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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA - Lahoud réitère son soutien au parti islamiste qui « n’entretient aucun lien avec el-Qaëda » Washington « toujours très inquiet en ce qui concerne le Hezbollah », affirme le sénateur DeWine(photos)

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a réaffirmé hier son appui au Hezbollah devant le chef de la commission du renseignement au Sénat américain, Bob Graham. Il a ajouté que le parti islamiste n’entretenait pas de lien avec le réseau el-Qaëda. Le chef de l’État a « réaffirmé sa condamnation du terrorisme en établissant une différence entre les actes terroristes et le droit des peuples à recouvrer leurs terres occupées », selon un communiqué de la présidence. Il a souligné que la lutte du Hezbollah « a contraint Israël à se retirer du Liban-Sud » et affirmé qu’« il n’existe aucun lien entre le Hezbollah et el-Qaëda ». « Les médias dominés par le sionisme international colportent ces allégations dans le but de nuire au Liban et à sa résistance nationale », a-t-il estimé. M. Graham (démocrate, Floride), qui effectue une « mission de reconnaissance » dans la région, était accompagné du sénateur Mike DeWine (républicain, Ohio). Le sénateur Evan Bayh (démocrate, Indiana), qui avait accompagné les deux hommes lors des étapes précédentes au Caire et à Damas, a quitté Beyrouth dès son arrivée, mercredi, pour une destination inconnue. De son côté, M. DeWine a affirmé à la presse avoir eu « une rencontre constructive » et des « entretiens francs et sérieux qui ont porté sur l’avenir des relations libano-américaines » avec le président Lahoud, en s’abstenant de répondre aux questions relatives au Hezbollah. « Je n’entrerai pas dans le détail. Il est évident que les entretiens ont porté sur tous les sujets, dont le terrorisme dans le monde. Le président a fait part de son inquiétude face au terrorisme et nous aussi », a-t-il dit. Position inchangée Après avoir été reçu par le Premier ministre Rafic Hariri, M. DeWine a toutefois affirmé que Washington était « toujours très inquiet en ce qui concerne le Hezbollah, groupe responsable de la mort dans le passé d’un certain nombre d’Américains ». « Notre position n’a pas changé, nous l’avons exprimée et nous continuerons à le faire devant toute personne désireuse de l’entendre », a-t-il indiqué à la presse. Il a toutefois refusé de commenter les informations publiées dimanche par le Washington Post, qui citait notamment un haut responsable de l’Administration américaine faisant état d’une coopération renforcée entre le Hezbollah et el-Qaëda. En réponse à une question concernant l’appui du président syrien Bachar el-Assad au Hezbollah, M. DeWine a déclaré : « Nous avons eu des discussions très franches avec lui, mais je n’entrerai pas dans le détail de nos entretiens avec les présidents syrien et libanais. » D’autre part, à la demande des sénateurs américains, le chef de l’État a commenté le discours sur le conflit arabo-israélien que le président George Bush avait prononcé la semaine dernière. Il a notamment déclaré que les idées du président américain ne peuvent être considérées « comme un plan d’action susceptible de mettre fin à la situation explosive au Proche-Orient, en raison de l’absence de toute solution immédiate ». M. Lahoud s’est prononcé pour « une préparation rapide » par le quartette sur le Proche-Orient (Onu, Union européenne, États-Unis et Russie) « d’une conférence internationale avec la participation de toutes les parties concernées ». Il a jugé « erroné de croire que la force pouvait constituer une solution ». « La seule solution est de se mettre autour d’une table de négociations et d’appliquer les résolutions internationales, non de les changer par la force, sinon le cycle de la violence va se perpétuer et avoir des répercussions dangereuses sur la paix et la stabilité mondiales », a-t-il dit. Le président de la République a par ailleurs rendu hommage à la Syrie, « facteur de stabilité au Liban », et « insisté sur le droit au retour des Palestiniens dans leurs foyers (...) et sur le refus de l’implantation définitive au Liban » des quelque 375 000 réfugiés qu’il abrite. Évoquant une éventuelle action militaire contre l’Irak, M. Lahoud a estimé que « les peuples arabes ne l’accepteront pas », car « l’Irak ne constitue pas un danger pour la paix mondiale ». Berry : L’obstacle américain Après l’entretien à Baabda, le sénateur DeWine s’est rendu chez le président de la Chambre Nabih Berry sans le sénateur Graham qui, saisi d’un malaise, a regagné son hôtel. Devant ses visiteurs du mercredi, M. Berry a indiqué qu’il avait mis en garde le représentant US contre un veto que Washington pourrait opposer au renouvellement du mandat de la Finul. Concernant la crise économique au Liban, M. Berry a en outre imputé aux États-Unis la responsabilité de l’absence d’une aide financière internationale au Liban. La délégation US doit se rendre aujourd’hui en Israël, dernière étape de sa tournée dans la région. Un ancien ministre israélien affirme que le Hezbollah voulait l’enlever L’ancien ministre israélien de l’Énergie, Gonen Seguev, a affirmé hier que les services de sécurité l’avaient mis en garde contre des projets du Hezbollah de l’enlever à l’étranger. « J’ai été mis en garde il y a un an contre des projets d’enlèvement dont je pourrais être la cible lors de mes déplacements à l’étranger, de la part du Hezbollah », a affirmé M. Seguev à la radio militaire. « On m’a demandé de me méfier des inconnus qui m’aborderaient et de ne pas me rendre dans des pays où il n’y a pas de représentations diplomatiques israéliennes et où il est plus facile d’enlever quelqu’un », a ajouté M. Seguev, ancien membre de Tzomet, une formation d’extrême droite qui n’est plus représentée au Parlement. La présidence du Conseil avait révélé mardi que les services de sécurité avaient éventé des tentatives ces derniers mois du Hezbollah d’enlever des Israéliens en Europe ou à la frontière libano-israélienne. Selon le parti islamiste, les accusations répétées d’Israël ont pour objectif de préparer « une agression contre le Liban ». Le Hezbollah a annoncé qu’il ne ferait plus de commentaire à propos de ces accusations. Pour raisons de santé et de sécurité La délégation américaine était formée à l’origine des trois sénateurs Bob Graham, Mike DeWine et Evan Bayh. M. Bayh a été le premier à faire défection, quittant Beyrouth hier matin (alors que les trois personnalités y avaient passé la nuit de mardi à mercredi), pour une destination inconnue. Selon des sources bien informées citées par notre chroniqueur diplomatique, Khalil Fleyhane, le départ soudain de M. Bayh « était dû à des raisons personnelles relatives à sa sécurité ». Quant à M. Graham, qui présidait la délégation, il a participé au premier entretien qui a eu lieu avec le président Émile Lahoud. Mais à l’issue de la réunion, saisi d’un début de malaise, il a préféré laissé la parole à son collègue Mike DeWine, qui a donc rendu compte des résultats de la rencontre au palais de Baabda, avant de se rendre chez MM. Berry et Hariri. Quant au sénateur Graham, son médecin lui a conseillé de regagner son hôtel. MM. DeWine et Graham devaient ainsi passer la nuit d’hier à Beyrouth avant de se rendre ce matin en Israël.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a réaffirmé hier son appui au Hezbollah devant le chef de la commission du renseignement au Sénat américain, Bob Graham. Il a ajouté que le parti islamiste n’entretenait pas de lien avec le réseau el-Qaëda. Le chef de l’État a « réaffirmé sa condamnation du terrorisme en établissant une différence entre les...