FESTIVAL DE BEITEDdINE - Ce soir, une performance d’étoile cosmopolite Ambiance cabaret avec Ute Lemper (PHOTOS)

La chanson berlinoise de cabaret des années vingt et son physique de vamp à la Marlène Dietrich ont fait sa réputation. Pour beaucoup, Ute Lemper est un clone, ou plutôt une réincarnation de L’Ange bleu, dont elle a d’ailleurs joué le rôle, il y a quelques années, dans un comédie musicale éponyme. Sans doute doit-elle s’identifier à la célèbre star hollywoodienne, leur similitude tant au niveau du physique que du parcours est quand même impressionnante. Des jambes interminables, un visage racé et mystérieux, une voix rauque et sensuelle. Sur scène du moins, Ute Lemper endosse parfaitement son personnage de femme fatale. Artiste sans frontières, Ute Lemper chante, danse, joue dans des comédies musicales et au cinéma, écrit (elle a notamment rédigé sa biographie en 1997) et peint. Allemande de nationalité, new-yorkaise d’adoption (elle a élu domicile dans la Grande Pomme), Ute Lemper a commencé la danse et le piano très jeune, a consolidé sa formation à l’Académie de danse de Cologne , avant de s’inscrire au cours d’art dramatique Max Reinhardt à Vienne. Découverte par Andrew Lloyd Webber en 1983, qui lui offrit un rôle dans la production viennoise de Cats, elle a poursuivit sur cette lancée, en 1985, en décrochant le rôle-titre d’un autre spectacle à Berlin, Peter Pan. En 1986, elle est révélée à Paris par Jérôme Savary dans la comédie musicale Cabaret, une prestation qui lui vaudra un Molière. Plus tard, Maurice Béjart créa La mort subite spécialement pour elle. Chansons à texte C’est en 1987, en jouant dans un spectacle à New York qui s’inspire de la vie et de la musique de Kurt Weill, qu’elle découvre les compositions de son compatriote et se prend d’engouement pour son répertoire. Vedette incontestée de la chanson à texte, Ute Lemper se produit depuis une quinzaine d’années dans les grandes salles et les capitales du monde : Scala de Milan, Lincoln Center de NewYork, Royal Festival Hall de Londres, Opera House de Sydney, Théâtre national de Chaillot à Paris... où elle est accompagnée le plus souvent de grands orchestres, à l’instar de L’Orchestre symphonique de Berlin, celui de Londres, de San Francisco, ou encore l’orchestre de la radio de Paris. Son répertoire comprend des airs de cabaret berlinois de Kurt Weill, des standards de comédies musicales américaines (avec notamment Cabaret) et des grands classiques de la chanson française. Elle chante Prévert, Piaf, Brel et Barbara, de sa voix de caméléon, à la large palette de timbres et de colorations. Parmi ses enregistrements à succès : L’Opéra de quat’sous, Les sept péchés capitaux, Illusions, Ute Lemper chante Kurt Weill, City of Strangers (des textes de Jacques Prévert et Paul Celan sur des musiques de Joseph Kosma et Hans Eisler) et Cabaret Songs. En 1994, elle est élue par le Billboard Magazine artiste de l’année. En 1997, elle sort un album intitulé All that Jazz, the best of Ute Lemper. Son dernier enregistrement Punishing Kiss, paru en 2000, lui a été concocté par des pointures telles que : Nick Cave, Philip Glass, Tom Waits et Elvis Costello. Au cinéma, son rôle le plus marquant a été celui de Marie-Antoinette dans L’Autrichienne de Pierre-Granier Deferre. Sa filmographie comprend, entre autres, Prospero’s Book de Peter Greenaway et Prêt-à-porter de Robert Altman. Elle prépare un nouvel album qui devrait comprendre cette fois ses propres compositions. Ce soir, sur la scène du palais de l’émir Béchir, Ute Lemper interprétera des airs de cabaret berlinois des années vingt, des airs de Kurt Weill, des chansons du répertoire de Marlène Dietrich, d’Édith Piaf et de Jacques Brel. Z.Z.