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Actualités - CHRONOLOGIE

Barrage de Chabrouh - Une « campagne orchestrée contre le ministère », selon Beydoun Boueiz « craint » que des intérêts personnels ne soient en jeu

Au Liban, il est de notoriété publique qu’un dossier en occulte toujours un autre. Ainsi, les deux dernières semaines ont successivement vu les développements du dossier de l’adjudication du barrage de Chabrouh que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, refuse d’entériner, puis ceux du dossier du pont d’Ouzaï qui les ont momentanément occultés. Toutefois, l’inscription de la réadjudication de ce barrage à l’ordre du jour du Conseil des ministres d’aujourd’hui est venue relancer la polémique suscitée par la prise de position intransigeante de M. Beydoun, occultant à son tour l’affaire du pont d’Ouzaï. Le député du Kesrouan, Farès Boueiz, est intervenu hier dans la polémique pour estimer que « le comportement de M. Beydoun dépasse toutes les considérations d’ordre politique et administratif et rend nécessaire une clarification de la part du Parlement ». M. Boueiz, qui s’est attaché, au début d’une conférence de presse organisée hier à son domicile de Zouk Mikaël, à retracer l’historique de ce barrage qui remonte aux années 60, sous le mandat Chéhab, a affirmé que « l’État, qui a procédé aux préqualifications nécessaires, étudié et approuvé les prix, et désigné une société adjudicataire, est tenu d’honorer ses engagements sous peine de perdre toute crédibilité auprès des sociétés étrangères ». Il a ajouté que la tentative de M. Beydoun de remettre ce projet en adjudication « ne sert qu’à torpiller » la construction du barrage et « entraîne un retard de plusieurs années », assurant que l’« adjudication s’est déroulée légalement et doit donc être respectée » et précisant que « la crédibilité des adjudications est essentielle à la concurrence entre les sociétés étrangères ». M. Boueiz a ajouté que plus rien ne justifie l’existence de considérations politiques et exprimé sa crainte que des « intérêts personnels » soient en jeu. Prié d’indiquer quelle serait la réaction des députés du Kesrouan si la demande de réadjudication formulée par M. Beydoun était acceptée, il a répondu : « Nous appellerons alors les habitants du Kesrouan à refuser de régler leurs factures d’eau et d’électricité ». De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a confié hier à la presse que le président de la République, le général Émile Lahoud, lui a « confirmé que le sujet du barrage de Chabrouh sera tranché » aujourd’hui jeudi, en Conseil des ministres. Le bureau de presse de M. Beydoun a, pour sa part, publié hier un communiqué en réponse à « la campagne de presse orchestrée contre le ministère dans le dessein d’exercer un chantage et de faire pression sur la décision du Conseil des ministres ». Le groupe adjudicataire répond à Beydoun Le groupe Dumez-GTM/Mouawad-Eddé, adjudicataire du barrage de Chabrouh, a répondu mardi aux raisons invoquées par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, pour demander au Conseil des ministres la réadjudication de ce projet. Le groupe adjudicataire a précisé que l’escompte final, 25,25 % en l’occurrence, porté au bas de l’offre constitue « une pratique courante à laquelle les entrepreneurs ont recours afin de garantir la confidentialité de leurs prix, même vis-à-vis de leur propre personnel. Cette réduction est généralement manuscrite par le directeur de la société et n’est ajoutée qu’au moment de la fermeture des plis ». « Quant aux allégations de M. Beydoun concernant la hausse des prix de la première phase de l’exécution du projet afin de profiter d’un premier versement substantiel », poursuit la mise au point publiée par la société Mouawad-Eddé, « la clause d’équipement du projet implique des études spécialisées et l’acquisition d’un matériel en provenance de France. Cela ne peut être réalisé en l’absence d’une avance, généralement 10 % de la valeur du contrat, comme c’est le cas dans d’autres projets. Quoi qu’il en soit, l’adjudicataire ne peut percevoir des paiements supérieurs à la valeur des travaux accomplis, tel que prévu dans le cahier des charges. » La société Mouawad-Eddé rappelle que son offre avait été approuvée par la commission des adjudications et la Cour des comptes « dont les prérogatives lui permettent de juger de l’équité des prix offerts, contrairement aux allégations de M. Beydoun à qui nous rappelons qu’il est déjà arrivé à cette institution de réduire les prix de nombreuses adjudications pour compte de son ministère ». « Nous rejetons catégoriquement les affirmations de M. Beydoun, selon qui nos deux sociétés ont bénéficié de la connivence des députés du Kesrouan et estimons que de tels propos portent atteinte à notre dignité et à celle de députés hautement respectables », conclut le communiqué du groupe adjudicataire.
Au Liban, il est de notoriété publique qu’un dossier en occulte toujours un autre. Ainsi, les deux dernières semaines ont successivement vu les développements du dossier de l’adjudication du barrage de Chabrouh que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, refuse d’entériner, puis ceux du dossier du pont d’Ouzaï qui les ont momentanément...