Parlement - La séance plénière débutera par l’intervention attendue de Gabriel Murr Éducation, environnement, justice, travaux publics... Et les sujets de l’heure, dès aujourd’hui, place de l’Étoile

Le Parlement se réunira aujourd’hui mardi et demain mercredi pour deux séances plénières. Qui débuteront dès 10h30 ce matin par les rituelles interventions des députés. Avec, en point d’orgue, le premier (et très attendu) discours à la tribune de l’hémicycle du nouveau député du Metn, Gabriel Murr. Une intervention qui interviendra quelque deux semaines après que Myrna Murr Aboucharaf a présenté un recours en invalidation du scrutin du 2 juin dernier. Sachant que le Conseil constitutionnel dispose encore d’un mois au maximum pour statuer sur le dossier. Et force est de parier que le député-élu placera son laïus sous le double sceau de sa campagne électorale : la souveraineté et l’indépendance du Liban, ainsi que le respect des libertés et de la démocratie. Quant aux autres interventions, elles ne pourront être axées – outre les habituelles et nécessaires doléances régionales – que sur les sujets, brûlants, de l’heure. Les questions de sécurité d’abord, qui seront certainement adressées au chef du gouvernement, Rafic Hariri, ainsi qu’à son ministre de l’Intérieur, Élias Murr. Plus d’une semaine après l’assassinat de trois soldats de l’armée à Saïda, et au lendemain de l’ultimatum (de 24 heures) lancé par les Palestiniens au groupuscule Isbat al-Nour pour livrer le meurtrier présumé des trois militaires, Badih Hamadé. Qui se serait caché – tout le monde est d’accord, sauf le chef dissident du Fateh au Liban-Sud, Mounir Maqdah – dans l’îlot de sécurité qu’est le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn el-Héloué. Les députés s’inspireront sans doute des déclarations faites avant-hier dimanche par, notamment, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, ou le chef du PSP, Walid Joumblatt. Qui ont solennellement appelé l’État à faire preuve d’une grande fermeté dans cette affaire. Autres dossiers-clés : les carrières de pierre et de sable. Où il sera sans doute demandé au gouvernement d’appliquer le plan directeur qui a été adopté au cours du dernier Conseil des ministres. Un projet qui fera néanmoins grincer des dents certains parlementaires, qui, dit-on, possèdent quelques-unes de ces carrières incriminées. Le cellulaire se taillera assurément la part du lion (sa privatisation a été approuvée jeudi dernier par le Cabinet), et il est évident que les nombreux détracteurs du projet de loi ne baisseront pas les bras aujourd’hui dans l’hémicycle, et continueront à vouloir faire entendre leurs arguments – parfois implacablement judicieux. Les minibus circulant au mazout seront certainement évoqués eux aussi. Puisque la date-butoir de l’interdiction faite à ces vans de rouler tombait hier, et qu’aujourd’hui, à 11 heures, place de l’Étoile, convergeront les nombreux manifestants. Les familles des chauffeurs pour la plupart. Bon nombre de députés insisteront pour que la loi soit appliquée le plus fermement possible (tout comme pour les taxis-service), pendant que d’aucuns – notamment ceux du bloc Amal ou ceux du Hezbollah – mettront l’accent sur le paiement d’indemnités conséquentes. Enfin, il est évident que le problème des enseignants du secondaire public, qui continuent jusqu’à ce jour de boycotter la correction d’un million de copies du baccalauréat officiel, sera évoqué. Une catastrophe pour des centaines d’élèves, dont l’avenir est intrinsèquement dépendant des doléances de ces enseignants, qui, visiblement, continuent d’être royalement ignorées par le gouvernement en général, et par le ministre des Finances, Fouad Siniora, en particulier. Quoi qu’il en soit, l’ordre du jour de ces deux séances plénières comporte 21 projets ou propositions de loi. L’Éducation se taille une part importante, avec un projet de loi relatif aux modalités de désignation des enseignants du secondaire public, un autre relatif à celles des instituteurs (pour les classes maternelles et primaires du public), un troisième concernant l’amendement des articles 21 et 43 de la loi régissant l’organisation du corps enseignant dans les écoles privées, et un quatrième, cher au cœur de Mikhaïl Daher, relatif à la retraite des professeurs cadrés dans les collèges et lycées privés. En ce qui concerne l’environnement, un projet de loi autorisera le gouvernement à faire adhérer le Liban à l’accord de Stockholm (déchets organiques solides), et un second, d’une grande importance, concernera la protection de l’environnement. Un texte qui comprend tous les principes de cette indispensable protection : la préservation de la diversité biologique, de la planification, des mécanismes d’inspection environnementale, de l’information et de la participation de la société civile, etc. D’autre part, le projet de loi sur les télécommunications sera longuement débattu, de même que celui relatif à l’application des peines, celui lié au financement du projet de construction de la route côtière nordiste, et celui lié à l’EDL. Ziyad MAKHOUL