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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Coopération modèle Administration-université L’USJ remet leurs diplômes et attestations à 81 médecins inspecteurs et contrôleurs du ministère de la Santé(photo)

Soldats de l’ombre du système de santé, les médecins du ministère de la Santé reçoivent peu d’hommages publics. Tout ce qu’on leur demande, c’est de signer, sans trop réfléchir, des demandes d’hospitalisation. Pourtant, leur rôle est crucial. Situés au point de contact entre la population et l’Administration, ils doivent conjuger les intérêts de ces deux parties, sans manquer aux règles de la déontologie, gardant à l’esprit, tout à la fois, le serment d’Hippocrate et les devoirs d’un bon gestionnaire. Dans un modèle de coopération entre l’Administration et l’université, une cérémonie de promotion pas comme les autres s’est déroulée hier, sur le campus des sciences médicales de l’USJ, au cours de laquelle des diplômes et des attestations ont été remis à 81 médecins du ministère de la Santé, 15 médecins inspecteurs et 66 médecins contrôleurs, qui ont achevé une session de formation et de recherche à l’Institut de gestion de la santé et de la protection sociale (IGSPS). La cérémonie a été marquée par des allocutions du doyen de la faculté de médecine, le Dr Pierre Farah, du directeur de l’IGSPS, le Dr Tobie Zakhya, du directeur général du ministère le la Santé, le Dr Walid Ammar, du major de la promotion des médecins inspecteurs, le Dr Izzat Hachem, et du major de la promotion des médecins contrôleurs, le Dr Alexandre Aoun. Dans son allocution, le Dr Zakhya a mis en évidence l’importance des diplômes et des attestations remis. Partant du fait qu’au Liban, « bâtir une politique de santé, au sens où on l’entend en Occident, et procéder à des réformes radicales et globales, n’est pas immédiatement possible, car le pouvoir et les intérêts bien compris restent très atomisés et très contradictoires », le Dr Zakhya a jugé que l’université se doit d’intervenir ponctuellement, « en apportant ce qu’elle peut à chaque élément de la mosaïque d’acteurs que le système de santé met en jeu ». Le choix s’est porté, cette fois, sur les médecins du ministère de la Santé, après deux précédentes sessions de formation engageant, la première, des médecins de la CNSS, et la seconde, des médecins de santé de l’armée. « Les médecins inspecteurs et les contrôleurs du ministère de la Santé jouent un rôle clé dans un système de santé, a souligné le Dr Zakhya. Ce sont eux qui décident si les prestations de soins prises en charge par le ministère de la Santé ou par un organisme tiers (Caisse d’assurances ou mutuelles) sont justifiées ou non sur le plan médical. » À la charnière de deux mondes Ces médecins se trouvent, de par leurs fonctions, à la charnière des besoins de santé de la population et de l’Administration. En contact avec ces deux mondes, ils tentent de concilier leur mission médicale, avec les contraintes économiques de leurs administrations. « Cette action est encore plus importante au Liban, estime le Dr Zakhya, où les organismes garants sont nombreux et ne seront pas unifiés avant longtemps, pour des raisons politiques et financières. » Partant d’un véritable audit destiné « à connaître les candidats à la formation et la culture de leur institution, pour mieux définir, ou redécouvrir leur mission essentielle », l’Institut de gestion des soins de la santé a jugé « qu’il n’était pas impossible que le ministère de la Santé dispose de médecins inspecteurs et contrôleurs ayant la même formation, et que leur action de transformation ne débouche, à défaut d’unification, sur une harmonisation des procédures de contrôle des assurés, sur le contrôle des prestations des professionnels de la santé, ainsi que le contrôle des institutions de soins, et ce quel que soit l’organisme payeur ». Le Dr Zakhya a jugé « très positive » la session de formation. Il a mis en écidence le fait que « les médecins inspecteurs et les contrôleurs ont apporté leurs attentes, leurs interrogations, leurs insatisfactions et leur désarroi face aux moyens plus ou moins adaptés dont ils disposent ». La formation qu’ils ont acquise, a-t-il poursuivi, « malgré certaines réticences au départ quant à l’utilité de redevenir étudiants », leur a permis de prendre conscience de leur rôle et de leur poids en tant que collectif professionnel, comme acteurs actifs dans le domaine de la qualité des soins et dans l’évolution du système de santé libanais. « Cette formation sera un moyen idéal, pour eux, de faire reconnaître leur compétence, d’engager un meilleur dialogue avec les professionels de la santé et enfin, d’améliorer les conditions des soins des malades », a conclu le Dr Zakhya.
Soldats de l’ombre du système de santé, les médecins du ministère de la Santé reçoivent peu d’hommages publics. Tout ce qu’on leur demande, c’est de signer, sans trop réfléchir, des demandes d’hospitalisation. Pourtant, leur rôle est crucial. Situés au point de contact entre la population et l’Administration, ils doivent conjuger les intérêts de ces deux...