Kataëb Pakradouni annonce des mesures judiciaires et administratives contre Gemayel

Le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, a annoncé hier que son parti allait prendre incessamment des mesures judiciaires et administratives à l’encontre de l’ancien président Amine Gemayel, officiellement exclu du parti la semaine dernière. « Il y a deux mois, le président Amine Gemayel avait accusé la direction des Kataëb de “se prostituer”. Hier, il a qualifié les membres de cette direction de “nains”. Nous n’avons pas l’intention de répondre aux insultes par d’autres insultes », a déclaré M. Pakradouni au cours d’une réunion du conseil central du parti. « Demain, nous présenterons une requête au ministre de l’Intérieur, lui demandant de prendre les mesures nécessaires en conformité avec ses prérogatives lui permettant d’interdire l’usage du nom, des emblèmes, des slogans et des symboles du parti Kataëb par des individus ou des groupes n’ayant pas qualité légale. Nous demanderons aussi que soient fermés les lieux où se tiennent des réunions au nom des Kataëb hors du cadre légal du parti et que les contrevenants soient déférés devant le parquet », a indiqué M. Pakradouni. « Nous n’allons pas nous laisser entraîner jusqu’au seuil des insultes auquel est parvenu le président Gemayel. Nous nous contenterons de recourir à la justice en lui intentant, avant fin juillet, un procès en diffamation », a-t-il ajouté. Dans une allusion aux dernières déclarations de M. Gemayel, M. Pakradouni lui a conseillé de s’abstenir de parler de son frère Béchir. « Il invoque la mémoire du président martyr Béchir Gemayel afin de gagner une popularité qui lui manque. Mais nous lui rappelons que lorsque Béchir est mort, il était en conflit avec lui, qu’il s’était opposé à sa candidature à la présidence de la République, qu’il avait empêché le procès de l’assassin de son frère durant les six années de son mandat, qu’il avait écarté tous ceux qui avaient collaboré avec Béchir et qu’il avait tenté à plusieurs reprises d’anéantir les Forces libanaises que Béchir avait créées », a lancé M. Pakradouni. « Pour notre part, a-t-il poursuivi, nous avions soutenu Béchir dans sa bataille présidentielle, nous étions à ses côtés pour forger sa victoire politique, nous sommes restés proches de ses camarades après sa mort et nous avons préservé l’institution des FL dans les moments les plus difficiles. Voilà pourquoi nous disons (à M. Gemayel) : laissez Béchir reposer en paix et ne le mêlez pas à vos petits problèmes. Nous n’oublions pas que, de son vivant, vous étiez l’un de ses pires ennemis. N’exploitez donc pas sa mémoire après sa mort. » M. Pakradouni a toutefois conclu en affirmant que si M. Gemayel décidait de « présenter ses excuses et de reconnaître la légitimité du parti », ce dernier serait « prêt à se réconcilier aussitôt avec lui ».