Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

vie politique - Les attaques n’ébranlent pas le Premier ministre Hariri, confiant, s’attelle à un programme en six points

Les chiens aboient, la caravane passe. Pour rester dans la parabole saharienne, M. Rafic Hariri se compare lui-même volontiers, et sauf son propre respect bien évidemment, à un chameau. C’est-à-dire, explique-t-il, que comme le vaisseau des dunes s’emplit la panse d’eau pour tenir les longues étapes, il a fait provision de forces. Et de patience. Une voie zen sans doute apprise lors de sa précédente traversée du désert, c’est le mot, de deux ans. Mais bien entendu, les professionnels du cru doutent que cette confiance relève uniquement d’un solide mental personnel. Et chuchotent que M. Hariri doit sans doute se garder sous le coude quelque atout secret, dans le poker qui se joue sur la scène locale. En tout cas, selon ses proches, le président du Conseil est déterminé à réussir. Afin de devenir le sauveur économique du pays. Sans se laisser distraire par les pointes qui lui sont lancées, ou retarder par les embûches qui lui sont tendues. Pour arriver à ses fins, ajoutent ses confidents, il sait qu’il doit pour sa part tout faire pour entretenir de bonnes relations avec le chef de l’État. Car sans une telle entente, il le sait, tout projet serait voué à la trappe. L’accent a donc été mis, lors du dernier Conseil des ministres, sur la nécessité d’un accord politique au sujet du redressement économique. Lequel passe, dans sa première étape, par les six points suivants : – Privatisation, dans les délais arrêtés, du cellulaire. Ce qui signifie qu’il faut régler les différends très vite. Pour que le prochain Conseil des ministres puisse examiner lors de sa prochaine séance le cahier des charges établi par le ministère des Télécoms. – Boucler le projet de budget 2003 qui doit comporter une compression des dépenses de l’ordre de 10 % et une augmentation certaine, non encore chiffrée, des recettes. – Organiser un séminaire pour l’étude des propositions de relance avancées par les organismes économiques dans le document de travail récemment remis aux autorités. – Élaborer un nouveau train de législations dans les domaines des communications, de l’énergie et du crédit. Pour promouvoir les projets restés lettre morte évoqués dernièrement par le chef de l’État. Et pour mieux en assurer le financement. – Réactiver l’Administration. Vaste programme qui devrait commencer par le dégraissage du mammouth et par une modernisation menée tambour battant. Pour pouvoir traiter ensuite de questions comme l’exploitation, touristique ou autre, des biens domaniaux ou communaux. Tout comme pour être en mesure de mieux contrôler, sur le plan comptable et gestionnaire, les sociétés mixtes. En accordant au passage un certain degré d’attention à l’hippodrome, comme à la MEA pour laquelle le Trésor a englouti, sans grand résultat, plus de 100 millions de dollars. Il en va de même pour l’EDL, dont on attend un rapport circonstancié. Parallèlement, il s’agit de mettre en application les décisions d’épargne prises au sujet des biens-fonds loués par des administrations publiques, à la lumière de l’étude effectuée à ce sujet par la direction des recherches et de l’orientation. – Enfin, et sans doute surtout, prendre soin de bien informer Baabda au sujet des dispositions que le ministère des Finances s’apprête à mettre en place. En vue d’améliorer les rentrées du Trésor et d’en réduire les dépenses. Après ce déblayage, il deviendrait possible de songer à la privatisation de l’électricité, de la Régie et des eaux. En prélude à la tenue de Paris II, si possible avant la fin de l’année en cours. L’objectif étant, comme on sait, d’obtenir un moratoire. Afin, notamment, d’alléger le poids du service de la dette par le rabaissement des taux d’intérêt, qui gravitent autour des 13 %. Émile KHOURY
Les chiens aboient, la caravane passe. Pour rester dans la parabole saharienne, M. Rafic Hariri se compare lui-même volontiers, et sauf son propre respect bien évidemment, à un chameau. C’est-à-dire, explique-t-il, que comme le vaisseau des dunes s’emplit la panse d’eau pour tenir les longues étapes, il a fait provision de forces. Et de patience. Une voie zen sans doute...