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Actualités - OPINION

Combat d’arrière-garde autour du manifeste de Los Angeles

La bonne foi (c’est le mot) de Bkerké, et partant de Kornet Chehwane, manifestée par des démarches pressantes d’apaisement comme de dialogue, ne convainc pas les prosyriens. Qui continuent à tirer à boulets rouges sur le camp de l’Est, à cause du manifeste de Los Angeles. Les barons du cru ont beau expliquer que ce brûlot est l’œuvre d’émigrés maronites peu en phase avec les réalités locales, l’Ouest n’en démord pas. Ainsi les prêches du vendredi, qui ont fait suite aux tirades des politiciens, ont violemment pris à partie Kornet Chehwane. En mettant l’accent sur le thème de l’arabité du Liban, trahie à les en croire par les exigences maronistiques concernant le retrait syrien. Le fait est que Damas semble avoir bien mal pris les choses. On confirme de la sorte que nombre de pôles ont été convoqués sur les rives du Barada. Où on leur a même organisé des rencontres de haut niveau. Pour leur suggérer de mieux matraquer les thèmes porteurs comme la nécessité de promouvoir la coordination bilatérale à l’heure où la région est sous la menace de tant de dangers, etc. Et pour les prier de faire en sorte de contrer l’Est, sans épargner Kornet Chehwane, en dépit de son modérantisme global. Les mêmes sources précisent que la principale recommandation est d’agir afin d’affaiblir les piliers les plus en vue de la Rencontre. Ce qui signifie, entre autres, que les leaderships qui ont rétabli, après un temps de froid, de bonnes relations avec Damas doivent, pour continuer dans la même voie, s’éloigner simultanément de la Rencontre. Un message qui s’adresse, on s’en doute, à des figures de proue comme MM. Walid Joumblatt et Omar Karamé. Ou même, à un moindre degré, à M. Nabih Berry, dans la mesure où il a reçu une délégation du groupe de l’Est. Et où, à son tour, il mène campagne pour l’apaisement, alors que c’est plutôt le match qui est programmé par les décideurs. Cela étant, il n’est pas certain, indiquent d’autres sources informées, que tous les centres d’influence extérieurs soient sur le même diapason ultra. En d’autres termes, selon ces connaisseurs, certains tuteurs ne voient pas d’inconvénient à ce que M. Joumblatt, par exemple, continue ses échanges avec les éléments modérés de l’Est. À la condition, sous-entendue, que son objectif soit de les amener à souscrire à l’idée, qu’il partage désormais, de l’inopportunité d’un débat sur la présence militaire syrienne. À l’appui de leur analyse, ces sources font valoir qu’il est peu probable que la délégation de Kornet Chehwane eut reçu l’accueil successif de MM. Nabih Berry, Hussein Husseini et Omar Karamé si la Syrie avait demandé le boycott du groupe de l’Est. La Rencontre n’est donc pas isolée, malgré le manifeste de Los Angeles. Elle est cependant, pour le moment, confrontée à un double problème. La reprise du dialogue avec l’Ouest, certes. Mais aussi les discussions avec les multiples formations de l’Est. Un large éventail qui va des radicaux anti-Taëf aux néo-loyalistes qui soutiennent le régime. Sans compter ceux qui sont directement en phase avec les décideurs. Toujours est-il qu’après avoir contenu les attaques, le bloc se soucie de faire progresser les choses en matière de dialogue, avec les uns, avec les autres ou avec les troisièmes. Pour aller plus vite en besogne, certains n’hésitent pas à estimer que le mieux ce serait encore, et d’abord, de parler avec Damas. Une démarche, une initiative que la majorité des composantes de la Rencontre juge prématurée. Ou tout à fait inutiles, car la Syrie de son côté a fait savoir depuis longtemps qu’elle ne traite pour de vrai qu’avec le pouvoir en place. Surtout au sujet des problèmes se rapportant aux constantes chères à Bkerké, comme la souveraineté nationale. Philippe ABI-AKL
La bonne foi (c’est le mot) de Bkerké, et partant de Kornet Chehwane, manifestée par des démarches pressantes d’apaisement comme de dialogue, ne convainc pas les prosyriens. Qui continuent à tirer à boulets rouges sur le camp de l’Est, à cause du manifeste de Los Angeles. Les barons du cru ont beau expliquer que ce brûlot est l’œuvre d’émigrés maronites peu en phase...