poursuit, indiquant que ce sujet a été à l’ordre du jour de la réunion du CSP, le 18 juillet dernier, « sans que l’un ou l’autre des membres (du CSP) ne fasse la moindre objection. Le ministère avait fait part de son accord pour travailler avec une société internationale autre que la banque britannique, sachant que cela aurait pris bien plus de temps et coûté plus d’argent au Trésor ». Et estimant que le jugement du comité interne au ministère de la Justice a pour but de « placer encore plus d’obstacles sur le chemin de la privatisation », le bureau de presse de Jean-Louis Cardahi affirme que ces obstacles-là visent « à prolonger les deux contrats en BOT et à protéger les recettes des deux sociétés de téléphonie mobile, au lieu d’appliquer la loi 393 ». « Prêt à partager avec lui les responsabilités » Le bureau de presse du ministre des Télécoms a également répondu au ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement, Michel Pharaon. Qui avait rappelé, vendredi dernier, que le Parlement n’avait adopté les dates butoirs (le 31 juillet pour l’appel d’offres, le 31 août pour le transfert) que « sur la foi des assurances du ministre (des Télécommunications) sur le respect des délais. S’il y a eu erreur en la matière, faudrait-il pour autant commettre une deuxième erreur et faire un saut dans l’inconnu ? » s’était-il demandé. Le bureau de presse de Jean-Louis Cardahi a tenu « à rectifier (les propos du ministre Michel Pharaon) et à éclaircir pour l’opinion publique le fait que le délai pour l’adjudication (trois mois, allant du 1er juin au 31 août 2002) a été fixé en accord avec la HSBC, et que le Premier ministre en a été avisé sur le moment. Nous rappelons que la HSBC avait posé six conditions à remplir impérativement avant le lancement de l’adjudication. Dont la loi sur les télécommunications, votée par la Chambre le 17 juillet 2002, ou le transfert de propriété des deux réseaux, qui aurait dû échoir à l’État ou à une partie tierce nommée par celui-ci. Et cette dernière condition n’a pas été remplie jusqu’à ce jour », conclut le communiqué. Le bureau de presse de Michel Pharaon a répondu à ce communiqué, précisant d’entrée de jeu que le ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement ne souhaite aucunement « polémiquer » avec son collègue aux Télécommunications. Applaudissant les éclaircissements donnés à l’opinion publique, le communiqué déclare que Michel Pharaon aurait souhaité que Jean-Louis Cardahi éclaire d’abord la lanterne de ses collègues, du Conseil des ministres et du Parlement, « avant de s’adresser à l’opinion publique ». Le communiqué du bureau de presse de Michel Pharaon pose ensuite la question suivante : est-ce que le ministre Cardahi savait d’avance si les dates butoirs et les délais tels que préconisés par la loi sur le cellulaire étaient ou non réalistes ? Est-ce qu’il savait qu’il était impossible de s’y limiter ? Ou y a-t-il eu mauvaise évaluation de la part de l’équipe du ministère des Télécoms ? Le communiqué laisse ensuite entendre que des interventions lui sont parvenues, et selon lesquelles « la HSBC avait exprimé de nombreuses réserves sur la capacité du ministère à respecter ces délais. Et que la banque britannique avait fait part officiellement de ses réserves, se déchargeant de toute responsabilité via un courrier écrit adressé au ministère des Télécoms avant le vote de la loi, à la Chambre. Nous avons également su que ce courrier, dont le contenu n’avait pas été dévoilé au moment même, comportait aussi une demande visant à obtenir un délai supplémentaire de deux mois pour l’opération de transfert. Ce qui prouve que l’accord avec la HSBC dont a parlé le ministre (Cardahi) n’était pas clair, et que la capacité de l’équipe du ministère à respecter les délais n’était pas réaliste, malgré toutes les assurances réitérées en ce sens ». Et le communiqué de conclure en affirmant que Michel Pharaon « a constamment fait part de sa volonté de coopérer et de se solidariser avec son collègue des Télécoms, à partager avec lui les responsabilités et à faire face avec lui à tout ce qui nuit aux intérêts de l’État. Mais encore aurait-il fallu que le ministre Cardahi nous informe de tous les tenants et aboutissants du dossier, notamment en ce qui concerne le très délicat sujet des dates et des délais, de façon à ce que l’on puisse éviter au pays des secousses supplémentaires pour des raisons et des desseins que l’on ne comprend pas vraiment très bien », insiste le communiqué. Le bureau de presse de Jean-Louis Cardahi n’a réellement pas chômé ce week-end, puisqu’il a également répondu au député (haririen) de Beyrouth, Agop Kassarjian. Qui avait évoqué la récente visite du ministre des Télécoms en Turquie, se demandant si elle avait un quelconque lien avec un accord en préparation avec la société turque TurkCell. « La visite du ministre Cardahi en Turquie a eu lieu en réponse à une invitation officielle que lui avait adressée son homologue turc. Une visite qui a eu lieu après les OK donnés par le Conseil des ministres, le président de la République et le Premier ministre. Et les entretiens entre les deux ministres se sont déroulés en présence de l’ambassadeur du Liban en Turquie, Georges Siam, ainsi que du directeur général pour les investissements et l’entretien au ministère des Télécoms, Ahmed Oueidate. »
À la veille du retour du chef de l’État de Nice, et en attendant qu’il reçoive, aujourd’hui ou demain, le président de la Chambre, Nabih Berry – c’est lui le principal médiateur, dans le brûlant dossier du cellulaire, entre Baabda et Koraytem –, les lieutenants d’Émile Lahoud et de Rafic Hariri continuent, plus que jamais, d’alimenter la polémique. À coups de...