Art et politique Campagne contre Cheb Khaled à Beyrouth et à Amman

Est-ce ainsi qu’on encourage le tourisme ? Faudra-t-il qu’à chaque saison, on fasse des procès d’intention à des artistes dont le seul tort est de ne pas adhérer à une idéologie officielle ? L’association Congrès permanent de lutte contre l’invasion culturelle sioniste au Liban, a demandé aux autorités, hier, d’interdire au chanteur algérien de raï, Cheb Khaled, de se produire au festival de Beiteddine, le 15 juillet. Un communiqué de l’association accuse le chanteur d’avoir appuyé à plusieurs reprises « l’entité sioniste ». L’association a instamment demandé aux ministres de la Culture Ghassan Salamé et de l’Information Ghazi Aridi d’intervenir en ce sens. Mais ni l’un, ni l’autre, ni les organisateurs du festival n’ont réagi hier soir à cette exigence. Cette nouvelle coïncide avec une nouvelle d’Amman, où le président en exercice de l’association des syndicats jordaniens, Hachem Gharaybeh, a appelé mercredi à boycotter le concert de Khaled prévu le 18 juillet dans la capitale jordanienne. Régissant, à partir de Paris, à ces critiques, Cheb Khaled a rejeté les critiques des syndicats professionnels jordaniens qui l’accusent d’avoir établi des liens avec Israël et affirmé être un chanteur et non un « politicien ». « Je n’ai pas d’armée pour mener ma bataille, j’ai ma voix pour refuser la guerre et chanter pour la paix », a-t-il déclaré dans une interview rapportée hier par le quotidien Jordan Times. Khaled s’était produit en mai à Rome avec la chanteuse israélienne Noa. Ils avaient chanté ensemble pour la paix en présence du ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et du conseiller du président palestinien Yasser Arafat, Mohammed Rachid. Khaled a défendu le duo et indiqué au Jordan Times que Noa « détestait elle aussi la guerre et condamnait les assassinats de Palestiniens ».