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Actualités - CHRONOLOGIE

Attentat de Saïda - Tollé dans les milieux politiques, Hariri minimise la portée de l’affaire Lahoud : Nous ne permettrons à personne de déstabiliser le pays

Le chef de l’État, Émile Lahoud, a assuré hier que l’État était déterminé à agir avec force pour empêcher quiconque de destabiliser le pays. M. Lahoud, dont les propos ont été rapportés par des visiteurs, réagissait au meurtre des trois membres des SR militaires à Saïda, qui a fait l’objet de condamnations unanimes dans les milieux politiques. « L’État fera face avec force et détermination à toute agression visant la stabilité dans le pays. Il ne permettra à personne de porter atteinte à cette stabilité ou de tenter d’exploiter un contexte régional pour faire en sorte que certains groupements démographiques, se trouvant actuellement exclus du champ d’action des autorités libanaises, constituent des refuges pour des criminels et des meurtriers », a souligné le président de la République, dans une claire allusion aux camps palestiniens. Toujours selon les propos rapportés par les visiteurs de Baabda, M. Lahoud a qualifié de « lâche » l’attaque qui a conduit « à la mort de trois militaires hier soir (jeudi) alors qu’ils accomplissaient leur devoir dans la région de Saïda ». Il a aussi estimé qu’il s’agissait d’un acte « suspect, derrière lequel se cachent des groupes qui cherchent à nuire à la paix civile et à servir des objectifs qui, en fin de compte, ne peuvent bénéficier qu’à l’ennemi israélien ». M. Lahoud a indiqué à ses interlocuteurs qu’il a donné « des directives aux forces de l’ordre pour qu’elles prennent les mesures nécessaires à l’arrestation des suspects accusés d’avoir ouvert le feu (sur les trois militaires) », mais aussi de ceux qui les ont « commandités ou protégés », avant de les déférer devant la justice. Rendant hommage aux « trois héros militaires tombés victimes du devoir », M. Lahoud a souligné que leur mort « démontre une nouvelle fois la détermination de l’État à protéger ses citoyens et à interdire toute atteinte à leur sécurité ». Le Premier ministre, Rafic Hariri, a, lui aussi, estimé que la mort des trois membres des SR de l’armée alors qu’ils s’acquittaient de leur tâche était une preuve que l’État et les services de sécurité ne manquent pas à leur devoir. Sauf que M. Hariri, qui répondait à une question lors d’un débat organisé par le RDCL, s’est employé à minimiser implicitement l’attentat de Saïda, en tentant de le présenter comme n’importe quel attentat ayant conduit à la mort de trois personnes, sans prendre en compte son caractère spécifique, lié à la présence au Liban de ces îlots de non-droit que sont les camps palestiniens. « Il n’y a pas un seul pays monde qui ne connaisse pas d’incidents », a-t-il notamment déclaré, tout en estimant que la perte des trois militaires était « grande » et en rendant hommage à l’action des forces de l’ordre. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a souligné que « tout le monde est attaché aux droits des Palestiniens », tout en estimant que de « tels attentats sont inacceptables » et « qu’il est du droit de l’État de prendre les mesures nécessaires pour y faire face ». Condamnant « dans les termes les plus forts » l’attentat de Saïda, l’ancien chef du gouvernement Rachid Solh a réclamé des sanctions à l’encontre des meurtriers et en a profité pour rendre un vibrant hommage à l’armée. Nabil de Freige, député de Beyrouth, a qualifié l’attaque de « criminelle » et de « terroriste » et, rappelant les incidents similaires survenus précédemment, a réclamé « une décision nationale unanime pour mettre un terme à cette situation anormale ». Son collègue du même bloc parlementaire haririen, Atef Majdalani, a demandé : « Jusqu’à quand allons-nous continuer à tolérer la présence de ces îlots de non- droit qui menacent la paix civile et nationale ? » Nazem Khoury, député de Jbeil, a réclamé « davantage de poigne » sur le plan de la sécurité. Son collègue du Kesrouan, Nehmetallah Abinasr, a, pour sa part, vu dans l’attentat « la conséquence logique de la transformation des camps palestiniens du Liban en mini-États armés et souverains dans le cadre d’un État à la souveraineté incomplète ». Le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, a souligné « la nécessité d’en finir avec l’anomalie régnant dans les camps palestiniens, en particulier Aïn Héloué, dont le nom est synonyme d’anarchie, de non-droit, de vols, de crimes et de meurtres ». Le PNL a, de son côté, estimé que l’impunité dont ont bénéficié jusqu’ici les auteurs de l’attentat qui avait côuté la vie à quatre juges à Saïda, en 1999, « a encouragé cette nouvelle attaque ». Enfin, le barreau de Beyrouth a demandé l’arrestation des auteurs de l’attaque « où qu’ils se trouvent ».
Le chef de l’État, Émile Lahoud, a assuré hier que l’État était déterminé à agir avec force pour empêcher quiconque de destabiliser le pays. M. Lahoud, dont les propos ont été rapportés par des visiteurs, réagissait au meurtre des trois membres des SR militaires à Saïda, qui a fait l’objet de condamnations unanimes dans les milieux politiques. « L’État fera...