Liban-Algérie - Visite d’État de deux jours du président de la République Lahoud aujourd’hui chez Bouteflika

Le président de la République, Émile Lahoud, entame aujourd’hui mardi, à la tête d’une délégation officielle, une visite d’État de deux jours en Algérie, à l’invitation du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Cette visite, la première du chef de l’État dans ce pays, sera l’occasion de la signature de deux accords, portant l’un sur la concertation entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et l’autre sur la création d’une commission bilatérale. À Alger, une source officielle a indiqué que la visite de M. Lahoud s’inscrivait « dans le cadre du renforcement des liens traditionnels d’amitié et de fraternité » entre le Liban et l’Algérie. « L’état des relations de coopération entre les deux pays, et les voies et les moyens de les renforcer et de les élargir » seront notamment examinés par les deux présidents qui auront aussi « un échange de vues sur les questions politiques internationales d’intérêt commun, en particulier la situation qui prévaut au Proche-Orient », a-t-on ajouté de même source. Au Liban, des sources proches de la présidence de la République ont précisé que la visite « permettra de procéder à un examen des contacts en cours pour mettre en application les résolutions du sommet arabe tenu à Beyrouth (en mars dernier), auquel avait participé le président Bouteflika ». Le vice-président du Conseil, Issam Farès, et le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, feront partie de la délégation officielle de M. Lahoud, qui sera accompagné de son épouse, Andrée. Selon le programme distribué par la présidence, M. Lahoud et la délégation sont attendus vers 11h00 ce matin, heure d’Algérie (13h00, heure de Beyrouth) à l’aéroport Houari Boumediène d’Alger, où ils seront accueillis par M. Bouteflika et de nombreux hauts responsables algériens. Après la cérémonie d’accueil et une courte pause au salon d’honneur de l’aéroport, les deux présidents se rendront au palais des hôtes de Janan al-Mithak, lieu de séjour de M. Lahoud durant sa visite, où les deux chefs d’État auront un premier tête-à-tête. Dans le courant de l’après-midi, le président Lahoud prendra part à une cérémonie au monument au martyr algérien avant de se diriger vers le palais présidentiel pour une deuxième rencontre en tête à tête avec M. Bouteflika puis à une réunion élargie aux deux parties. En début de soirée, M. Lahoud, de retour au palais des hôtes, recevra de hauts dignitaires du régime algérien. Puis il se rendra avec sa délégation au dîner d’État que doit offrir en son honneur M. Bouteflika au Palais du peuple. Demain, mercredi, un nouvelle rencontre entre les deux présidents est prévue en matinée, ainsi qu’une deuxième série d’entretiens élargis, avant le départ de la délégation libanaise vers l’aéroport. Un programme spécial a été établi pour la Première dame, comportant notamment une visite à un centre de protection de l’enfance ainsi que des rencontres avec des organisations humanitaires et sociales. La présidence de la République a publié par ailleurs un état des lieux des relations libano-algériennes, duquel il ressort principalement qu’Alger soutient les positions du Liban au sujet du conflit du Proche-Orient. Au plan économique, les relations demeurent à ce point modestes que les chiffres font défaut, mais Beyrouth espère qu’avec l’amélioration des conditions économiques de certaines catégories du peuple algérien, il sera possible de développer un tourisme en direction du Liban, d’autant que les deux pays « sont liés nationalement par l’arabité, culturellement par la francophonie et géographiquement par l’appartenance au monde méditerranéen ». Husseini pour une réactivation de l’entente Sur un autre plan, le chef de l’État a reçu hier au palais de Baabda l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, et s’est entretenu avec lui des sujets de l’heure. M. Husseini a indiqué par la suite, dans une déclaration à la presse, avoir examiné avec le président Lahoud des questions qui ont trait à l’entente nationale, « un sujet qui est de la compétence directe du président de la République, en sa qualité de symbole de l’unité de la nation ». M. Husseini a déploré que le processus d’entente nationale soit « gelé du fait de l’absence d’une loi électorale susceptible de consacrer une telle entente et de renouveler l’aréopage politique », tout en prenant en compte la nécessité de maintenir une classe politique « attachée à la coexistence, aux constantes du Liban et aux relations privilégiées avec la Syrie ». Il a ajouté avoir, en outre, pressé le chef de l’État de prendre des « mesures concrètes pour stopper le gaspillage de l’argent public ». Par ailleurs, M. Lahoud a passé en revue la situation politique et économique avec l’ancien vice-président du Conseil, Michel Murr, avant de recevoir le ministre d’État Talal Arslane, qui a rendu hommage à ses « positions au service de l’intérêt supérieur du pays ». M. Lahoud a, d’autre part, examiné la situation du tourisme au Liban avec le ministre en charge de ce portefeuille, Karam Karam.